Pas d’avis de tempête au Conseil de Condé
Ce conseil municipal était attendu comme un tournant dans cette mandature. Pourtant, seules quelques escarmouches ont eu lieu sur les 2 sujets sensibles, les prochains travaux Place Delcourt, et le Pôle santé en souffrance (visuel Pôle Santé).
(Visuel Place Delcourt à Condé)
En prélude à ce Conseil municipal de Condé-sur-l’Escaut, les commerçants avaient annoncé leur venue comme au conseil communautaire de Valenciennes Métropole, où elle fut très remarquée. Hier, la Police Nationale état présente. Elle a clairement indiqué à Valérie Candeago et autres commerçants, de l’Union du Commerce de Condé, de ne pas rentrer avec une banderole dans la salle de Conseil, et surtout de ne pas le perturber, ça calme !
Pour autant, cette journée n’était pas comme les autres avant de rentrer dans ce lieu de démocratie du peuple à Condé. Simone Veil est décédée ce vendredi 30 juin 2017. Rien n’est normal pour une personnalité hors norme, et puissante comme l’ancienne ministre de la santé. Le hasard a voulu que le jour de son décès, les presque 37 000 conseils municipaux de France soient convoqués pour la désignation des grands électeurs. Sur Condé, comme sans doute dans de nombreuses communes, une minute de silence a été respectée par l’ensemble du Conseil municipal. Mais, Simone Veil, outre son combat pour la légalisation de l’IVG, fut aussi la 1ère à évoquer le principe du Front Républicain contre le Front National. Elle nous quitte le jour où Marine Le Pen est mise en examen pour abus de confiance dans l’affaire des assistants parlementaires, sacré clin d’oeil de l’histoire.
Sénatoriales
Le déroulé de ce Conseil municipal n’a pas favoriser les envolées oratoires. En effet, il a fallu une heure pour désigner 8 délégués suppléants, pour 29 élus, dans le cadre des prochaines élections sénatoriales. Le sujet était de désigner par un vote des grands électeurs, tous les élus par définition, des personnes pour voter en cas d’empêchement d’un grand électeur le dimanche 24 septembre 2017. Lénifiant, on a bayé aux corneilles !
Local pour une crêperie
La première délibération notable, divisée en deux, présente le choix du Conseil municipal d’aménager un local, sur le site de Chabau-Latour, à destination d’un professionnel de la restauration. » Nous notons que la mairie investit 50 000 € dans ce local, qu’elle va recevoir environ 1950€ de loyers en 3 mois !« , commente avec curiosité Alexandre Raszka.
Le professionnel retenu est la société Buffet Engagé, entreprise d’insertion dans la restauration déjà présente sur Anzin, réalisant des crêpes sur le site naturel condéen. « Dès la fin de cette convention sur 3 mois. Nous relancerons un appel à candidature pour un autre professionnel« , répond Grégory Lelong, le maire de Condé-sur-l’Escaut. En l’occurrence, la statut particulier d’entreprise dans le domaine ESS (Economie Sociale et Solidaire) est assez favorable pour résister aux aléas économiques !
La Dotation de Solidarité Urbaine
La fameuse DSU est une singularité du Nord, on la croise dans de multiples conseils dans le Valenciennois. Et pourtant, sur les 37 000 communes, il n’existe que quelques centaines de villes éligibles à cette dotation en France.
Une présentation synthétique très efficace a été proposée aux élus. Cette DSU, et par suite cette manne financière, est en corrélation étroite avec le niveau de population. » Je constate qu’en 2016, nous étions encore 9823 habitants, en 2017, cette DSU est basée sur 9686 habitants. Nous poursuivons cette descente depuis votre élection« , critique Joël Bois.
Roland Bouvard rajoute une couche « des communes comme Maing, Hergines, et Prouvy ont su inverser la courbe en quelques années. Ce n’est pas le cas à Condé-sur-‘L’Escaut« .
L’édile rétorque » croyez-vous que l’on puisse modifier ce type de données en si peu de temps ? Combien de mandats pour ces élus dans les exemples cités. A ce titre, les logements de l’ANRU 1 ont mis dix ans à sortir ? ».
Le compte administratif 2016
D’entrée de jeu, le maire de Condé-sur-l’Escaut met en exergue » le poids de la dette avec notamment les charges de fonctionnement« . Les chiffres sur les charges de personnel sont édifiants. 7 651 556 en 2010, et 9 211 447 euros en 2016, no comment, ça plombe même si elles semblent plus maîtrisées en 2017 (+3%).
Joel Bois, de l’ancienne majorité, réfute avec férocité cette analyse du maire de Condé. » Le poids de la dette à Condé n’est pas plus élevé que dans les villes de même strate. De plus, l’investissement est tangible. Ensuite, vous comparez la situation d’une ville, aujourd’hui de moins de 10 000 habitants, a un programme d’une ville de plus de 10 000 avant votre élection« .
La maîtrise des dépenses se traduit par une baisse des subventions aux associations assez drastique. Pour 633 611 € en 2015, le baromètre descend à 523 399 € en 2016, oups, soit – 17,4% en 2016, et 34,2% depuis 2014.
Les recettes sont en pente douce » car nous assumons la baisse des impôts locaux« , souligne le maire.
Les commentaires du maire de Condé-sur-l’Escaut sont fustigés par Roland Bouvard » tu nous as déçu Grégory, on pensait voir un grand changement, et rien du tout au final. Pour ma part, je rejoins l’analyse du groupe TEPAC sur le compte administratif 2016« .
A l’occasion des remarques sur les subventions, l’association des commerçants est au coeur de la discussion. Cette dernière bénéficie d’une hausse de 2 000 € de sa dotation, soit 6 000 € au total en subvention de fonctionnement. Mais, là n’est pas l’essentiel.
Le coeur du sujet est le fameux projet PNRQAD, l’acronyme le plus familier du moment. » Nous aimerions être associé, tout comme les commerçants, au projet, sa phase concrète« , lance Joël Bois.
Le maire réplique tout de go » vous avez voté en 2011 la convention financière du PNRQAD, avec un projet Place Delcourt entre autres ( et le Pôle Santé)« .
La température monte un peu » c’était un dossier global, pas du tout un projet détaillé. L’opposition n’est pas du tout associée à ce projet« , répondent de concert toute l’opposition. « Les commerçants ne sont pas informés ! », ajoute Joel Bois.
» J’ai rencontré le 05 octobre 2016 les commerçants, plus 4 autres fois, nous avons bien concerté avec les commerçants« , conclut Grégory Lelong.
Une délibération a été adoptée à travers un échange de terrain, avec la SIGH, pour la création d’une trentaine de places de parking. » En compensation des places que vous supprimez sur la Place Delcourt« , fustige Roland Bouvart.
Avec un peu de recul structurel, on peut mettre en avant un point juridique clé. Pour les » Grands Travaux » de la ville de Valenciennes, les 2 acteurs étaient la commune et le SITURV, l’intercommunalité n’est intervenue que très peu sur les boulevards. En l’espèce, sur le projet PNRQAD, c’est un fonds d’Etat, et surtout piloté en terme de conduite de travaux par Valenciennes Métropole. Ce qui veut dire que Laurent Degallaix est le premier acteur, et responsable sur le sujet. Bien sûr, le maire de la commune est coauteur de ce dossier, et plus encore en frontal des doléances des commerçants. Enfin, la loi NoTRE est passée, la compétence urbanisme, permis de construire etc., est le domaine réservé de Valenciennes Métropole, cela change tout. Les fenêtres du siège de Valenciennes Métropole sont aussi responsables que celles de la Place Delcourt.
Une réunion d’informations pour tous les élus est programmée le 11 juillet prochain, car » trouvez-vous normal que l’opposition découvre les visuels (architecte) dans la presse régionale ? », insiste Alexandre Raszka.
Pôle Santé
Dans les questions diverses, Paulino Manganaro, adjoint dans la majorité, pose une question sur le Pôle Santé.
« C’est un échec, il y a pourtant une attente énorme des citoyens« , assène Paulino Manganaro. Le maire de Condé essaye d’expliquer le problème : » Ce projet est au point mort. C’est un problème entre deux privés sur le montant des charges, les propriétaires APREVA et la CDC, avec les professionnels de santé. Ces derniers ont signé le bail, ils sont donc liés et responsables en terme de sécurité« .
Sauf que les dits professionnels ne seraient plus motivés ! Sur les onze prétendants, 2 n’ont plus confiance, 4 seraient en Belgique et 5 seraient engagés ailleurs. « Ils se sauvent tous », enchaîne Paulino Manganaro.
L’erreur visiblement dans l’appréciation du coût au M2 est à l’origine de cet imbroglio insoluble. Le maire lâche » que d’autres solutions sont aussi à l’étude« . En clair, la plus forte probabilité est qu’une tout autre destination soit retenue pour occuper ce bâtiment. « C’est catastrophique pour la santé publique », clame Roland Bouvart.
Rappelons que ce dossier était, soit-disant, avec celui de la vielle Rue du Quesnoy à Valenciennes, le plus simple volet du PNRQAD sur Condé-sur-l’Escaut. Les autres projets étaient nettement plus compliqués à la présentation, et cela se vérifie tous les jours ! Comme le soulignait un commerçant avant ce conseil » on joue notre avenir avec ces travaux« .