Valenciennois

A Marly, le compte administratif est bon, enfin presque…

Dans de nombreuses collectivités locales, c’est la période du vote du compte administratif de l’année précédente. A Marly, mardi dernier, le Conseil municipal a examiné cette photographie financière sur l’année civile toujours très éclairante sur l’action de la majorité municipale

En préambule, Fabien Thiémé, rend hommage à une figure sportive du Valenciennois, le basketteur Roger Haudegand, et à la disparition, beaucoup trop rapide, de Hervé Ghesquière, grand reporter ex otage des Talibans.

Le feu des législatives est passé, et le premier magistrat félicite Béatrice Descamps, nouvelle député de la 21ème circonscription. On peut noter que la nouvelle député du Valenciennois s’est rangée dans le groupe des parlementaires, Les Constructifs – avec les élus UDI, et des membres des LR.

Outre ce compte administratif, Fabien Thème passe en revue l’actualité municipale avec un sondage sur le maintien de 4,5 jours et demi à l’école ou une nouvelle bascule vers le 4 jours. Au 20 juin « une consultation est en cours, 282 familles sont favorables au retour à 4 jours, et 41 pour le maintien à 4,5 jours », indique le maire. Toutefois, cette collecte de réponses n’est pas achevée.

D’un point de vue plus global en France, sur cette thématique épidermique, on peut parier que l’avis des parents l’emportera localement sur toute idéologie du maire sur cette réforme. Certain(e)s élu(e)s vont ravaler leurs convictions face à la levée de bouclier généralisée, avec fenêtre de sortie potentielle à la clé. L’argument budgétaire pourrait adoucir l’égo blessé, ouf, l’honneur des édiles sera sauf quand la chanson de Jacques Dutronc, « l’opportuniste »,  prendra toute sa signification. Le porte parole du gouvernement disait, hier « le graal pour certains est de faire voter une loi à leur nom »… et parfois il est possible de se demander si une loi n’est pas réfléchie, uniquement sur des fauteuils en cuir, et devant un grand miroir !

Enfin, Fabien Thiémé a énuméré les travaux de voirie en cours à venir cet été.

  • Intervention du SIAV début juillet sur la Rue Salengro/Hugo Voltaire
  • Intervention rue des Lis et des Tulipes, du 3 juillet et pour une durée de 3 semaines (rue des Lis) et 2 semaines (rue des Tulipes).
  • A compter du 21 août, reprise du chantier rue des Violettes

Le montant budgétaire alloué à ces travaux est de 1 073 865 euros.

Le compte administratif

Toute d’abord, l’étude de la dette demeure un baromètre exigeant et éclairant sur l’état de santé financière d’une collectivité. Au 31/12/2016, le montant du capital restant dû est de 9 322 944 euros.  Didier Cayet rappelle « qu’un ‘emprunt structuré jugé dangereux (en clair toxique et sans conditionnel) a été renégocié à taux fixe en euros. La ville a bénéficié d’un fonds de soutien aux emprunts structurés ». Excellente initiative d’autant que l’Etat, comme souligné ci-dessus, a accompagné cette phase palliative d’amortissement d’un produit financier, particulièrement dévastateur, proposé par la banque Dexia. Un scandale financier un million de fois supérieur à n’importe quel détournement de fonds publics, hier, et sans doute de demain, mais nous sommes dans la nébuleuse participation croisée franc-belge, avec une participation de l’Etat ! Alors, il faut éviter toute suite juridique massive de milliers de communes, et pour cela l’Etat a sorti le chéquier.

L’investissement

Le secteur « Investissement » reflète, par contre, la dynamique, et surtout l’efficience d’une politique locale, voire territoriale. Son corollaire, lié comme un bébé limule sur sa mère, est sa capacité d’autofinancement. Jusqu’en 2008, Marly avait une marge d’autofinancement négative. « Aujourd’hui, la situation est très saine grâce à une mise en concurrence dès le premier euro engagé, et dans le choix du mieux disant », souligne Marie-Thérèse Ledrole.

Pour sa part Didier Cayet précise que malgré cette incapacité à emprunter «  nous avons réalisé 23 millions d’euros de travaux en autofinancement. En 2015, nous avons emprunté pour la 1ère fois, depuis 2008, pour des travaux de voirie, 1,5 millions d’euros à un taux fixe très compétitif ». Emprunter est de fait redevenu chose possible pour la commune de Marly.

Par contre, en digression, comme pour le sondage des familles, on peut se poser la réflexion du mieux-disant. En effet, la crise financière a mis à genoux les carnets de commandes des entreprises, et par ricochet la trésorerie. Le résultat se traduit simplement par des réponses aux appels d’offres à un marché public à 50% de l’estimation initiale des propres services financiers publics. Que ce soit Valenciennes Métropole, ou la Porte di Hainaut, ce constat a été fait en plénière et donc… des offres avec bien souvent des salariés détachés à la clé, des marges rikiki, pour ne pas mourrir tout simplement.

Le choix d’une entreprise, pas forcément le mieux disant, s’impose dans une réflexion d’économie circulaire, de proximité, avec un volet environnemental assumé. Le choix du mieux disant au 1er euro ne correspond en rien aux thématiques défendues, par le PCF notamment, pendant les élections présidentielles, voire législatives. Donc, arrêtons les deux discours, celui d’une commune, et celui de la tribune électorale. Tout cela a concouru à cette abstention massive car les habitudes ne changent pas. Seule une prise de conscience globale des acteurs d’une majorité, comme de l’opposition, sur l’enjeu économique énorme des collectivités locales sur l’économie française pèsera à long terme. Changeons l’analyse traditionnelle des comptes administratifs, pensons à combien d’emplois ont été sauvés dans les entreprises privées du Valenciennois, voire régionales, sur un chantier structurant. Le mieux disant qui affame l’entreprise, avec des salariés détachés irréguliers, voire avec un code du travail non respecté, ce n’est plus le standard d’une collectivité locale proche de l’emploi pour tous !

En clair, si une majorité a 3 projets structurants pour sa commune, mais qu’elle ne peut financer que deux chantiers avec les critères de la transition écologique, il faut oublier le troisième quitte à ne pas respecter une promesse de campagne. La transition écologique ne doit pas coïncider avec la transhumance des capitaux, ça c’est dit !

Pour la ville de Marly, son budget investissement était affiché à hauteur de 5 millions d’euros, avec au final seulement 2 consommés. « Cela démontre moins d’ambition pour notre ville, même pas 50 % du budget investissement annoncé. Pourquoi un tel décalage ? », souligne Jean-Noël Verfaillie.

La première adjointe, Marie-Thérèse Ledrole, répond sans détour « on peut tout prévoir sauf les intempéries. De plus, nous avons subi des retards du SIAV ». Pour rappel, les concessionnaires tels que l’ERDF, GRDF, le SIAV etc. ont un droit régalien d’intervention sur la voie publique. Par suite, le phasage avec le futur chantier n’est pas toujours au rendez-vous, suivant le planning global des travaux, les urgences etc.

Le fonctionnement

La section fonctionnement est également tributaire en grande partie de la massa salariale des agents publics. Comme dans la plupart des communes, le seul moyen de contracter un effectif trop lourd est d’attendre les départs à la retraite, car il faut faire face également à la GVT.

Sur le fonctionnement, le débat s’est porté sur l’emploi « je suis surpris que vous n’ayez pas recours aux emplois aidés. En effet, dans les services techniques, la pyramide d’âge est assez élevée. Des jeunes pourraient se former pour prendre la relève ! », souligne Jean-Noël Verfaillie.

La 1ère adjointe rectifie le tir en indiquant que « la ville de Marly a 4 CEI, 1 contrat d’avenir, et un service civique ». Toutefois, Rita Cannas a relevé également que la commune « ne favorisait pas l’apprentissage ! ». Un choix assumé car «  ce n’est pas si évident que cela de trouver des appentis, et de fait un tuteur ! », ajoute la première adjointe. Pour autant, l’apprentissage demeure un chemin vers l’emploi pour les jeunes. Dans ce domaine, des résultats tangibles sont constatés dans les grandes entreprises les PME, le tissu des commerçants et de l’artisanat, mais aussi dans les collectivités locales et territoriales, notamment dans le Valenciennois. Pourquoi diable n’est-ce pas possible au sein de la commune de Marly ?

Opération « Marly Site TMF » 

Délibération importante avec le futur déménagement du site TMF sur Marly. « Vous avez fait des propositions sur d’autres fonciers ? » , demande Jean-Noël Verfaillie. «  Oui, mais rien ne convenait à l’entreprise TMF. C’est pourquoi, nous lançons cette opération visant à l’installation de PME sur cet ancien site », précise Fabien Thiémé.

L’EPF (Etablissement Public Foncier) est, comme d’habitude, à la manoeuvre. Il va acquérir ce foncier sur lequel « avec Valenciennes Métropole, nous allons installé une offre de micro-lots à destination de PME/PMI », explique l’édile de Marly.

Pour sa part, Jean-Noel Verfaillie voit un autre usage face à cette situation. « Ne pourrait-on pas profiter de ce déménagement pour reconnecter le quartier des Floralies et le Centre-Ville ?». Bien sûr, des problématiques de voisinage vont se greffer avec ces travaux.

Pour autant, « ce site est près de l’autoroute, près du quartier Nungesser, d’une nouvelle voie aménagée (ex voie ferrée) par Valenciennes Métropole. Quel maire peut donner un avis contraire à un projet pour l’emploi ? »

« Donc, l’opposition vote contre cette délibération pour l’emploi », commente laconiquement Fabien Thiémé.

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