Hamon gagne, Valls perd, Fillon plonge… !
La primaire de gauche express est passée, Benoît Hamon remporte une victoire incontestable, Manuel Valls a déjà dit qu’il ne défendrait pas le programme du vainqueur du jour, cela laisse augurer un rassemblement complexe.
Passage en «Revue» de «deux mondes», la primaire de gauche et l’Affaire Pénélope Fillon.
D’abord, le Penelopegate va suivre son cours judiciaire, mais elle a quasi occulté pendant 3 jours la primaire de gauche, extraordinaire ! Pour autant, d’un point de vue global et sociétal, il n’est point besoin d’être un énarque pour comprendre qu’en 2017, la vision de l’utilisation des fonds de l’Etat a changé. L’argent public est rare, la dette publique colossale, les réductions de budgets tous azimuts et la défiance maximale vis à vis du monde politique.
En 2017, comment est-il possible qu’un parlementaire rémunère une personne, du même foyer fiscal, ou avec un lien de famille direct, voire son compagnon ou compagne de fait, c’est devenu irrespirable pour le citoyen. Il est simple de comprendre qu’un attaché parlementaire, voire deux, donc deux autres foyers fiscaux, puissent jouir de la distribution juste de l’argent public. Cela s’appelle la répartition des richesses, droite et gauche avancent sur ce sujet avec une inertie pathétique, un archaïsme suspect « moralement » pour l’ensemble des Français !
Il ne faut pas se tromper, dans le type de révélation d’un dossier comme Pénélope Fillon, c’est à 90 % un Brutus qui a fourni le package ! Et par là même, cela donne une idée désastreuse des guerres claniques à droite comme à gauche au sein de l’échiquier politique français…
Ensuite, la primaire de gauche où les 2 acteurs finaux ont tenté de faire bonne figure en terme de rassemblent, post résultats, mais les Horaces et les Curiaces peuvent-ils se réconcilier à la lecture des programmes, si différents sur le fond ! La victoire de Benoît Hamon symbolise une quête d’un espoir, d’une autre politique, d’une vision différente. François Mitterand avait battu Valery Giscard d’Estaing avec le programme commun, ce dernier fut appliqué pendant 2 ans et balayé d’un revers de manche. C’est d’ailleurs la caractéristique de tous les gouvernements élus sous la 5ème République, si peu de réformes promises dans une campagne électorale, à droite comme à gauche, survivent à la réalité du terrain, du quotidien des Français et d’une économie de marché.
Alors, pour un regroupement des votes sous une bannière unique de gauche, il faut au minimum une base commune, les mots de « Com » ne sont pas des idées. Ce rassemblement n’est pas impossible, mais pas acquis mis à part un positionnement à gauche de l’échiquier. A gauche de qui ? A gauche de quel programme ? Telle est la question pour l’électeur à la présidentielle. Cette dernière ne sera pas simple à résoudre, mais tout est possible en politique, on le sait plus que jamais… !
La profusion des courants, voire des idées, pourrait tuer la gauche. Le défi du rassemblement est donc immense, mais passionnant, et dès ce dimanche 29 janvier commence une autre campagne.