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Gnosis (Lesaffre) acte officiellement son implantation à Denain

Si son arrivée était entendue, la signature de l’acte authentique notarié entre le Président de La Porte du Hainaut et le Directeur Général de Lesaffre marque un tournant dans les travaux bâtimentaires sur le site des « Pierres Blanches » à Denain. Une étape importante pour tous les acteurs signataires, ville de Denain et communauté d’agglomération, sans oublier le soutien de l’Etat et la région Hauts de France, car la production sur ce site d’une molécule innovante favorable au traitement des douleurs articulaires ouvre une nouvelle page économique sur le Hainaut (visuel Aymeric Robin et Brice-Audren Riché).

(Visuel Anne-Lise Dufour, Aymeric Robin et Brice-Audren Riché)

Brice-Audren Riché, DG Lesaffre : « Cette implantation à Denain symbolise l’attachement du Groupe Lesaffre à cette région »

Difficile de ne pas regarder dans le rétroviseur de cette commune de Denain, une des actrices de la reconstruction de la France après guerre, un haut lieu de la production sidérurgique dans les années 50/60 au sein d’une collectivité locale « de 30 000 habitants et 40 000 emplois, car Usinor/Denain agrégeait des salariés de tout le territoire. Après sa fermeture en 1978, la ville s’est effondrée à 18 000 habitants en 3/4 ans », témoigne la maire de Denain, enfant de 8 ans à cette date inoubliable.

Passé ce constat, le choix de transformer un héritage industriel dégradé est assumé, car « Usinor est parti avec juste 5 centimètres de verdure sur 80 hectares et un sous-sol très pollué. Aujourd’hui, la loi interdit ce type de comportement, mais pas à l’époque », ajoute l’édile de la Denain.

Dans le même registre, Aymeric Robin, le Président de la Porte du Hainaut, souligne que « 20 millions d’euros ont été investis, par la CAPH, dans la dépollution de la friche des Pierres Blanches (ex Usinor) sur Denain. Cette initiative s’inscrivait totalement dans la stratégie globale de reconquête des friches sur notre territoire. » Concrètement, 12 millions à la réalisation d’études, aménagement, viabilisation, pour une dépollution totale et 8 millions d’euros pour le désenclavement de cet espace industriel. En effet, une visite inattendue du Ministre Emmanuel Macron, grâce à une vigoureuse invitation de la Première magistrate de Denain, a permis de lancer le sujet du raccordement de cette friche à l’autoroute A21… ; une obligation compte tenu que ce terrain est bord à canal de l’Escaut, bénéficie d’une liaison ferroviaire, mais pas routière tout en voyant les véhicules passés sous son nez, anomalie réparée et fondatrice ! Bien sûr, l’Etat et la Région Hauts de France ont été au rendez-vous du soutien financier pour cette dépollution et/ou avec le raccordement avec l’A21. Aujourd’hui, 95 % de cette zone des Pierres Blanches est occupée par des entreprises.

« Une molécule sur la santé articulaire à une vocation mondiale », Brice-Audren Riché

Comme (trop) souvent, nous parlons d’un dossier sur le temps très long. La première approche a eu lieu en 2015, puis les travaux de dépollution en 2015/2016, et l’annonce officielle d’intérêt à…, en 2018, par un groupe au nom de code « Nature Pharma », avec une clause de confidentialité à la clé signés par les élus en responsabilité. 

Ensuite, le dévoilement de l’entreprise en question, en l’occurrence Gnosis, une filiale du Groupe Lesaffre dans le domaine de la santé alimentaire, a enclenché une deuxième phase administrative et de financement. A ce titre, ce dossier est soutenu par le dispositif « France Relance », un élément déterminant. Peu disert sur le volume d’investissement nécessaire à la construction, ex nihilo, de ces bâtiments, le DG du Groupe Lesaffre souligne quelques paramètres clés à cette décision. 

« Tout d’abord, outre les critères techniques, cette implantation à Denain symbolise l’attachement du Groupe Lesaffre à cette région Hauts de France. Ensuite, l’esprit collaboratif avec les élus et l’Etat, à tous les niveaux, a été total », commente Brice-Audren Riché.

Le Directeur Général du Groupe Lesaffre

Ensuite, le DG a précisé le positionnement de cette molécule innovante. En effet, ce brevet ne s’inscrit pas dans le curatif, mais « dans le complément alimentaire, car notre molécule ne sera pas sur une base animale, mais par un processus naturel de fermentation (base sucre). Nous ne vendrons pas en direct, mais à des fabricants de compléments et suppléments alimentaires l’utiliseront. En premier lieu, ce produit visera le marché français et européen, mais in fine cette molécule sur la santé articulaire à une vocation mondiale. Cette innovation démontre la volonté du Groupe Lesaffre dans le domaine du bien être animal et du développement durable », poursuit le DG de Lesaffre. « Un produit Made in France/Denain, c’est pas mal », conclut Anne-Lise Dufour

En production fin 2026

Cette signature officielle, du 16 janvier 2025, marque le transfert de propriété entre La Porte du Hainaut et l’entreprise mondiale, Lesaffre avec 11 000 collaborateurs, implantés dans 50 pays, et une success story où un pain sur trois dans le monde est fabriqué avec une levure Lesaffre. 

Ensuite, la construction se poursuit sur ce site de 9 hectares des Pierres Blanches. Elle devrait s’achever fin 2026 avec un pic de 250 emplois en phase de construction et 100 emplois directs ou indirects en rythme de croisière. 

Pour conclure, on peut une fois de plus souligner que Le Valenciennois, à travers ses deux EPCI, fait encore la différence. Et ce constat objectif, malgré la concurrence historique de la MEL, la résilience du Dunkerquois, vit avec un bémol de taille pour que le monde de l’entreprise s’attache encore à investir sur le Hainaut. En effet, il faut un budget… national où l’inertie en la matière sera un poison lent pour tous les investissements à venir et le temps perdu ne se rattrape jamais !

Chantier en cours sur le site des Pierres Blanches

Daniel Carlier

  

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