Après Bruay-sur-l’Escaut en septembre 2024, la commune d’Escaudain bénéficie d’un totem signalétique « Bassin minier patrimoine mondial Unesco » à l’entrée de sa « Cité couture », sa cité minière issue de l’extraction du charbon de la fosse Audiffret Pasquier. Un espace urbain où l’empreinte d’une vie autour de l’activité minière était partout dans le quotidien bâti des habitants. Aujourd’hui, cette signature informationnelle doit rassembler à la fois un devoir mémoriel et une évolution vivante d’un environnement urbain, simple à dire, complexe à imprimer dans notre conscience collective.
Catherine Bertram/DG Mission Bassin Minier : « Le Bassin minier nous positionne sur une carte du monde »
L’édile de la commune d’Escaudain, Bruno Saligot, mais aussi vice-président en charge du climat à La Porte du Hainaut, évoque une histoire locale : « Que de chemin parcouru depuis 2012 et Saint-Pétersbourg, là où le Bassin minier a été reconnu comme Patrimoine mondial UNESCO, mais également depuis le 1er puits sur Fresnes-sur-Escaut (plus de 300 ans), et de cette cité minière (Couture) sous la tutelle de la Compagnie minière d’Anzin ».
Sur Escaudain, ce Relais d’Informations Signalétique (RIS) comprend un large éventail de bâtis miniers comme un coron, la maison de l’ingénieur, le centre de secours médical, et le Groupe scolaire, un témoignage bâtimentaire ancien de l’activité minière à l’époque. Concernant la partie habitat, la « cité couture » a été classée, mais a bénéficié d’une réhabilitation intérieure, sans toucher au visuel extérieur, en terme d’isolation pour une meilleure efficacité énergétique « avec une baisse très sensible de la facture de chauffage chez les particuliers », souligne le maire.
Evidemment, la difficulté de cette mission est de comprendre l’évolution du paysage, car il est vivant « avec plus d’un million d’habitants sur le bassin minier », souligne Catherine Bertram, la Directrice générale de la Mission Bassin Minier. « Nous sommes entre humanité et patrimoine. Parfois, les habitants ne connaissent pas leur propre environnement », constate l’édile de la commune. C’est pourquoi, ce rappel tangible de l’histoire d’un territoire revêt une importance absolue pour son respect et son futur.
Le premier totem dès 2015
Bien sûr, sous la houlette de la Mission Bassin minier en charge depuis plus de 20 ans du bassin minier, la promotion de ces espaces vivants et patrimoniaux passaient aussi par une signalétique sous tous les supports, sous toutes ses formes… Parmi ceux-ci, le premier Totem a été positionné sur Loos en Gohelle avec ses fameux terrils jumeaux, totalement iconiques, sur le site du 11-19 en septembre 2015. Ensuite, les bailleurs sociaux ( SIA et Maison et Cités) ont choisi de déployer un réseau de signalétiques en 2016 avec comme première griffe la cité Taffin à Vieux-Condé.
A ce stade sur le Hainaut, sur les 563 cités minières, dont 124 inscrites (sur 353 éléments) au Patrimoine mondial Unesco, les bailleurs sociaux ont installé 3 totems sur Wallers, un sur Escaudain, un sur Bruay-sur-l’Escaut et bien sûr Vieux-Condé.
Un témoignage bâti minier d’une grande diversité
La diversité de la typologie du patrimoine minier est presque sans équivalents, du coron à l’habitat patrimoine en passant par les cités jardins et les cités pavillonnaires, sans oublier les églises, les salles des fêtes, cette richesse a fait l’objet « de choix (politique), de démolir ou de préserver », commente Catherine Bertram . Aujourd’hui, l’Unesco à travers cette reconnaissance fin juin 2012 a sanctuarisé 353 éléments avec une conséquence immédiate : « Le Bassin minier nous positionne sur une carte du monde. A ce titre, nos efforts de communication sont multiples, sur les tramways, les bus, et les panneaux d’infirmations avec l’aide des collectivités locales ou des intercommunalités, voire des bailleurs sociaux comme sur la cité couture à Escaudain », poursuit Catherine Bertram.
Quasi de concert, Philippe Castelain, Directeur de la réhabilitation et Renouvellement Urbain de Sia Habitat et Frédéric Blervaque, Directeur du territoire de Valenciennes chez Maisons et Cités, confirment leurs intentions de poursuivre le déploiement de cette signalétique sur les 7 agglo du bassin minier : « C’est une façon de célébrer et de valoriser notre patrimoine culturel ». A ce stade, 40 sont en place, une centaine de nouveaux Totem RIS ont été identifiés et à réaliser dans les prochaines années.
Daniel Carlier