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Si Beuvrages vous était conté de Jean-Louis Borloo 2003 à Ali Ben Yahia 2024

L’histoire locale retiendra que le soleil était au diapason ce 24 octobre 2024, le jour où Jean-Louis Borloo est revenu au sein de son laboratoire de la rénovation urbaine en mode majuscule, en l’occurrence la commune de Beuvrages, où la puissance publique a écrit une nouvelle histoire que le maire en exercice, Ali Ben Yahia, met en musique.

Jean-Louis Borloo : « Merci André (Lenquette) et au crétin qui a incendié la mairie (en 2003) »

Hors élections, la présence de Jean-Louis Borloo devient assez rare sur le Valenciennois, mais la collectivité locale de Beuvrages est particulière pour l’ancien Ministre de la Ville. En effet, elle résonne comme un moment particulier, là où la rénovation urbaine semblait indispensable, mais si lointaine, et une commune victime d’un incendie criminel il y a 21 ans. « En 2003, vous vous rendez compte… mettre le feu à une mairie ! », lance Jean-Louis Borloo en clôturant les discours protocolaires. 

Evidemment, l’ancien maire de Valenciennes ne s’est pas déplacé pour de légers travaux, mais pour l’inauguration de la « Maison de la cohésion sociale et des solidarités » à son nom, et d’un espace de vie sociale Jacques Chirac. 

Au sein de la première, trois espaces sont parfaitement fléchés. Vous avez une épicerie solidaire gérée par l’association « Entraide & Dignité », déjà basée sur Valenciennes, et « 50 familles sont identifiées par le CCAS de la commune, nous sommes dans l’opérationnel de notre côté. Nous espérons être sur site d’ici la fin de l’année 2024 », commente Boumedienne Guefif, le responsable de l’association Entraide & Dignité. Ensuite, un espace dédié à l’association « Resto du Coeur » juste à côté dont nous n’avons besoin de présenter la mission, et enfin des espaces de vie pour l’accompagnement social indispensable à tous ces publics bénéficiaires. Pour l’Espace de Vie Social Jacques Chirac, vous avez surtout des ateliers, notamment un espace cuisine magnifique, et bien d’autres salles d’accueil. 

Beuvrages, une fatalité sociale en 2003

Un peu comme une lignée d’arrivée, Ali Ben Yahia évoque durant la visite « c’est 650 M2 à travers 21 containers/habitats réalisés par l’entreprise Mokha et 4 500 heures d’insertion » et puis à l’entame de son discours, il projette un journal télévisé de France 2 en 2003. C’était l’époque de la visite de Jacques Chirac dans le quartier Fenelon de Beuvrages, avec 30% de chômeurs, là où l’hôtel de ville a été incendié, un symbole français de la désespérance sociale. « C’était cela Beuvrages en 2003, une fatalité, un fardeau pour ses habitants », entame le maire.

Puis, le Ministre de la Ville est passé par là et a réuni 14 partenaires autour de la table, pourtant très habitués à travailler en silo, afin de créer ex nihilo la fameuse ANRU (Agence Nationale de la Rénovation Urbaine), « impensable », un truc de fou commentait à l’époque l’ancien maire de Valenciennes, Dominique Riquet. Son premier terrain de jeu a été justement Beuvrages avec une signature d’une convention de rénovation urbaine le 18 septembre 2006… avec plus de 100 million d’euros mobilisés. 

Beuvrages, une réalité sociale à vivre en 2024

Bien sûr, les discours se sont enchaînés, car les nombreux « pères » du bébé étaient présents comme Laurent Depagne, vice-président de la Valenciennes Métropole, et l’absence remarquée de Laurent Degallaix malgré la présence de Jean-Louis Borloo, confirmant une cession « à l’euro symbolique du terrain, puis une aide de 384 000 euros, je remercie beaucoup le Président de Valenciennes Métropole », indique Ali Ben Yahia.

Ensuite, la région met en lumière cet agglomérat des serviteurs de la République, car les deux bâtiments inaugurés sont subventionnés au plafond, c’est à dire 80% du coût total. Le sénateur Guislain Gambier, le représentant de la Chambre des élus, souligne le besoin d’accompagnement social des Français. Enfin, le secrétaire général adjoint de la Préfecture donne l’ingrédient d’une recette sociale de base « comment accompagner les personnes que l’on ne connait pas ! ». 

En invité d’honneur, Jean-Louis Borloo remet en perspective le point de départ de cette rénovation urbaine majuscule. « Merci André (Lenquette) et au crétin qui a incendié la mairie (en 2003). Merci aussi à toute cette bande d’élus de l’époque, Guy Bustin, Jules Chevalier, André Lenquette… Sur le moment, une action est belle, mais elle devient magnifique 15 ans après ou sans intérêt. Enfin, au regard de toutes ces réalisations sur Beuvrages, merci à l’action publique ! ».

Daniel Carlier

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