Avec le pouvoir d’achat, l’accès au logement continue d’être une préoccupation de premier plan pour les Françaises et les Français, et en l’occurrence pour les Roeulxois et les Roeulxoises. C’est pourquoi, la cérémonie protocolaire d’une première pierre d’un chantier ambitieux de logements n’est pas un de plus, mais bel et bien un projet structurel évident pour cette commune de moins de 5 000 habitants dans le Denaisis.
Charles Lemoine : « Il y a plus de 700 demandes de logements sur mon bureau »
Avec la construction de 100 logements, dont 93 locatifs sociaux, la collectivité locale de Roeulx fait un grand bond sur l’offre de logements sur sa commune. Pour autant, elle permet « juste de respecter notre obligation de 20 % de logement sociaux », souligne Charles Lemoine, le maire.
A la limite entre Mastaing et Roeulx, rue Ghesquière, un foncier libre a permis à l’entreprise « Les Lotisseurs du Nord » de proposer 53 logements en collectifs, répartis dans deux immeubles, 40 maisons individuelles, et 7 lots libres. Concernant l’habitat social, le bailleur social SIGH sera le propriétaire en charge sur cette commune qu’il connaît bien, car « nous avons déjà 120 logements en location sur Roeulx », précise le Directeur adjoint du bailleur social.
« 500 logements en construction et 1 000 en projets », Alexandre Calligaris
L’opérateur n’est pas encore le plus connu sur l’arrondissement, car cette entreprise est encore jeune. « Avant la Covid, sous une autre enseigne, nous travaillions uniquement le logement individuel en accès libre. Puis, nous avons anticipé une probable baisse de la demande libre, ou plutôt de l’incapacité à acheter (effective aujourd’hui), et j’ai lancé avec mon associé cette nouvelle entreprise Les Lotisseurs du Nord (4 ans d’existence) afin de proposer à 100 % une offre dans le bloc social », commente Alexandre Calligaris.
Déjà quelques réalisations sur le Hainaut, comme sur Crespin et Noyelles-sur-Selle, et « nous avons actuellement 500 logements en construction et 1 000 en projets dans les Hauts de France, sauf sur la MEL, mais aussi en Bretagne et en Ile de France », poursuit Alexandre Calligaris.
Un dossier traversant les crises multiples
Déjà le temps administratif, plus celui du financement, est déjà copieux, mais si vous y ajoutez la crise de l’énergie avec en corollaire la hausse des matériaux (25%), vous avez une combinaison mortifère.
Pour autant, ce dossier a résisté aux vents contraires sur une commune dans le besoin en la matière. « Il y a plus de 700 demandes de logements sur mon bureau. D’ailleurs, je parlerai plutôt de logements locatifs, car on s’installe à Roeulx et on ne veut pas en partir. 80% des demandes sont des Roeulxois et les Roeulxoises pour un enfant voulant partir du foyer familial, une personne âgée voulant retrouver un logement plus adapté à sa situation, une recomposition familiale, mais aussi quelques demandes extérieures », commente l’édile. A ce titre, cette offre a été analysée et adaptée par SIGH. De fait, beaucoup de T2,T3, voire des T1 pour les appartements, et des T4 et T5 pour les maisons individuelles, cette ventilation correspond au profilage des demandes locales !
Pour le financement lourd de ce projet immobilier, sur 17 403 993 euros, la collectivité locale de Roeulx réalise un emprunt conséquent de 14 325 414 euros, injecte 2 603 945 euros, et bénéficie de 474 634 euros de subventions via Action logement, l’Etat, la CAPH, et le NPNRU. A travers ces chiffres, est-ce nécessaire de souligner la volonté locale de répondre à la demande logements autochtone ?
Pour la Porte du Hainaut, Pascal Jean, le vice-président en charge de l’habitat, outre la participation financière de l’EPCI, est la garant d’un service ingénierie proposé aux collectivités locales. Ce dernier est aujourd’hui indispensable pour ces dernières.
… pour le 1er trimestre 2026
A ce stade, la phase terrassement est en cours avec un objectif parfaitement identifié pour l’achèvement en bonne fin de ce chantier lourd. En effet, le premier trimestre 2026 pourrait boucler cette offre de logements importantes. « Comte tenu de la demande, une seule commission d’attribution devrait suffire afin de répartir les 93 logements locatifs sociaux », conclut Charles Lemoine et les 7 lots libres sont quasi déjà réservés… ! Oui, le logement demeure une problématique majeure sur le Hainaut et ses 350 000 âmes.
Daniel Carlier