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Les marges de manœuvre très réduites pour la nouvelle Ministre du Logement, Valérie Létard !

Explosion des demandes de logements sociaux sur le Valenciennois et partout sur le territoire français, une carence d’investissements des bailleurs sociaux, une construction privée atone, les propriétaires privés veulent de moins en moins louer leurs biens, une combinaison mortifère en défaveur d’un accès au logement pour tous. Valérie Létard, nouvelle Ministre du logement et de la Rénovation urbaine, aura fort à faire, mais étudions les potentiels et les lignes rouges en la matière.

Valérie Létard : « Il faut préserver la filière logement pour 2025 et il faut imaginer la suite »

Dès 2013, la Banque des Territoires tablait sur une décrue massive d’investissement des bailleurs sociaux dans la prochaine décennie, alors que le nombre de ménages en attente d’un logement social atteint déjà des records ; premier écueil de taille. Ensuite, le souhait des bailleurs sociaux est de desserrer les contraintes financières, les loi ELAN 1 et 2 ont travaillé sur le sujet avec des applications très très discutées par les collectivités locales et les bailleurs sociaux. Le moins que l’on puisse dire est que cette loi n’a pas fait l’unanimité même si tout n’est pas à revoir, loin s’en faut.

Ensuite, la crise de l’immobilier repousse tous les projets privés même si la baisse des taux directeurs de la BCE (Banque centrale européenne) et de la FED (Banque centrale américaine) donne une bouffée d’air avec son corollaire, la baisse des taux bancaires pour un emprunt immobilier. 

Valérie Létard a une inauguration en juin 2024 sur Prouvy

Dans la foulée, la pluie de contraintes nationales, territoriales ou locales, détourne les petits propriétaires privés d’une location de leurs biens. Il ne faut pas se mentir ! Offrir un toit à chaque foyer français passe par une combinaison harmonieuse entre le logement social et le parc privé de location. Là également, un esprit « facilitateur » serait bienvenue dans ce dédale normatif.

La dette publique, obstacle premier !

Evidemment, la Ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, devra faire face à une enveloppe financière très contrainte compte tenu d’un besoin d’économie massive d’argent public. Que faire les poches vides ? 

Evidemment, l’accélération des projets en cours du NPNRU, ou ANRU 2, comme sur Denain et Marly, serait un axe porteur ; faciliter le parcours du combattant des collectivités locales serait déjà une aubaine. On peut également insérer dans la poursuite de ces projets urgents l’ERBM (Engagement pour la Rénovation urbaine du Bassin minier), voire la fin du PNRQAD (Rénovation des quartiers anciens dégradés). 

Ensuite, faciliter la location du propriétaire privé, tout en veillant au respect de la salubrité et d’une réduction de la consommation énergétique, serait aussi une piste sans moyens financiers porteuse de sens. 

Enfin, le dégel des emprunts bancaires avec une pression plus qu’amicale du secteur bancaire sur les ratios de solvabilité d’un emprunteur serait également de bon aloi. Evidemment, toute loi type Méhaignerie ou Perissol comme dans les années 90, avec une ristourne fiscale massive, est absolument impossible même si l’effet booster serait indéniable. La ligne directrice du Premier ministre Michel Barnier, sur plus de justice fiscale, prendrait un coup fatal…

Durant la passation de pouvoir au Ministère dédié, Valérie Létard souligne que son action prendra en compte «toutes les questions liées au pouvoir d’achat des ménages».

Quand le bâtiment va, tout va ! L’adage bien connu demeure vivace et la Ministre ne le sait (au niveau familial) que trop bien : « il faut préserver la filière logement pour 2025 et il faut imaginer la suite », conclut-elle.

L’efficacité aujourd’hui vaut bien mieux qu’une loi demain… !

Daniel Carlier

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