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Transvilles adapte sa nouvelle offre de transport public dans le Valenciennois

Le lancement effectif de la nouvelle offre de transport public par l’exploitant privé, le 08 juillet dernier, fait son premier bilan après deux mois en mode réel. Franck Duval, le Directeur de Keolis Hainaut Valenciennois, affiche sa satisfaction mesurée compte tenu des corrections quasi inévitables après le démarrage d’une nouvelle organisation de transport (Navette Cordon dans Valenciennes).

Franck Duval : « Le transport public doit s’adresser au plus grand nombre »

En amont de cette présentation, Guy Marchant, Président du SIMOUV (syndicat mixte du transport public, l’Autorité Organisatrice de Mobilité, met en exergue un contrat à honorer : « Le nouveau gestionnaire du réseau de transport public dans le Valenciennois, Keolis, a été choisi (01 janvier 023) compte tenu de ses propositions de changement du réseau de transport public ».

Dans ce cadre, la nouvelle organisation s’est mise en place peu à peu, car « cela nécessite des formations lourdes pour les conducteurs de bus et de tramway. Changer l’offre de transport public nécessite un changement profond à présenter aux syndicats, nouvelle grille horaire, temps d’adaptation… », ajoute Franck Duval, le Directeur de Keolis Hainaut Valenciennois.

C’est pourquoi, le choix d’un démarrage en période estivale était idéal pour une phase de test grandeur nature. En terme de fréquentation, les données sont positives sur les « Lianes 1 et 2 » (https://www.va-infos.fr/2024/04/19/transvilles-keolis-lance-sa-nouvelle-offre-de-mobilite-sur-le-valenciennois/). En effet, ces deux nouvelles lignes de bus avec une qualité de service accrue sont plébiscitées par les usagers. 52 000 validations en juillet/août 2023 et 80 000 validations en juillet/août 2024 et le mois de septembre démarre fort avec 42 000 validations du 01 au 12 septembre. « D’ailleurs, nous ajoutons sur la Liane 2 un bus supplémentaire », précise Franck Duval

Pour autant,  les doléances des usagers sont remontées chez l’exploitant du transport public. En effet, les particuliers ont remonté des points durs, les communes en périurbanité de la ville de Valenciennes ont digéré difficilement cette nouvelle mouture du transport public. De même, sur la cité thermale, le quartier du Mont des Bruyères a été particulièrement touché tout comme les curistes. A ce titre, la publication de la page FB de la Voix du Nord, avec un appel à témoignages, est symptomatique du malaise suite à la mise en oeuvre de cette nouvelle offre de transport public. C’est un déluge de critiques tous azimuts (plus de 400 commentaires).

Certes, il y a eu des adaptations, mais Franck Duval rappelle l’adage chapeau en la matière valable partout en France : « Le transport public doit s’adresser au plus grand nombre même si certains sont un peu perdants. Ce n’est pas un transport individuel ». 

Le calage complexe avec les établissements scolaires

« Chaque année, nous demandons aux établissements scolaires au mois d’avril les horaires des cours pour l’année suivante ! Et chaque année, il y a des modifications fin août envoyées par les collèges et/ou lycées », précise une responsable commerciale en charge du réseau. « On s’est adapté suite à ces demandes et aux retours du terrain », ajoute une autre spécialiste du réseau.

« On étudie toutes les demandes. Par exemple, nous avions des remontées négatives sur Douchy-les-Mines. Depuis peu, j’ai fait partir la ligne scolaire avant la ligne régulière et cette dernière n’est plus bondée pour les autres usagers », commente Franck Duval.

Ensuite, l’obligation légale d’un transporteur public à l’endroit des sites d’études se comprend aux horaires matinaux et en fin d’après-midi. « Si un enseignant est absent entre 11H et 15H, il n’y a pas de réponses autre qu’une ligne régulière. L’élève peut aller en permanence faire ses devoirs », répond Guy Marchant, Président du SIMOUV et ancien proviseur du lycée Alfred Kastler à Denain comme celui du Hainaut à Valenciennes.

La validation d’un abonnement même gratuit est indispensable

Une communication plus imposante et mieux ciblée, tout comme une hausse significative des contrôles, ont augmenté le nombre de « Pass and Go » pour les moins de 25 ans. Avec 29 000 « Pass and Go » depuis le démarrage du renouvellement (01 septembre) afin de circuler gratuitement toute l’année dans le réseau Bus/tramway constitue une hausse de presque 18% par rapport à 2023. « Attention, le « Pass and Go » coûte 20 euros à l’année et vous devez OBLIGATOIREMENT valider votre abonnement à chaque fois que vous empruntez le bus ou le tramway. A défaut, vous pouvez récolter un procès verbal et de plus vous ne figurez pas dans nos données. La conséquence est qu’une ligne pourrait être réduite sans ces statistiques », indique Franck Duval.

Le Flex TAD, un départ robuste !

L’autre paramètre chiffré positif pour Kéolis Val Hainaut réside dans le nouveau départ du transport à la demande. En effet, le Flex TAD peut permettre à un usager de commander un transport partagé sur réservation. « On a révolutionné cette offre », lance Franck Duval. Avec 8 800 réservations en juillet/août et début septembre contre 17 300 sur toute l’année 2023, le démarrage est positif. 

Ce résultat tient vraiment dans la modalité de réservation. « Avant, vous deviez réserver la veille avant 16H. Aujourd’hui, sur l’application mobile, vous pouvez le faire 30 minutes avant. Ça change tout », enchaîne une responsable du réseau commerciale. La digitalisation de cette nouvelle offre, au global, est un indicateur fort de cette progression des réservations. Il y a une génération « Bla Bla Car » très connaisseuse des modalités d’une réservation en amont pour une mobilité performante.

Le Flex Pro en devenir

Cette offre concerne les grandes signatures industrielles. Si ce service existait déjà, il a été optimisé grâce à sa flexibilité. Des entreprises comme Toyota sur Onnaing, Alstom sur Petite-Forêt, sont les grands bénéficiaires de ce dispositif. « Toutefois, nous pouvons progresser sur le sujet comme pour l’entreprise Sevelnord à Hordain », déclare Guy Marchant. 

De même, le Centre Hospitalier de Denain, mais également le Centre Hospitalier de Valenciennes sont concernés par Flex Pro, ce sont des grands pourvoyeurs d’usagers. « L’accessibilité du CHV sera amélioré à travers les travaux de l’entrée nord de Valenciennes », ajoute le Président du SIMOUV.

Le Flex O

Ce service vise à permettre un retour plus tardif sur les communes centrales du Valenciennois, Valenciennes, Denain, Saint-Amand-les-Eaux, et Condé-sur-l’Escaut. « Pour l’instant, il y a très peu de réservations, un peu sur Valenciennes et quasi nul sur les autres. Il faut laisser du temps à ce service », commente Franck Duval.

Le Flex Sesame

A la sortie des jeux paralympiques et des promesses d’accessibilité dans les transports d’île de France, l’attention aux personnes en situation de handicap prend une nouvelle dimension. Ce service n’a pas bougé dans son fonctionnement. C’est du porte à porte, il est déjà très identifié par les bénéficiaires. « Il ya deux catégories : Les personnes invalides à 80% peuvent utiliser automatiquement ce service, mais également les personnes handicapées temporairement. A ce moment là, vous avez une commission médicale qui valide chaque cas particulier », précise Philippe Roulet du SIMOUV. 

Ce service est aussi l’occasion de pointer du doigt les déficiences françaises dans le transport des personnes en situation de handicap. « Les cars, à la différence des bus, ne sont pas adaptés au transport des personnes en fauteuil. C’est un véritable sujet en France », explique Franck Duval. En clair, le transport en milieu ordinaire d’un élève atteint d’un handicap n’est pas encore dans la norme du transport public ou privé en France. 

Tirer le transport public vers le haut

En conclusion, l’usager mécontent peut voir les modifications et les corrections de l’exploitant depuis le 08 juillet dernier sur www.transvilles.com. Ensuite, il peut toujours communiquer sur des cas particuliers auprès des services clients de Transvilles.

Au bout du bout, l’intérêt de cette nouvelle proposition de transport public tient dans la hausse conséquente du transport partagé sur le Hainaut. « Vous avez encore 70% de mobilité en voiture dans le Valenciennois. La ville de Valenciennes est encore très engorgée », conclut Guy Marchant. Bref, la marge de progression est colossale, mais la tendance s’annonce positive depuis la prise en main de KEOLIS Hainaut Valenciennois.

Daniel Carlier

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