Marie-Thérèse Griselain promue Officier de la Légion d’honneur

Marie-Thérèse Griselain : « Le (futur) gouvernement doit plus encore jouer la carte de l’inclusion »

Après une distinction de Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur en 2003, d’Officier de l’Ordre national du mérite en 2012, et de Commandeur de l’Ordre national du mérite en 2021, Marie-Thérèse Griselain reçoit une 4ème distinction de la République française, celle d’Officier dans l’ordre national de la Légion d’honneur. « Je suis très heureuse et très fière », commente la récipiendaire. Cette promotion du 14 juillet 2024 était attendue par l’ancienne présidente de l’association ASHHV (ASSOCIATION SPORTIVE ET HANDISPORTIVE DU HAINAUT VALENCIENNOIS), qui fête ses 50 ans cette année, car « un vieil ami rotarien m’avait prévenu en amont ».

Avec l’oeil dans le rétroviseur et cette missive du Ministère des sports, des jeux olympiques et paralympiques, on peut remonter à l’origine, en 2003, de cet honneur de la République française. « On m’a remarqué à travers mon implication dans le développement du Handisport dans le Valenciennois, mais également à une meilleure accessibilité », indique-t-elle. Nous parlons d’un temps, dès les années 70, où le handicap sous toutes ses formes n’était pas une composante intégrée dans notre société française. 

Comme souvent, la vie privée influence le choix politique. Deux Présidents de la République ont un vécu personnel avec le handicap, Charles de Gaulle et Jacques Chirac d’où la loi du 05 février 2005 par ce dernier, la première à reconnaître les 4 déficiences dans notre corpus sociétal. Plus près de nous, Marie-Thérèse Griselain souligne l’engagement sans limites de Brigitte Macron sur cette thématique. « A l’ASHHV, nous avons également évolué avec l’inclusion avec les aveugles et malvoyants et les tout-petits », précise-t-elle.

Peu à peu le cheminement de la prise en compte du handicap partout, comme dans le monde du travail avec le Cap Emploi Grand Hainaut, imprime tous les secteurs, percute toutes les politiques publiques. Le statut de l’aidant a changé aussi. « Il a progressé et atteint une véritable reconnaissance en France. Valérie Létard a beaucoup travaillé sur ce sujet dans la ligne de Cécile Gallez et de son rapport sur la prise en charge en Belgique du handicap mental, et plus spécifiquement des polyhandicapés », précise-t-elle. Oui, aujourd’hui, nous parlons du vieillissement d’une population handicapée, et de toutes les problématiques associées, grâce aux progrès médicaux.

« Plus de fonds pour la recherche médicale », Marie-Thérèse Griselain

Malgré un vent d’incertitude politique, les réalités sont criantes. Des fonds très conséquents ont été accordés pendant la Covid à la recherche. « Aujourd’hui, il faut de nouveau des financements sur l’ensemble des pathologies. Il faut plus de fonds pour la recherche médicale. Je n’oublie pas mes jeunes années à l’hôpital public « Trousseau », puis à « Necker », car les médecins m’ont permis de bouger autre chose que ma tête », déclare Marie-Thérèse Griselain.

Autre sujet de taille dans le parcours de la personne en situation de handicap, l’intégration dans le milieu scolaire dont la réussite dépend indubitablement des AVS (Auxiliaire de Vie scolaire). « Dans les années 60, j’ai pu intégrer le milieu scolaire ordinaire, car la Directrice de mon école avait un enfant handicapé. C’était un défi et une fierté pour elle, mais j’étais une exception à cette époque », souligne-t-elle. Comme évoqué précédemment, l’expérience personnelle contribue à faire bouger les lignes comme Gabriel Attal sur le harcèlement scolaire. 

Avec une lettre du Ministère des sports, des jeux olympiques et paralympiques, du Président de la République, sans oublier celle du Sous-Préfet de Valenciennes, la récipiendaire est « sur un nuage ». Elle n’a aucune idée sur l’organisation d’une cérémonie dans ce cadre, mais espère… !

Daniel Carlier