L’illectronisme pour les jeunes avec L’EPIDE Lab’
La mutation digitale de notre environnement laisse à penser que les personnes âgées sont les victimes désignées du virage total vers l’E-Administration, une démarche assumée à l’époque par le Gouvernement de François Hollande dès janvier 2017. A l’usage du quotidien, cette transition numérique touche d’évidence un public beaucoup plus large, notamment une tranche 16-25 ans très versée dans la communication sur les réseaux sociaux, mais parfois très éloignée de la vie réelle. Dans ce cadre, les centres « EPIDE » ont traduit une stratégie nationale en faveur d’un apprentissage numérique tourné vers la jeunesse aux 4 coins de France, et en l’occurrence sur Cambrai avec une inauguration d’un Epide Lab’ le 11 juillet dernier. Jérome Blanchard, Directeur du centre EPIDE de Cambrai, nous livre les fondamentaux d’un choix fort de cette école d’Etat à travers une offre de service numérique pour tous ses apprenants de 17 à 25 ans.
(De gauche à droite, Jérome Blanchard, Directeur du centre EPIDE de Cambrai, Camille Tubiana, Directrice générale de l’EPIDE, Karima Silvent, Présidente du Conseil d’administration de l’EPIDE, DRH Axa Groupe, Guislain Cambier, sénateur du Nord, et François-Xavier VILLAIN, Maire de Cambrai).
L’accès hétérogène au numérique n’est pas la vue d’un esprit chagrin, mais un fait presque biologique tant les trous dans la raquette sont béants. En fait, la pratique des réseaux sociaux, et des applications associées, a écrasé le besoin d’une connaissance digitale pour la concrétisation des démarches numériques de la vie quotidienne. Je roule avec une Ferrari sur le net, mais je ne sais même pas où se trouve le réservoir…, et d’un coup la panne ! Ses droits à la sécurité sociale (AMELI.fr), à l’aide familiale https://www.caf.fr, les impôts (https://www.impots.gouv.fr/accueil), voire l’accès aux acteurs sociaux comme la Mission locale des Jeunes, etc., nécessitent une pratique plus formelle du web. « Nous avons observé deux faits durant La Covid. Tout d’abord, nos structures n’étaient pas équipées pour la gestion distancielle de nos volontaires. Ensuite, il existe une véritable carence de la pratique numérique de base chez nos apprenants, remplir un formulaire, trouver des informations pratiques sur un site internet, utiliser une messagerie, entreprendre une démarche administrative (complète)… Pour eux, les réseaux sociaux sont seulement un espace de communication, mais pas un accès à la vie quotidienne administrative », commente Jérome Blanchard, le Directeur du centre EPIDE de Cambrai depuis 2019.
L’EPIDE, une main tendue particulière à une jeunesse très vulnérable
Pour rappel, l’EPIDE est sous la tutelle tripartite du Ministère de la Défense, de la Ville, et du Travail. Avec 20 sites en France, dont celui de Cambrai, l’EPIDE soutient des jeunes en grandes difficultés scolaires et/ou sociales. La particularité est qu’elle évolue dans une inspiration militaire, uniforme, réveil, couleurs le vendredi, défilé…, mais « ce n’est pas l’Armée », précise le Directeur issu de la vie civile. Par contre, l’EPIDE est la seule structure d’insertion à proposer un hébergement dans la semaine, en complément d’une formation scolaire, un soutien pour lever les freins périphériques… Majoritairement, ce sont des jeunes décrocheurs, voire des bacheliers en grande souffrance sociale. « Nous sommes complémentaires à la Mission Locale, l’école la 2ème chance, et autres organisations… », ajoute Jérome Blanchard. Sur Cambrai, ce site accueille chaque année, pour une durée moyenne de 10 mois, 200 jeunes avec « une sortie positive à hauteur de 70% avec une réelle dynamique d’insertion », poursuit-il.
Le Valenciennois connaît cet établissement avec sa touche en 2018 sur la commune d’Onnaing https://www.va-infos.fr/2018/03/25/onnaing-lalignement-des-planetes-pour-linsertion-des-decrocheurs/, sous la houlette de l’ancien Directeur Philippe Cartignies, voire une participation en 2021 à une initiation au sein de l’ex école ENTE à Valenciennes https://www.va-infos.fr/2021/06/06/lepide-en-stage-a-lente-sur-valenciennes/
Evidemment, l’information du 11 juillet dernier est ailleurs avec un opérateur de l’Etat élargissant son offre de service… !
« Une offre de service à 360° », Jérome Blanchard
En effet, l’EPIDE a frappé fort sur le volet numérique avec 3 millions d’euros investi sur les 20 sites français, dont 300 000 euros sur Cambrai. « De plus, nous sommes le seul site en France où tous les outils sont présents ». En clair, tous les équipements des Fab Lab’, en version XXL, ainsi qu’un studio vidéo (réalité virtuelle), et un studio son sont à disposition des jeunes volontaires de l’EPIDE. Ces apprenants de l’EPIDE peuvent donc bénéficier d’une formation numérique complète, mais aussi découvrir les nouveaux métiers du net et même passer des entretiens de recrutement, voire réaliser des visites virtuelles d’entreprises. « Sur Cambrai, nous avons une offre de service à 360° », explique le Directeur.
Pour arriver à bonne fin, la mairie de Cambrai a senti le coup en proposant un local gratuit à l’opérateur de l’Etat, à travers un bail de 3 ans, où l’ensemble de ces outils numériques de pointe pourront bénéficier à un public large. Concrètement, les autres organismes sociaux, et affiliés, du Cambrésis auront un accès inconditionnel, mais organisé. « Ce site sera un tiers-lieu sur Cambrai », indique le Directeur.
Enfin, l’EPIDE vise une orientation bien ciblée vers les métiers en tension. « On privilégie l’employabilité de chaque apprenant venant chez nous », conclut Jérome Blanchard. Évidemment, cette compétence passe invariablement, en plus d’une formation métier, par un savoir-être social et un savoir faire numérique.
Plus d’infos sur https://www.epide.fr/a-propos-de-lepide/nos-centres/detail-centre/centre/cambrai/
Daniel Carlier