Le dernier comité syndical du SIAVED a permis de clôturer le chapitre financier du SIAVED historique (jusqu’au 31 décembre 2023). Un temps d’arrêt également pour mettre en exergue les nouveaux défis communs à venir en phase avec les exigences budgétaires face aux investissements sur les 7 territoires concernés. De fait, le nouveau SIAVED doit résoudre cette équation complexe d’ici le mois de septembre prochain pour valider l’année budgétaire 2024, les choix sont du niveau (ou presque) du Pôle Métropolitain où à ce stade un budget commun n’existe quasiment pas. Donc, le nouveau SIAVED devra fait mieux à travers un accord financier au sens large, et pas seulement pour sa petite boutique communautaire. Une entente budgétaire sera-t-elle possible… de manière raisonnable, intelligente, et responsable entre ces 7 EPCI ? Réponse en septembre 2024 avec l’annonce officielle des contributions de chaque agglo au budget du SIAVED (Coût par habitant pour la gestion des déchets).
Charles Lemoine : « Il n’y a pas d’opposition de principe pour une convention d’entente avec nos clients (fournisseurs de déchets) »
En propos liminaire, l’élu communautaire de Valenciennes Métropole, François Ducatillon a cédé sa place pour éviter tout conflit d’intérêts compte tenu de sa fonction de DGS sur une commune du périmètre d’intervention du SIAVED. Il est remplacé par Hervé Brouillard, élu comme le précédent de la commune de Saint-Saulve où le CVE (ex Ecovalor) fait partie des 3 outils de valorisation des déchets du SIAVED avec celui de Maubeuge et de Douchy-les-Mines.
La particularité technique budgétaire du SIAVED est plurielle, le mot à la mode. Un Budget principal, mais également un Budget annexe traitement, un Budget annexe CVE (seulement Douchy-les-Mines fin 2023 + Maubeuge et Saint-Saulve depuis le 01 janvier 2024), un Budget annexe Tri, et un Budget annexe collecte composent un tout financier. Le BP contient des financements communs aux autres activités, il s’achève fin 2023 avec un excédent de fonctionnement et un déficit d’investissement (voir tableau ci-dessous).
Ensuite, le Budget annexe «Traitement » est intéressant sur la diversité des dépenses : 78% pour les déchetteries, 5% pour les encombrants, 4% pour les déchets verts, et 3% pour l’amiante.
Pour le Budget « CVE de Douchy-les-Mines », l’établissement de Valorisation Energétique des Déchets dégage un excédent de fonctionnement de 5 721 756 euros, mais également un déficit en section investissement de 2 759 102 euros tout en sachant qu’un projet de modernisation majuscule est sur la table https://www.va-infos.fr/2023/03/12/le-siaved-se-projette-vers-les-travaux-de-son-cve/ . Ensuite, plus proche, une réhabilitation à hauteur de 45 millions d’euros sur le CVE de Maubeuge est dans les tuyaux administratifs et à un moindre degré celui de Saint-Saulve.
Pour le Budget annexe de Tri, la construction du nouveau Centre de tri public sur Douchy-les-Mines, en face du CVE, va radicalement modifier le financement de cette thématique. « Nous entrons en phase test en octobre/novembre 2024, puis une inauguration en février 2025 de ce nouveau Centre de tri », commente Charles Lemoine.
Enfin, le Budget collecte ne concerne que trois EPCI, dont La Porte du Hainaut et Valenciennes Métropole.
A la sortie de cet exercice 2023 cumulé, le « SIAVED met dans le pot commun près de 11 millions d’euros (déjà consommé) sur le budget 2024 », précise Charles Lemoine. Cette donnée prouve la bonne gestion de la structure historique du SIAVED, tout comme celle d’Ecovalor (Saint-Saulve) excédentaire, mais comme les 4 nouveaux EPCI membres avec un reversement à l’intercommunalité du boni de liquidation, en l’occurence Valenciennes Métropole pour Ecovalor.
Une convention d’entente ?
Bien sûr, les clients des CVE sont essentiels dans la conduite financière de ce syndicat public. A ce titre, un rendez-vous a eu lieu lundi 01 juillet avec des apporteurs importants dans l’Aisne, Le Cambrésis, le SMAV, voire le Pévèle Carembault. « Jusqu’ici, ces clients fonctionnent avec des contacts d’une durée de 3 ans en moyenne. Nous avons abordé une éventuelle convention d’entente sur des durées plus longues, 10, 15, voire 20 ans ou plus. A ce stade, il n’y a pas d’opposition de principe pour une convention d’entente avec nos clients (fournisseurs de déchets). D’autres réunions se tiendront dès cet automne », poursuit le Président du SIAVED.
Tout cela pour signaler que tous les aspects des enjeux stratégiques de la gestion des déchets sur 7 territoires, et pas un seul, doit rehausser le niveau d’exigence et d’engagement mutuel. Oui, au bout du bout, il faudra additionner les forces, les talents, mais aussi les grosses contraintes et pas le sempiternel « not in my backyard ». C’est bizarre, ce futur budget ressemble furieusement à un instantané de politique nationale… !
Daniel Carlier