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De la voirie au parc urbain, il n’y a qu’un chemin à Marly !

Tout comme Denain, la commune de Marly est dans une phase de chantiers massifs, permanents, dont l’objectif est une profonde mutation de cette collectivité locale. Dans ce cadre, l’impact visuel pour l’administré, tout comme budgétaire in fine, de cet investissement majuscule percute tous les choix de la majorité municipale en fonction depuis juillet 2020 (visuel Quartier de la Briquette maintenu dans le contrat « Quartier prioritaire 2024-2030 »)

(Visuel de l’emprise d’un futur Parc urbain le long de la Rhônelle)

Jean-Noël Verfaillie : « Le parc urbain est un investissement (un choix) personnel ! »

Bien sûr, le maire de Marly débute ce conseil municipal par un propos liminaire sur l’état d’avancement des travaux. La 1ère nouvelle est bonne, car l’Avenue Barbusse rentre dans sa dernière phase de travaux. « Elle sera de nouveau en double sens dès le mardi 02 avril, la dernière semaine sera compliquée avec la pose de l’enrobé final. Concernant la rue Oscar Carpentier, elle sera achevée, en double sens, fin avril », commente l’édile. Par contre, au niveau des perturbations, le chantier de la rue Jean Jaurès a déjà démarré avec un planning prévu en deux temps, l’assainissement jusque fin 2024 et le plateau final pour un achèvement au second semestre 2025. 

Si l’Avenue Barbusse, avec sa toute nouvelle piste cyclable, était à la charge financière intégrale de Valenciennes Métropole, la rue Jean Jaurès a bénéficié d’un soutien du Conseil départemental sur la partie voirie. Cette dernière sera reclassée voirie communale à la fin des travaux avec une enveloppe financière attribuée par le département pour (le début) de l’entretien de cette voirie. Pour les aménagements et trottoirs, voire piste cyclable sur site propre pour une partie et partagée sur l’autre, cela reste à la charge de la commune. Un sujet revenu sur la table à l’occasion du ROB compte tenu que la rénovation des voiries, attendues par la population, est toujours à la charge des collectivités locales, sauf partenariat comme sur l’Avenue Barbusse où la rue Jean Jaurès. « Par exemple, la rénovation de la rue Roger Salengro, quasi bouclée, coûte à la commune environ 1,2 millions d’euros », commente Jean-Noël Verfaillie. En dézoomant sur ce sujet, les habitants d’une commune doivent intégrer que la rénovation ou la création d’une voirie constitue une dépense conséquente au regard d’un budget local, le nid de poule répété coûte un pognon de… contrairement à certaines idées reçues en la matière !

De manière concomitante, la Place Gabriel Péri devrait achever ses travaux titanesques durant cet été 2024 de même qu’une rénovation complète, et nécessaire, de l’espace d’accueil de l’hôtel de ville de Marly.

Dépenser moins pour investir plus !

On pourrait résumer la trajectoire politique de la ville à la simple lecture des chiffres de sa capacité de désendettement. « Notre choix a été de réduire nos dépenses de fonctionnement comme celle de la masse salariale. Depuis 2020, elle a été réduite d’un million d’euros », explique le maire. On peut mettre en perspective la réduction du nombre d’agents, de 284 agents en 2020, même s’il y avait des contrats à temps partiel pour la propreté, à 175 ETP fin 2023. On est presque stupéfait de cette réduction si minime de la masse salariale, mais une hausse de l’indice de la fonction territoriale, justifiée, est intervenue en juillet 2022, juillet 2023, et janvier 2024. Toute cela pour pointer une indispensable nouvelle phase de décentralisation, d’un revolving du pouvoir fiscal d’une collectivité locale, car d’évidence le coeur battant de la démocratie locale va dans le mur budgétaire. Pas de bras, pas de chocolat !

Sur le volet énergétique, la hausse spectaculaire du coût du gaz et de l’électricité en 2022 est derrière les communes. « Nous sommes revenus à une stabilité des coûts », précise le maire. A ce titre, les collectivités locales de la CAVM ont bénéficié d’un bon contrat sur l’énergie gaz en 2023. Ensuite, un contrat concernant l’électricité sera favorable pour les communes en 2024. Dans cette optique, un retour à des coûts énergétiques plus raisonnables va-t-il modifier les choix de la commune « comme le chauffage des salles de sports durant l’hiver ? », demande Marie-Thérèse Hourez. La réponse est claire : « Je ne chaufferai pas des passoires thermiques, sauf dérogation ! », commente le maire. 

Deux commentaires peuvent accompagner ce choix politique. Tout d’abord, un effort collectif des collectivités locales sur une indispensable « sobriété énergétique » et les résultats au national démontrent, par les chiffres, que c’est réussi et palpable. Ensuite, sur le plan particulier à Marly, l’état inquiétant des bâtiments publics dédiés aux différentes pratiques sportives constitue un véritable sujet politique de premier plan. 

Sur le volet investissement, Marly reste dans sa stratégie d’investissement lourd, 34 millions d’euros, sur le mandat 2020/2026, dont le pic est annoncé en 2024 et 2025, pour l’Ecole Hélène Carrère d’Encausse, les voiries, etc. ! Justement, le volet investissement de la commune de Marly va comprendre un nouveau projet, le fameux Parc urbain le long de la Rhônelle !

En effet, au détour d’une délibération sur un choix de jury pour des futurs marchés publics, Jean-Noël Verfaillie dévoile les premiers éléments de ce projet. En prélude, il rappelle que ce dossier « parc urbain est un investissement personnel. Si ce n’est pas moi, personne ne le fera, car il y a d’autres dossiers urgents sur la table. Toutefois, je fais le choix de l’attractivité de la commune avec la création d’un poumon vert unique sur le Valenciennois. Même si nous bâtissons des logements, seulement sur 1/3 du foncier disponible, notre retour sur investissement sera très rapide. Ce parc urbain sera sur une emprise de 27 hectares, il va (re) mettre en lumière la Rhônelle, complètement invisible sauf au niveau du Moulin souverain, sur toute la commune ».

Du centre-ville et de multiples points urbains, le parcours vert le long de la Rhônelle sera accessible aux marlysiens. « Cela représente 7 fois le Parc de la Rhônelle à Valenciennes », précise l’édile (ci-dessus en accueil l’emprise du futur Parc Urbain le long de la Rhônelle).

Evidemment, le coût associé n’est pas anodin, plus de 9 millions d’euros. A tel point que Christian Chatelain et Marie-Thérèse Hourez s’inquiètent de cet investissement « vert » : « Attention, nous sommes favorables à ce projet sur le fond, mais ajouter plus de 9 millions d’euros à l’investissement (et la dette). Quel sera l’impact sur les services publics de la ville ? ». Le locataire du fauteuil majoral répond sans ambiguïtés : « Nous espérons un subventionnement à hauteur de 80%, comme pour d’autres dossiers locaux, avec la Banque des Territoires, l’Europe, le Conseil départemental (la renaturation),… sur ce projet. Néanmoins, nous partons d’une hypothèse où nous sommes en capacité de le financer à 100%, par l’emprunt, compte tenu de notre capacité d’autofinancement », commente le maire. D’où un parallèle avec l’état budgétaire avant 2020 où la capacité de désendettement « était très élevée sans aucun projet compte tenu de l’absence de CAF (Capacité d’Auto Financement) en comparaison avec notre dette actuelle assortie d’une forte CAF pour investir en lien avec la baisse des charges de fonctionnement », indique le maire. Toutefois, cette délibération a été votée à l’unanimité avec une clause de revoyure de ce choix politique par l’opposition. 

Dans son contexte, le recours à l’emprunt est inévitable en 2024, 4 millions d’euros sont programmés, mais « nous attendons le plus possible compte tenu de la tendance plus stable voire baissière des taux pour un emprunt bancaire ». 

En bref : 

L’entreprise « Pinson Paysage » a raflé cinq lots sur sept relatif à l’entretien et le nettoyage des espaces verts à Marly.« L’entreprise précédente, AGEVAL (insertion sociale), a eu des difficultés en 2023. Nous avons donc choisi de changer en espérant que le nouveau prestataire sera au niveau des attentes de la population ».

La destination de l’école fermée Jean Rostand est toujours en suspend : « Nous devons trouver une solution, car il y a un projet médical derrière, mais les coûts associés au désamiantage sont très très élevés », indique le maire.

Le DGS de Marly va cesser ses fonctions : « Je le remercie pour son travail énorme, son implication a rationaliser les coûts et la réduction de nos charges de fonctionnement ». 

Daniel Carlier

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