Territoire

Patrick Roussies «une année cruciale pour ADELI»

L’insertion sociale par le travail, le logement, la mobilité demeure le défi sociétal du XXIème siècle. Pour atteindre cet objectif, des associations s’y attèlent au quotidien, mais les budgets contractés imposent des mutualisations… Sur le Valenciennois, ADELI est l’archétype d’un nouveau mode de gouvernance, inéluctable, indépendant et collégiale à la fois !

(Visuel, Patrick Roussiès au pupitre, Christophe Ferraï, Benoit Hautier, John Delannay et Christophe Delory)

ADELI, terre d’accueil de l’insertion sociale

Pour entamer les voeux de l’association ADELI, composée de 4 associations phares, AGEVAL et Prim’Toit, structures fondatrices, mais également ADACI et ENTR’AIDE, l’organisation avait prévu un temps plus ludique. En effet, une compagnie d’improvisation a distillé quelques sketches de son cru, où tout ramenait vers le rôle structurant et social de cette «meuf » solidaire…, baptisée ADELI !

Le président d’ADELI et de l’historique association d’insertion sur Valenciennes AGEVAL, révèle la genèse de ce rapprochement : «Cette idée a germé lors d’une conférence où le Préfet de Bretagne a dit- vous êtes 700, vous serez 50 bientôt-. Ainsi, nous avons voulu choisir notre mariage et avec qui, avant que la loi nous l’impose».

Chemin faisant, cette initiative a rapproché deux associations importantes sur le Valenciennois, AGEVAL pour l’insertion vers l’emploi, et PRIM’TOIT sur 4 territoires, en faveur de l’hébergement des jeunes actifs, salariés ou en formation. Des compétences redondantes dans certaines associations, voire inexistantes dans d’autres, sont mutualisées au bénéfice de l’action sociale proprement dite des associations.

Jean Carli et Patrick Roussiès
Jean Carli et Patrick Roussiès

Dans cette optique, deux autres associations sont venues frapper, rapidement, à la porte. Ainsi, ADACI, une association spécialisée dans les chantiers d’insertion et la mobilité, est venue s’agglomérer. «Je remercie ADELI car notre association n’aurait jamais pu bénéficier de services comme la comptabilité, un service de paye, la communication etc. », souligne Jean Carli, le président d’ADACI.

Ensuite, ENTR’AIDE, solidarité, orientation, accompagnement des bénéficiaires du RSA, cette association a également rejoint la structure ADELI sous l’impulsion de son président Claude Dupont.

Voilà le panorama actuel, mais Patrick Roussiès poursuit «nous sommes en discussion avec d’autres associations sur le Valenciennois afin qu’elles intègrent ADELI. N’ayez pas peur, rejoignez-nous ! ». Clairement, cette vague de mutualisation des compétences services devient une tendance lourde, pourtant initiée depuis longtemps. Déjà, en avril 2010, la loi sur la santé de Roselyne Bachelot impliquait une réduction massive des associations et structures dans le médico/social. Cette lame de fond s’est poursuivie avec la baisse significative des subventions d’argent public «même si je tiens à souligner l’accompagnement et le soutien du Conseil départemental du Nord, et de son élue Geneviève Mannarino», précise Patrick Roussiès.

Nouvelle gouvernance

Christophe Ferraï
Christophe Ferraï

ADELI est de facto une structure chapeau, une holding associative «avec des dividendes humains», précise le président d’ADELI. Après une mise en place des services croisés, l’année 2017 marque une nouvelle étape. A compter du 01 janvier 2017, ADELI lance une nouvelle gouvernance à travers un Comité de Direction élargi. Ce dernier sera piloté par un nouveau directeur général, Christophe Ferraï, précédemment directeur général de Prim’Toit.

Gérard Lorriaux et Patrick Roussies

Ce comité composé d’équipes des 4 associations sera au pilotage de la stratégie d’ensemble «car chaque Conseil d’administration demeure indépendant pour ces 4 associations», indique Patrick Roussiès. Pour sa part, Gérard Lorriaux, le président de Prim’Toit, résume concrètement cette démarche initiale compte tenu de la baisse budgétaire «l’objectif est de baisser les charges fixes, les frais généraux même si nous demeurons très soutenus par les pouvoirs publics». Par contre, depuis le 01 janvier, on dépasse cette logique initiale avec une réflexion stratégique d’ensemble, c’est «l’année d’une gouvernance partagée», commente Patrick Roussiès.

L’invité d’honneur, le sous-préfet, Thierry Devimeux, s’est félicité de cette démarche «en faveur de l’accompagnement social. C’est aussi une future capacité à être plus efficace, une synergie plus forte avec un objectif clair, celui de mettre en place un parcours complet pour les plus fragiles».

Au 01 janvier 2017, ADELI, c’est 570 salariés dont 78% en parcours d’insertion, et plus largement un public accompagné d’environ 8000 personnes sur l’ensemble des compétences des 4 associations membres.

 

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