Bertrand Gaume, Préfet de Région Hauts de France en « co-production avec les élus locaux »
Ce lundi 05 février, Bertrand Gaume, a pris ses fonctions avec une traditionnelle cérémonie devant le monument aux morts, puis un échange avec la presse, fournie, sans cacher sa méconnaissance (relative) de cette région Hauts de France. Après le départ éclair de Georges-François Leclerc comme Directeur de cabinet de Catherine Vautrin et son super Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, Bertrand Gaume arrive dans cette région après également un court passage comme Préfet de l’Essonne. On l’oublie parfois, un remaniement ministériel ne perturbe pas seulement le Ministre concerné, mais également toutes les équipes rapprochées du Ministre en fonction, départs et débauchages compris !
Bertrand Gaume : « Valdunes est un dossier économique important »
Das sa 50ème année, Bertrand Gaume comme nouveau Prefet du Nord et Préfet de la région Hauts de France pèse le contexte : « J’évalue l’enjeu de cette nomination avec humilité, il y a évidemment un effet d’échelle. C’est évidemment un élément essentiel dans une région à l’histoire économique et sociale singulière. Cela mérite donc une attention singulière ».
« Singulière », voilà le bon terme pour définir ce vaste territoire atypique. Cette région, et plus particulièrement l’ancienne délimitation administrative du Nord Pas-de-Calais, particulièrement industrieuse avec un volant d’emplois fléchés dans l’industrie conséquent, mais également une paupérisation galopante.
L’allusion du nouveau Préfet de Région à l’IDH (‘indice de développement humain) particulièrement faible dans ce « petit bout de France » que l’on adore, mais on ne sait plus vraiment pourquoi ! Un- je t’aime moi non plus- sociétale difficile à comprendre hors du cercle.
Originaire des volcans d’Auvergne, Bertrand Gaume est passé par l’ENA, fait le choix de la préfectoral, avec un passage au grade de Préfet en 2014. Pour autant, dans ses épisodes précédents, le Préfet de Région Hauts de France a touché un peu à tous les rouages de la haute administration d’Etat ce qui lui confère une assez bonne expérience dans la conduite d’une politique publique.
« Organisation décentralisée », Bertrand Gaume
Sa feuille de route, comme « représentant de l’Etat et du Gouvernement au sein d’une organisation décentralisée, c’est dans la constitution depuis 2004. C’est pourquoi je serai un Préfet en co-production avec les élus locaux », commente Bertrand Gaume.
Pour autant, sans faux-fuyant, le Préfet de région annonce que le vendredi 02 février dernier, il était « encore dans la gestion de la crise agricole où nous avons dû stopper le convoi d’agriculteurs remontant du sud-ouest avec quelques interpellation à la clé ». Petit clin d’oeil à la première thématique qu’il souhaite développer devant la presse, la sureté rebaptisée sécurité aujourd’hui. « C’est la priorité d’un Préfet. Ensuite, il y a deux thématiques centrales comme la lutte contre les stupéfiants et les VIF( Violences Intrafamiliales)».
Dans cette optique d’une recherche de connaissances, Bertrand Gaume promeut l’écoute et des échanges « avec les élus des territoires, les élus consulaires de la Chambre de Commerce et de l’industrie, de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, mais également les Chambres d’agricultures que je vais rencontrer dès ce mercredi », précise-t-il.
A première vue, Bertrand Gaume fait le choix de l’écoute et « d’une mise en réseau des intelligences » de l’Etat de proximité, et notamment des six Sous-Préfets dans le Nord de proximité, proximité !
Les Gros dossiers… sur la table !
En point d’orgue, la sécurité des biens et des personnes sera centrale dans une région d’accueil des J.O, tournois de basket et de handball à Lille, mais aussi le passage des deux flammes, début juillet pour la flamme olympique, et fin août pour la flamme paralympique.
Bien sûr, cette région est également un formidable poumon économique en pleine mutation après deux séismes, la fin de l’exploitation minière tout comme un effondrement de la sidérurgie, et malgré tout le réceptacle d’une nouvelle dynamique économique, Giga Factory, Port de Dunkerque, liaison ferroviaire dans le bassin minier, les sujets agricoles, la rénovation urbaine à travers le NPNRU, sans oublier la mise en oeuvre de la transition écologique !
Dans ce dédale, des points durs sont déjà là comme le sort de l’entreprise Valdunes. « Valdunes est un dossier économique important. Je me battrai, comme dans mes fonctions précédentes, pour sauver Valdunes », lance-t-il. A ce stade, le Groupe Europlasma a déposé la seule offre avec 16 clauses suspensives, notamment la participation potentielle de l’Etat, mais déjà avec une casse sociale avérée. En effet, sur 350 salaries sur Leffrinckoucke et Trith-st-Léger, 175 seulement seront maintenus.
Enfin, il regrette son cours passage dans l’Essonne, mais légitime puisque « j’ai un CCD de 8 jours renouvelable », et aspire à rester dans les Hauts de France 4 ans comme dans le Vaucluse. Un bref regard sur le calendrier nous amène à enjamber cette période électorale hyper dense jusqu’en juin 2027. Tout cela pour revenir sur une piquante question avec… « la présence du Ministre de l’intérieur (Tourcoing) », voire d’un Président de région déjà candidat à la fonction suprême en 2027. La réponse se trouve peut-être dans « la persévérance (sécurité, économie, action sociale) et la neutralité de l’Etat » face aux pressions implicites.
Daniel Carlier