(CAVM) Un Conseil communautaire pléthorique
La kyrielle de rapports et conventions validées par les élu.e.s communautaires, du PLH (Logement) en passant par le PCAET (Climat) jusqu’au Développement Economique, la gestion de la consommation foncière, la lutte contre les violences conjugales et l’égalité Hommes/femmes sans oublier la prise de compétence de la gestion de l’eau démontre au fil des ans l’impact de la loi NOTRe, laissant véritablement une peau de chagrin dans le giron communal. De fait, le débat est également dilué entre quelques élu.e.s sur des sujets fondamentaux et plus dans un univers local plus bouillonnant, ou pas, au sein des 35 communes, Merci François (Hollande). Pour autant, un échange court, mais vif, sur l’installation du Groupe Action sur Onnaing entre Xavier Jouanin et Quentin Omont marquera les esprits des participants à ce Conseil communautaire.
Le PLUI (Plan Local d’urbanisme Intercommunal)
Comme annoncé depuis le début, ce « PLUI est à faite vivre », précise Laurent Degallaix et à ce titre Jean-Marcel Grandame a proposé quelques modifications réduites dont une réduction des zones à urbaniser sur Fresnes-sur-Escaut, Aulnoy-lez-Valenciennes, et Sebourg. Ces quelques annonces sont concomitantes avec la sortie de 3 décrets clés sur la loi « ZAN », voici l’analyse de la Fédération des SCoT suite à ces publications (Communiqué Fédération des SCoT).
Le PLH (Programme Local de l’Habitat)
Toujours à la manoeuvre, Jean-Marche Grandame, le vice-présent en charge présente les délibérations, validant une longue concertation sur le PLH sur 6 ans. Le couac du centre pénitentiaire, et son impact présumé sur la mise en oeuvre d’un PLH ambitieux, est passé, mais pas oublié.
« Ce PLH repose principalement sur 3 axes : Une aide de 40 000 euros de la CAVM par logement et nous espérons un soutien bonifié par l’Etat. Le Préfet de Région nous a rassuré à cet effet. Ensuite, le label BBC permet de doubler l’aide financière, de 5 000 € à 10 000 €, et enfin une subvention de 30 000 € par logement pour un passage de la location sociale vers l’accession à la propriété », commente le vice-président.
Laurent Degallaix, Président de la CAVM, met en exergue le dialogue : « Ce PLH, c’est de la dentelle. Personne n’a été oublié ».
Pour Xavier Jouanin (Groupe communistes), ce « PLH répond aux enjeux, il est ambitieux, vertueux, s’attaquant à la précarité énergétique, et judicieux sur le logement indigne et vacant ».
Le PCAET ( Plan Climat Air-Énergie Territorial )…
La présentation du PCAET par Régis Dufour-Lefort, vice-président en charge du climat, a décliné les grands thématiques de ce PCAET issu du Grenelle 2. Tout d’abord, il est évident que le PCAET est transversal avec la politique de l’habitat, de l’économie, voire de la santé publique. A ce titre, le premier axe repose sur « l’ambition forte concernant la rénovation énergétique, mais aussi le souci de la décarbonation, sans oublier un réseau de chaleur entre la commune de Trith-st-Léger et Saint-Saulve avec une dimension presque inégalée en France », commente Régis Dufour Lefort.
Le 2ème point s’inscrit dans la validation d’un Plan Vélo structuré. Effectivement, Valenciennes Métropole est en pointe sur le Hainaut afin de décliner un mode déplacement dépassant « les frontières administratives. Nous travaillions avec la CAPH afin de s’harmoniser sur différentes thématiques comme le vélo », précise le vice-président. Concrètement, l’initiative de la « Maison du Vélo » pour la livraison des colis pour le dernier kilomètre devait faire école https://www.va-infos.fr/2023/10/09/a-la-recherche-dune-transition-partagee-dans-le-valenciennois/
Ensuite, toujours sur ce 2ème volet, la collaboration des 2 agglo avec le SIMOUV, et les contributions associées, ont permis le financement des bus au GAZ GNV et initiatives privées associées, https://www.va-infos.fr/2023/11/17/proviridis-investit-le-hainaut-avec-une-station-multi-energies/, mais également des navettes électriques, notamment sur le Cordon 3 (https://www.va-infos.fr/2023/11/14/le-cordon-3-a-valenciennes-cest-maintenant/).
Enfin, le 3ème volet avec la Ferme Urbaine sur Anzin, baptisée « Le Galibot ». Autre sujet sur l’aménagement écologique à travers le travail sur la GEMAPI (gestion des cours d’eaux sur les bassins versants) issu d’une loi en 2018. « Nous n’avons pas connu d’inondations depuis plusieurs années », précise-t-il.
Toujours dans cet item, la politique de réduction des déchets se poursuit, mais la prise de compétence au 01 janvier 2024 par le SIAVED marquera une nouvelle étape. Toutefois, à la même date, la loi s’appliquera concernant le tri obligatoire des biodéchets par tous les français. « Des enquêtes de proximité ont divisé les différentes solutions. En milieu rural, le composteur individuel sera priorisé. Ensuite, pour les zones plus pavillonnaires, nous installerons des composteurs de quartiers. Enfin, pour le milieu urbain très dense, nous travaillerons sur le porte à porte », déclare Régis Dufour Lefort.
Enfin, pour clôturer cette présentation exhaustive, le Plan de Sobriété appliqué par toutes les communes, avec des spécificités dans certaines, a porte ses fruits. « Nous avons enregistré 12% d’économie sur le gaz, et 31 % sur l’électricité. Bravo aux maires pour le respect de Plan de Sobriété », conclut Régis Dufour Lefort. On peut noter à ce titre que de nombreuses communes poursuivent ce Plan de Sobriété à titre prudentiel pour 2024, mais tout autant pour la planète. A ce titre, les Françaises et les Français ont également prouvé durant l’hiver 2022/2023 qu’ils peuvent consommer moins d’énergie. Gageons que ce soit une prise de conscience durable… !
…ne convainc pas tout le monde !
Pour Quentin Omont, élu communautaire VVS, cette présentation est trompeuse. « Ce territoire n’est pas en pointe, il y a des nuances. Certes, le rénovation énergétique est ambitieuse et je la salue », précise-t-il. La volonté de déployer des énergies renouvelables est également souligné comme l’ambitieux réseau de chaleur urbain.
Pour les reste, Quentin Omont douche ce satisfecit avec des carences « sur l’autonomie alimentaire, la biodiversité, voire les transports, notamment sur le déplacement en voiture domicile/travail. Plus globalement, nous avons besoin d’une révolution dans nos vies, arrêter cette course à la croissance et à la rentabilité ».
Ensuite, il cible un choix de développement économique sur le PAVE 2 à Onnaing. « L’arrivée de l’enseigne « Action » (Pays-Bas), pour 60 millions d’euros, un hard discount bas de gamme avec un centre logistique XXL. Est-cela un territoire en transition ? », tance Quentin Omont. Sur ce point, plus en aval de ce déroulé, le maire d’Onnaing répond et pique Quentin Omont dont le propos reflèterai « un égoïsme social » sur le sujet de l’installation du Groupe « Action » sur la Z.I de ladite commune. La vie politique est parcheminée de ces petits moments à ne jamais sous-estimer, en local comme au national.
En conclusion, Quentin Omont acquiesce d’un « changement modéré, mais Valenciennes Métropole peut mieux faire ».
Laurent Degallaix a pris la balle au bond pour répondre : « Votre intervention montre la différence entre un élu en responsabilité et un autre dans l’incantation. Tout le monde ne peut pas acheter du BIO. Moi, je me réjouis de 1000 emplois sur le Valenciennois. Nous devons en permanence trouver un équilibre entre les deux. Certes, ce n’est pas facile faire bouger les lignes et les mentalités. Enfin, l’intérêt général est toujours dépassé par l’intérêt particulier ».
Sujet extrêmement complexe, mais en s’écartant d’un dossier existant, tout en collant à une réalité sanitaire du territoire, on peut émettre une hypothèse et une question. En l’occurrence, la surmortalité et tous les indicateurs sanitaires sont quasi à chaque fois des records nationaux sur le Hainaut et ses 2 EPCI. A ce titre, l’obésité est une maladie majeure prenant toute sa part dans ces statistiques affolantes et les décès prématurés sur ce territoire. Si d’aventure, l’enseigne Mac Do, premier employeur pour les jeunes en France, propose demain de créer un centre de fabrication XXL de la mal bouffe avec 1 000 emplois à la clé sur le Valenciennois ; quelle serait la bonne réponse ???
Égalité Hommes/Femmes
Dans le cadre préliminaire du ROB, Isabelle Choain, vice-présidente en charge de l’égalité Homme/Femmes, a présenté son rapport annuel sur cette thématique urbi et orbi, à la fois sur l’exemplarité de la collectivité publique et son action sur son territoire. A ce titre, la maire de Prouvy exhorte les maires a signé la Charte sur l’égalité Hommes/femmes afin de lancer une série d’actions au sein de leur collectivité locale.
Autre sujet incontournable sur notre bassin de vie, en l’occurrence la lutte contre les violences intrafamiliales dont « les résultats sont catastrophiques sur Valenciennois. Nous sommes un mauvais élève, dans un département mauvais élève…En 2019, nous avions 705 plaintes en zone police (sans compte zone gendarmerie) et 1053 en 2022 », explique Laurent Depagne, le vice-président de la CAVM.
Ensuite, Laurent Depagne insiste sur la coopération (presque inédite) entre le Parquet et les maires du Valenciennois pour lutter contre les violences intrafamiliales. « Sur la CAVM, nous avons réalisé des actions concrètes comme la mise à disposition d’appartements de première urgence pour les personnes victimes de violences. De même, la libération de chambres (d’hôtels) où doivent se rendre les auteurs, car c’était souvent la double peine, la victime devait quitter le domicile, le quartier de l’école de ses enfants… ! Bien sûr, ce logement est coercitif, surveillé, et suivi avec des obligations. Enfin, dans le cadre du Contrat de Ville (Etat/EPCI), nous axons nos objectif sur 3 thématiques : L’insertion sociale/professionnelle, la prévention santé, et la lutte contre les violences conjugales », explique Laurent Depagne.
Sur ce sujet, Quentin Omont tout en félicitant Isabelle Choain et Quentin Omont suggère un « budget sensible au genre ». En effet, l’élu fait allusion à une initiative transpartisane au parlement avec « un effet de mode », précise le Président.
Le ROB 2024
Sur la présentation du ROB 2024, le Président de Valenciennes Métropole se félicite « d’un maintien de la dette à 153 millions d’euros, comprenant la dette du SMAV (ex SIAV et autres syndicats des eaux), avec un taux moyen de 2,52% (classé A1, risque nul)».
La perte d’autonomie fiscale des collectivités locales se traduit aussi dans les EPCI. En effet, la réduction de 50% de la CVAE (impôt de production) est une bonne nouvelle pour les entreprises, mais pas pour les finances territoriales. « En 2023, nous allons enregistré 23,4 millions d’euros contre 22,7 millions en 2022. La CVAE a été compensée », explique Laurent Degallaix.
Une bonne nouvelle avec le résultat positif d’un appel d’offres énergétique « même si nous restons très prudents, car nous n’avons aucune lisibilité compte tenu du contexte international », ajoute le Président de la CAVM.
Le PPI (Plan Pluriannuel d’Investissement) demeure très dense à travers le NPNRU, le PNRQAD, mais aussi la revitalisation des centres-bourgs, le cycle de l’eau avec ses chantiers, et l’aménagement du territoire avec particulièrement le démarrage de l’entrée nord de Valenciennes. Sur ce dernier point, les Valenciennois n’ont pas, à ce stade, percuté sur l’ampleur du projet. En terme de périmètre concerné, le seul équivalent au XXIème siècle est l’arrivée du tramway entre 2004 et 2006 à Valenciennes. Ce chantier de l’entrée Nord de Valenciennes est terriblement vaste et ambitieux, bien au delà du simple ballon de rugby, et annoncé dans le programme de l’élection 2020 à Valenciennes.
Xavier Jouanin salue le travail de Véronique Dupire sur le cycle de l’eau « avec néanmoins le besoin d’une tarification de l’eau plus écologique, plus solidaire ».
Daniel Carlier