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Proviridis investit le Hainaut avec une station multi-énergies

Le jeudi 16 novembre 2023 est incontestablement un jour particulier pour la mobilité décarbonée dans le Hainaut. En effet, le Groupe Proviridis a fait le pari d’une offre sans énergie fossile de l’électricité au Gaz vert 100% à travers des stations multi-énergies déployées en France. Peu à peu, le défi prend racine sur de nombreux territoires et une entreprise partenaire, Delquignies Logistique, a favorisé l’implantation sur le Hainaut de cette offre énergétique atypique sous ce format, GNC (Gaz Naturel Comprimé), GNL (Gaz Naturel Liquéfié) et l’alimentation électrique, la totale non fossile… à ce stade !

Eric Ronco (Proviridis) : « Nous voulons installer 50 stations multi-énergies en France »

Bien sûr, cette installation repose sur une stratégie d’entreprise huilée et très réfléchie. « La mobilité se dirige vers l’utilisation du Gaz BIO GNV (GNC + GNL) pour les longues distances, notamment à l’international, et les déplacements courts ou de moyenne distance alimentés par de l’énergie électrique », commente Eric Ronco, le fondateur du Groupe Proviridis en 2012.

Le vote de l’Union européenne pour la fin des moteurs thermiques, en 2035, dans le transport terrestre constitue également un marqueur fort pour le déploiement de ces énergies non fossiles, mais fallait-il encore être déjà présent sur le marché pour se déployer. « La messe est dite », lance Eric Ronco. Plutôt orienté vers des zones où la Grande distribution est omniprésente, l’homme fort de Proviridis admet qu’une zone logistique, en l’espèce comme Rouvignies, est également très porteuse. « Nous cherchons à nous implanter dans les zones logistiques et à ce titre, nous voulons installer 50 stations multi-énergies en France, ouvertes au public. Le problème est le foncier, c’est très compliqué et je remercie Sébastien Delquignies pour la mise à disposition d’un site pour nous implanter », ajoute Eric Ronco. Deux enseignes commerciales portent ce projet en France, V-Gaz (GNV) et Zen (Electrique).

Olivier Fages, l’installateur de cette station multi-énergies sur Rouvignies fait une démonstration de la borne de recharge électrique

Avec un siège sur Rousset, proche d’Aix en Provence, le Groupe Proviridis a installé 2 stations au nord de Paris, sur l’incontournable plateforme multimodale de Dourges et aujourd’hui sur Rouvignies, au total à ce jour 17 stations multi-énergies, ouvertes au public, mais également 10 stations multi-énergies privées. Situé rue Louis Dacquin sur la zone logistique de Rouvignies (départementale 70), la station Proviridis propose aux véhicules légers, voire camions, bus, benne de déchets, etc., une alimentation électrique via des super chargeurs (300 KW), très pratique, très simple. Ensuite, du GNC depuis le 01 novembre 2023 100% BIO, donc avec des déchets agricoles ou autre denrées pour méthaniseur. Là également, l’usage est facile pour les petits et gros véhicules, à l’instar de l’électrique, avec un minimum de patience en appuyant sur un bouton le temps de remplir son réservoir. Enfin, le GNL est réservé aux professionnels, car le remplissage est assez technique et surtout très précis en matière de sécurité, en particulier ne pas oublier les gants longs de protection et la visière. Durant les premiers mois, un technicien de Proviridis sera présent pour expliquer le modus operandi, puis charge aux entreprises de former leurs conducteurs même si une assistance téléphonique sera d’astreinte 7J/7. Le tuyau à moins 150 degrés pour remplir son réservoir demande un savoir faire indiscutable. « Avec un plein de GNL, le poids lourd peut faire plus de 1 000 Km, voire 1 400 km suite à des retours d’autres utilisateurs », commente Sébastien Delquignies, tout juste acquéreur de 3 camions neufs alimentés au GNL, sur une flotte de 23 véhicules avec un souhait de conserver « un mix énergétique », non fossile dans l’idéal. 

« Les transporteurs assument leurs responsabilités », Sébastien Delquignies

Evidemment, l’heure est à la réflexion tous azimuts sur le déplacement décarboné. Dans cette optique, les transporteurs routiers ont un rôle éminent à jouer et plus encore dans le Nord aux portes de l’A1, l’autoroute le plus fréquenté d’Europe. « Les transporteurs assument leurs responsabilités. Cette station multi-énergies sera la 1ère dans le Hainaut et je remercie GRDF pour son accompagnement sur ce projet », indique Sébastien Delquignies. 

Remplir son réservoir au GNL, une affaire de pros !

Effectivement, les entreprises de transports vont, à l’instar des AOM (Autorité Organisatrice de Mobilité), transformer leur parc de véhicules, avec du GNV, voire de l’électrique ou autre énergie nouvelle. Rien n’est écrit dans le ciel décarboné. De plus, il ne faut pas négliger la position stratégique au nord de Paris des Hauts de France où le transport poids lourd est certes pléthorique du nord au sud de l’Europe, mais le chantier titanesque du Canal Seine Nord Europe (horizon 2030) promet sans doute la perspective d’un transport fluvial décarboné un jour ou l’autre. A quelle date une station multi-énergies bord à canal… ?

« Une énergie produite localement », Guillaume Virmaux

Pour l’entreprise GRDF, l’accompagnement d’un projet comme une station multi-services constitue une promesse pour le transport sans énergie fossile. Le Valenciennois est aujourd’hui doté d’une station au gaz vert au nord-est et une au sud-ouest au coeur d’un axe France/Belgique. « Ensuite, l’alimentation au BIOGNV réduit de 80% des émissions de CO2 avec de surcroît une énergie propre, le biométhane est une énergie produite localement à travers les déchets organiques. Nous sommes leader en Europe sur ce secteur et au fil du temps le gaz vert va remplacer le gaz naturel », indique Guillaume Virmaux, le délégué marché d’affaires GRDF Hauts de France.

Le plein au GNC, tranquille

Enfin, la présence du Président de la CCI Grand Hainaut, Bruno Fontaine, est la preuve du lien étroit entre l’économie et la mobilité décarbonée afin de lutter efficacement contre le réchauffement climatique : « Les stations multi-énergies sont une solution flexible, elles peuvent également s’adapter à d’autres évolutions énergétiques ».

Aucun doute sur la pertinence de cette installation dans une zone logistique très prisée et plus encore tournée vers un avenir sans énergie fossile ( https://www.proviridis.fr). Cette thématique est en mouvement, car les choses bougent incontestablement et surtout le temps industriel doit rejoindre un développement soutenable dans un délai assez court ! Le principe de réalité économique et écologique doivent emprunter le même tuyau, car force est de constater que c’est le bon moment, pas trop tôt compte tenu des avancées technologiques, mais ne plus attendre pour être prêt d’ici 2030. Là, il faut passer la seconde… vitesse !

Daniel Carlier

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