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A Valenciennes, une liste unique à gauche… officielle pour 2026 !

A mi-chemin d’un mandat municipal iconoclaste compte tenu d’une crise sanitaire, d’une inflation galopante pour les dépenses d’une collectivité locale, voire des émeutes urbaines la semaine dernière, les forces de gauche avaient convié les militants et la presse locale a un état des lieux politique, Place de la Barre à Valenciennes, avant un moment de convivialité. Que ce soient les choix de la majorité municipale, du maire lui même, voire des propositions alternatives, tous les sujets sont abordés à trois ans d’une candidature de gauche unique pour les municipales 2026.

Une opposition de gauche unie !

Malgré une crise majeure au sein de La France Insoumise, malgré deux courants irréconciliables au sein du Parti Socialiste, malgré deux chemins écologiques très différents chez EELV, et malgré un Parti Communiste absent de cette 1ère liste d’union en 2020, cette voix de gauche unie existe sur Valenciennes en 2023, se fait entendre, défend des projets, des valeurs, et toujours dans le respect d’un avis contraire.

Le représentant du parti écologiste EELV, Quentin Omont, pose d’entrée de jeu la portée politique de cette intervention collégiale : « Nous officialisons une liste unique à gauche pour 2026 ». En effet, le PCF manquait à l’appel en 2020, alors que la liste Valenciennes Verte Solidaire avait déjà fédéré de multiples forces politiques de gauche. « La gauche sans le PCF n’est pas la gauche ! Nous ne sommes pas les mêmes, mais nous travaillons de plus en plus ensemble », ajoute-t-il.

Sur le rapport avec le maire de Valenciennes, Laurent Degallaix, ce dernier remplit sans discussions une promesse lancée durant le 1er conseil municipal en 2020. « Je vous promets du mépris pendant 6 ans ». Force est de constater, selon l’opposition, que l’édile « est très agressif avec nous durant nos échanges. De plus, nous sommes exclus de toutes les commissions, sauf une générale 8 jours avant comme une répétition générale du Conseil, et de toutes les instances représentatives. D’ailleurs, nous avons écrit au Sous-Préfet de Valenciennes et Préfet de région pour obtenir cette réintégration », poursuit Quentin Omont. Pas évident que la loi autorise cette ingérence dans une collectivité locale d’où la réflexion de Luce Troadec  à cet effet : « Il serait temps que le législateur intervienne pour imposer cette représentativité ».

A juste titre, à Valenciennes comme ailleurs, si le législateur n’impose pas une règle, comme la parité, rien ne se passe dans les hémicycles locaux et communautaires.

La politique d’austérité du maire

Pour sa part, Nathalie Lorette PCF, tête de liste de Valenciennes Citoyenne, rappelle « que les partis de gauche ne sont pas que dans l’opposition, mais apportent des propositions constructives. Nous ne sommes même pas présents dans la commission d’appel d’offres et les choix ne sont même pas validés en conseil municipal ».

Ensuite, de nombreux bouleversements ont émaillé ce début de mandat, outre les crises, à travers la fin de services publics de l’aide à domicile, la culture avec la fin de Valentiana Orchestra, la fermeture prochaine du collège Watteau, celle de l’école de design, en clair une volonté de serrer les cordons de la bourse en coupant dans les budgets classés comme annexes pour l’édile.

« Le maire poursuit une politique d’austérité dans une commune où le taux de pauvreté est encore assez énorme », poursuit-elle. Pour autant, la traduction dans les urnes est que Laurent Degallaix a été élu au 1er tour en 2020, certes avec une participation famélique, comme pour les départementales au 2ème tour, grâce aux voix des quartiers sensibles de Valenciennes et de sa cohorte de procurations collectées. Ce n’est pas dans les quartiers, dits bourgeois, que le maire remporte ces élections, à méditer sur les tenants et aboutissants par l’opposition.

Le conseil municipal express

Quant à José Pressoir, pour le Parti Socialiste, il fustige la forme de la gouvernance locale : « Les conseils municipaux durent en moyenne 1 heure. Je confirme que le maire poursuit une politique d’austérité, réduit les soutiens aux associations, notamment culturelles comme l’ESAD à Valenciennes, c’est un budget de rigueur sociale ! ». Fasse aux émeutes en France, l’élu rappelle qu’il faut impérativement maintenir les efforts financiers et humains dans ces quartiers. En effet, une petite musique libérale siffle aux oreilles des élus afin que les maires revoient leur copie en la matière. La sortie de Valérie Pécresse, présidente de la région île de France, sur le sujet… « il faut pourrir les vacances des casseurs » est édifiante !

Sur le volet écologique, la voix socialiste met exergue que « tout se passe à l’agglo, rien au niveau local », une bonne transition sur le volet bâtisseur béton !

Laurent Degallaix vu comme un autocrate par l’opposition

Pour Luce Troadec, la parole LFI dans cette opposition municipale est sans concessions. « Nous avons 1 heure tous les trimestres avec un ordre du jour connu 5 jours avant et deux questions orales. En fait, il n’y a pas de vie dans ce petit tableau démocratique, même pour sa majorité découvrant comme nous les décisions du maire prises en tout petit comité. Laurent Degallaix est un autocrate, tout le monde le sait ! », assène Luce Troadec.

Sur le plan budgétaire : « C’est un élu courtier, il vend tout, détruit les services publics locaux, le privé fait tellement mieux, mais continue de bétonner via le privé, c’est son obsession ! Le béton ne résout pas tout ! ». On le voit dans les analyses post émeutes, si l’ANRU initié par Jean-Louis Borloo est loué, l’absence d’un suivi humain est également pointé du doigt !

Comme professeur de théâtre au lycée Watteau, elle avoue « que son personnage est assez savoureux, notamment quand il trouve des vertus écologiques avec l’implantation de la prison ».

Les invités extérieurs

Présent à cette manifestation, le conseiller régional Julien Poix partage son inquiétude pour « le Musée de Valenciennes et ses travaux en cours. De même, l’école de design est menacée de fermeture… En fait, Laurent Degallaix est à rebours de tout ce qu’à fait Jean Louis Borloo ! ».

La liste unique de gauche est inspirante, mais ce ne fut pas la seule puisque « nous avons fait une liste commune dans les Hauts-de-France (seule en France) et permis de revenir dans l’hémicycle régional avec 28 élus de gauche. D’ailleurs, le département du Nord est le seul où nous avons fini avant Sébastien Chenu ».

Enfin, Bénédicte Dupont, secrétaire Valenciennes du PCF, confirme « une liste commune même si nous n’avons pas pu la réaliser en 2020. Il faut créer un rapport de force en 2026 ».

Quand vous avez des convictions solides à défendre, partagées par des gens de bonnes volontés, vous dépassez les clivages, mais surtout vous n’oubliez pas l’essentiel. En résumé, vous savez que vous n’êtes qu’un outil de la démocratie et surtout pas un véhicule personnel de ses ambitions. A méditer dans les hautes sphères de la NUPES où brillent les égos protecteurs, l’amnésie permanente sur ses engagements de fond, une boussole à géométrie politique et pas citoyenne (malheureusement), et piétinent certaines valeurs communes à la base de tout… Tout le monde joue sa carte au national, personne ne joue l’atout maître, le peuple ! Même Montesquieu était en deçà de la vérité, le pouvoir ne corrompt pas seulement, il détruit le bon sens commun des élites politiques.

Daniel Carlier

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