(Anzin) Les locataires de la « Cité Anatole » fièrement autonomes !
L’inauguration officielle de la « Cité Anatole » fut un temps d’émotion certain pour l’association l’Ass des As, spécialisée dans la prise en charge des enfants victimes du syndrome d’Asperger, un trouble du spectre autistique. De suite, ce projet fut très éloigné d’un débat principiel sur son intérêt, car rares sont les dossiers réunissant autour d’eux à ce point l’unanimité des partenaires. C’est pourquoi sur la commune d’Anzin, une rénovation/extension permet aujourd’hui à 14 jeunes adultes de vivre une autonomie partagée (discours dans le jardin de la Cité Anatole).
Laurent Dequidt, président de l’Ass des As : « Il fallait un grain de folie »
Beaucoup d’émotion pour l’équipe associative à la fin de ce parcours officiel d’un projet d’habitat partagé et le début d’une nouvelle aventure pour les occupants ; entamés en juillet 2021, les travaux ont duré 18 mois Avenue Anatole France à travers la rénovation très lourde d’une ancienne maison de maître et une extension arrière plus un jardin très spacieux en devenir.
Aujourd’hui, 14 jeunes autistes ont pris place dans cet habitat partagé où chacun d’entre eux profite d’un appartement individuel avec cuisine, espace de couchage, salle de bain, un loyer de droit commun, mais aussi des espaces communs, espace télé, salle de réunion, grande cuisine…, à disposition de tous pour partager ensemble des moments de convivialité ( https://www.va-infos.fr/2023/02/10/lautonomie-accompagnee-fait-cite-sur-anzin/ )
Deux étudiants de l’IRTS vont arriver en septembre afin d’apporter une touche d’encadrement et de bienveillance à cette communauté. Bien sûr, l’objectif reste limpide, cette « Cité Anatole » demeure une étape vers le chemin de l’autonomie pour tous ces jeunes et la rotation doit s’effectuer naturellement avec de nouveaux adolescents autistes.
Un peu de folie…utile !
Pour cette cérémonie protocolaire, les partenaires de la première heure étaient présents comme la commune d’Anzin, Valenciennes Métropole et le Département du Nord. Le Président de l’association s’amuse en citant l’écrivain Anatole France : « Les grandes oeuvres de ce monde ont toujours été accomplies par des fous », c’est pas faux, car « il fallait un grain de folie pour soulever ces montagnes », ajoute-t-il.
En effet, seule la détermination a permis l’émergence et le succès de cette entreprise, car les aléas furent nombreux. « Je remercie d’abord le Conseil d’administration de l’association pour avoir voté ce projet, un véritable parcours d’obstacles, et une réalisation aboutie pour un montant d’1,7 millions d’euros », précise Laurent Dequidt.
Pour la vice-présidente du Conseil départemental, Sylvie Clerc, et l’ancienne vice-présidente Geneviève Mannarino, la satisfaction de la mission accomplie est palpable, car « c’est aussi un moment d’émotion pour une institution. Il n’y a pas de petit projet, seulement des grands projets pour lequel nous avons mis à disposition de l’ingénierie dès 2019 et pour le fonctionnement avec l’AVP (Aide à la Vie Partagée). C’est un bel endroit pour vivre », commente Sylvie Clerc.
Bien sûr, Valenciennes Métropole, propriétaire du terrain depuis un moment a joué tout son rôle. « Dès la 1ère rencontre, j’ai senti une équipe très volontaire, très chaleureuse, une idée très bien traduite par l’architecte en respectant le bâti existant. Nous sommes à vos côtés dans ce combat pour vos enfants », déclare Jean-Marcel Grandame.
Enfin, Anzin, la ville d’accueil n’est pas neutre puisque cette dernière est reconnue pour sa relation particulière avec le monde du handicap. « Depuis 15 ans que je suis maire, je travaille pour une commune inclusive. Il y avait deux projets possibles sur ce terrain. J’ai de suite demandé à la CAVM d’opter pour le votre. Je sais que ce chantier fut très compliqué, mais il est également au coeur de la cité, dans une ville inclusive », indique Pierre-Michel Bernard.
Après avoir remercié tous les partenaires, leurs équipes indispensables vers la voie du succès, Léon François, le coordonnateur du projet sur site pour l’association, Laurent Dequidt, très ému, conclut simplement : « On voit loin, pour eux et avec eux ».
Daniel Carlier