Une extension d’un golf à Valenciennes en 2024/2025, sérieux ???
Loi de la transition écologique en 2015, Energie et Climat en 2019, un été catastrophique en 2022 avec une vague d’incendies sans précédents en France, une bataille de l’eau concrète aujourd’hui et plus encore demain, le réchauffement climatique n’est plus un sujet sur les plateaux télé, pétri de rapports et de chiffres, mais une réalité pour tous les citoyens français. Rencontre avec le collectif Grand Cavin afin de comprendre les tenants et les aboutissants de cette opposition locale, et bien au delà (voir article), à ce projet d’extension du golf de Valenciennes, compris dans le projet Grand Cavin avec des logements, aires de jeux, chemins vert, et bassins de rétentions (manifestation pacifique le 06 juin dernier devant Valenciennes Métropole à l’issue de celle contre la Réforme des Retraites).
Le contexte national déjà électrique sur le dossier GOLF
Soyons totalement clair, cet haro sur un projet d’implantation ou en l’occurrence l’extension d’un golf privé sur la ville de Valenciennes et Marly n’est pas une exception locale. Oui, le mouvement est national à l’image du Préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh. En effet, ce représentant de l’Etat a émis un avis défavorable au projet de golf sur la commune de Montagnac, près de Montpellier ; cette décision a été prise pour préserver la ressource en eau, dans un contexte de sécheresse précoce. Outre un golf de 18 trous, le projet incluait plus de 400 logements…
Ensuite, il faut rappeler aux lecteurs qu’un « Golf n’est pas un espace vert ! Il y a de l’irrigation, des pesticides et des tontes régulières. Concrètement, la loi qualifie un terrain de golf comme un espace déjà artificialisé », précise un membre du Collectif Grand Cavin. A l’image d’un parking, la réalisation d’un golf fait donc partie d’un projet urbanistique réservé à quelques privilégiés membres d’un club de golf privé ou au grand public dans un équipement communal.
Clairement, l’espoir d’un dossier en catimini, à l’image de la fermeture des salles de sports à Valenciennes pendant l’hiver, est impossible tant sur les procédures juridiques, que la mobilisation des associations écologistes, celui du monde agricole vent debout contre toute nouvelle implantation dans le Valenciennois comme ailleurs (Et pour une fois en accord avec les mouvements écolo). De facto, un golf constitue un boulet médiatique et on peut se poser même la question sur la poursuite de cette activité sur les sites existants compte tenu de leur besoin en eau. C’est une réflexion qui ne fait même plus rire la Fédération française en conscience… !
Le contexte local
En février 2019, le Conseil de Valenciennes Métropole valide l’intérêt communautaire d’une extension du Golf de Valenciennes sur Valenciennes et Marly à travers un passage de 9 à 18 trous et d’une rénovation complète du club house. L’étonnement est de taille compte tenu qu’aucune réunion publique n’a été initiée par Fabien Thiéméen amont, l’ancien maire décédé de Marly, un coup politique où la population a été totalement mise à l’écart. Dans l’article relatant ce vote, Jean-Noël Verfaillie, le maire actuel, s’étonne du processus (2ème partie de l’article) https://www.va-infos.fr/2019/02/07/golf-18-trous-dinteret-communautaire-et-inquietude-chez-ascoval/
A l’époque, la première polémique s’est portée sur la survie des jardins ouvriers au point que le maire de Valenciennes, et Président de Valenciennes Métropole, est venu en amont d’un Conseil municipal de marly pour éteindre l’incendie en avril 2019, du jamais vu https://www.va-infos.fr/2019/04/05/extension-du-golf-de-valenciennes-sur-la-commune-de-marly-la-grande-explication/
Bien sûr, le projet a connu un temps d’arrêt avec la Covid et aujourd’hui les élus concernés font force de médiatisation pour souligner que ce projet Grand Cavin, avec une extension du golf pour quelques uns, est plus que cela ! Ce dossier comprend des logements sur Marly et Saint-Saulve sur un territoire très déficitaire en la matière, des chemins pédestres, des aires de jeux sans oublier les bassins de rétention. « Nous ne sommes pas contre les logements, mais plutôt dans la reprise des friches industrielles », précise un autre membre du Collectif Grand Cavin. Toutefois, ce projet concerne in fine un espace de jeu privé, réservé à quelques centaines d’adhérents, et cela creuse plus encore le fossé entre la satisfaction de quelques particuliers et l’intérêt général.
La morsure agricole
Le point le plus chaud dans ce dossier serait la suppression de « 60 hectares agricoles sur un dossier global de 159 hectares. Où est le respect de la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette) dans le PLUI ? », souligne un membre du Collectif Grand Cavin.
A ce titre, les syndicats agricoles sont alertés et « la Confédération paysanne va nous rejoindre dans la contestation du projet, les autres syndicats agricoles pourraient nous suivre également », ajoute-t-il.
Face à ce début de contestation « nous observons déjà un bouger sur le logement. Ensuite, nous ne sommes pas que dans l’opposition à ce projet, nous proposerons un projet alternatif (sans extension du golf) », conclut-il.
Enfin, inutile de dire que le parcours administratif et juridique pourrait être très long tant les recours juridiques seront sous toute vraisemblance au rendez-vous. L’habillage de cette extension du Golf de Valenciennes, vendue comme tel en février 2019 aux élus communautaires et pas le dossier élargi du Grand Cavin, ne masque pas une seconde l’objet premier, artificialiser un espace urbain pour le loisir de quelques pratiquants du golf et électeurs à Valenciennes. Sur ce dossier sensible, le Collectif a lancé une pétition en ligne https://www.change.org/p/non-%C3%A0-l-extension-du-golf-et-au-projet-immobilier-du-grand-cavin-sur-50-ha-agricoles
Et le climat politique du moment…. jamais neutre !
Enfin, sur le plan politique, il serait plus que surprenant qu’un certain Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, bras droit d’Edouard Philippe chez le parti Horizons, valide le projet du référent Hauts-de-France du dit parti politique, Laurent Degallaix. Cela serait un suicide médiatique assuré avec les chaînes d’informations permanentes sur stand à Valenciennes sans parler des mouvements pacifiques de protestation. Bien sur, l’hypothèse d’un jeu de chaise musicale au niveau des Ministères est toujours vivace, mais nous n’en savons pas plus, sauf que Christophe Béchu est le protégé de l’ancien Premier Ministre, l’écarté serait une déclaration de guerre d’Emmanuel Macron avec son ancien 1er Ministre, peu probable !
Daniel Carlier