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L’autonomie accompagnée fait « Cité » sur Anzin

Aujourd’hui, l’inclusion des personnes en situation de handicap est un sujet sociétal majeur, certes relégué au XXème siècle comme secondaire, mais elle a pris la dimension qu’elle mérite. C’est pourquoi, l’idée d’un habitat inclusif est né pour les personnes en capacité de franchir cette étape avant une autonomie totale. Sur Anzin, nous voyons une illustration parfaite de ce choix commun à travers la prochaine ouverture de la « Cité Anatole » sur Anzin, un habitat inclusif de 16 logements à destination de jeunes adultes autistes Asperger ; rencontre avec l’association l’Ass des As, porteuse de ce projet avec Cécile Linquette, membre du CA, et Léon François, le coordinateur sur site (visuel Léon François et Cécile Linquette).

Cecile Linquette : « Cet habitat inclusif est un tremplin avant l’autonomie »

Ce dossier est, comme souvent, le fruit d’un long chemin administratif et financier. « Ce projet d’un habitat inclusif est vieux d’environ cinq ans. Ensuite, nous avons choisi rapidement le Valenciennois comme implantation de cette réalisation. C’est grâce à Valenciennes Métropole que nous avons récupéré ce bâtiment contre un euro symbolique. Bien sûr, l’association a été très soutenue par la commune d’Anzin », déclare Cécile Linquette, une membre du Conseil de l’administration de l’association l’Ass des as, basée au Centre Hospitalier Régional Certes, cette ancienne maison de maître était dans un état très très dégradée, mais le cadeau foncier est à saluer.

Ensuite, le parcours du combattant fut le volet budgétaire du dossier où la région Hauts de France, la Fondation Vinci, l’ANAH, et un emprunt bancaire permirent de boucler cette réalisation. « Prévus pour environ 1 million d’euros de travaux, puis 1,2 et aujourd’hui entre 1,6 et 1,7 millions d’euros, nous avons subi la hausse des matériaux. Je remercie vivement les élu.e.s qui ont soutenu notre projet, notamment Valérie Létard et Geneviève Mannarino, afin de boucler notre financement », poursuit-elle.

« La Cité Anatole » in concreto

La partie neuve de la Cité Anatole

Outre la partie existante à réhabiliter, ce projet a permis la construction d’une extension faisant un tout à 16 hébergements. La ventilation est subtile avec 14 hébergements réservés pour les autistes asperger et 2 pour des étudiants en provenance de l’IRTS (Institut Régional du Travail Social) . « L’idée était d’une présence d’étudiants, sensibilisés sur le sujet, afin de favoriser le vivre ensemble. Ensuite, cela rassurait les parents également dans ce projet d’habitat inclusif. Tous les logements, en fait 13 sur 14, sont déjà réservés. L’objectif final est une rotation des occupants tous les 5 ans, c’est un point de bascule. Cet habitat inclusif est un tremplin avant l’autonomie », ajoute-t-elle.

Concrètement, ce « mercredi 15 février, 5 locataires arrivent sur site. Ensuite, les autres arriveront courant mars. Nous avons 10 appartements, sur deux niveaux, dans l’extension réalisée. Puis, 6 dans la partie réhabilitée avec les espaces communs comme le salon, une cuisine, espace détente, etc. D’ailleurs, nous échangeons avec les futurs locataires sur leur souhait dans ces espaces partagés. Les autistes concernés sont âgés de 18 à 34 ans », commente Léon François. « Avec une prévalence pour les jeunes hommes, car ils sont plus touchés que les jeunes femmes par le syndrome d’Asperger », ajoute Cécile Linquette.

Locataire ordinaire…

Vue partie existante et neuve

La présidente de l’association insiste sur le cadre juridique de cette occupation : « Attention, ce sont des baux classiques, non meublé, avec un loyer, des charges, mais nous avons une convention avec la CAF ».

Sur une surface globale de 535 M2, les surfaces à louer vont de 28 à 25 M2 dans la partie neuve, deux T2 de 37 et 31 M2 dans la partie existante, et deux petits studios, 14 et 17 M2 pour les étudiants. Cuisine équipée, salle de bain de qualité, un espace brut bien distribué, ces logements seront incontestablement source d’un vivre seul apaisé. « Les problématiques des autistes Asperger occupants sont très divers, ils sont étudiants, ils travaillent, mais ils ont toujours des difficultés », indique Léon François.

Voilà, cette arrivée de jeunes adultes autistes, au sein d’un habitat inclusif au coeur de la commune d’Anzin, constitue une première sur le territoire du Valenciennois. Face aux demandes multiples, ce point de départ est presque une goutte d’eau dans l’océan des besoins, mais il a l’immense mérite de confronter les territoires avec la faisabilité d’un habitat inclusif près de chez eux. Comme toujours, la preuve d’une réalité est qu’elle existe.

Daniel Carlier

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