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Une cérémonie de voeux très offensive à Marly

Jean-Noël Verfaillie a choisi de présenter les voeux du Conseil municipal de Marly au sein de la salle Dumont, une première pour ce nouvel édile dont la prise de l’hôtel de ville fut un des temps forts de cette élection municipale en 2020.

En première partie de cette cérémonie, le maire a souhaité mettre en valeur le nouveau Conseil municipal des enfants. Un jeu de questions/réponses a levé le voile sur certains aspects de sa vie perso, indissociable d’un mandat au long cours tant le Job est pesant et chronophage. On retient que son arrivée sur le Valenciennois, environ 15 ans, a levé, comme dans un pétrin, son ambition politique (encore) locale à ce stade. Après un échec en 2014, puis à une municipale partielle en 2016, il remporte cette élection à la sortie du confinement 1 en juin 2020 à 37 ans.

Le maire tord le cou aux opposants à la tenue de ses voeux, sobriété oblige, en rappelant « profiter de l’aménagement de la salle Dumont par le Président du Conseil départemental, pour ses voeux territoriaux, pour organiser le soir même ceux de Marly ». Oui, un maire se doit d’être malin hier, aujourd’hui, et plus encore demain.

« Comme pour tous les nouveaux maires élu.e.s en 2020, il n’y a pas eu de temps normal. Après la crise Covid, la crise énergétique… », souligne Jean-Noël Verfaillie. Cette introduction lui sert sur un plateau le rapport au vitriol de la Chambre Régionale des Comptes en novembre 2019, peu avant le décès de Fabien Thiémé, où les commentaires des magistrats indépendants furent sans concessions. « Un rapport accablant dans une commune sans argent dans les caisses. Face à cette situation, nous avons décidé d’agir même si la lâcheté est, parfois, plus récompensée que le courage », clame le premier magistrat.

« 2 millions d’euros d’économie de fonctionnement », Jean-Noël Verfaillie

Pas de mystère, comme dans un ménage, avant de dépenser, il faut économiser ! « Nous avons réalisé 2 millions d’euros d’économie de fonctionnement en 2020 et 2021 », lance-t-il. Ensuite, il égrène les grands chantiers sur fonds municipaux « 5 millions d’euros sur la Place Gabriel Péri, 13 millions pour un nouveau Groupe scolaire, 2 millions pour un parc urbain » sans oublier les travaux de l’Avenue Barbusse prise en charge par Valenciennes Métropole. « Le début du chantier est prévu en mai prochain, et pas en février, compte tenu du temps d’un marché public », précise Jean-Noël Verfaillie.

Le maire de Marly

Il n’oublie pas d’évoquer la vidéo surveillance « et les 350 000 euros dépensés pour la collecte des dépôts sauvages ». Aujourd’hui, plus qu’hier, on peut haranguer les incivilités… sans passer pour un odieux personnage, normal ! Evidemment, la chauffe au gaz de certains bâtiments et les polémiques à la clé « comme le boulodrome » sont décalées en pleine crise énergétique.

Cette situation budgétaire atypique impose des décisions, car un édile « a le devoir d’assurer l’équilibre financier ». Toutefois, il glisse au moment opportun une promesse de campagne avec la baisse des impôts locaux (Impôts fonciers) « 3% en 2021, 3% en 2022 et sans doute 3% en 2023 afin de revenir dans la moyenne des autres communes du Valenciennois ». Pour rappel, un taux d’une fiscalité locale particulièrement imposante face à la situation financière catastrophique trouvée par le nouveau maire, Fabien Thiémé, en 2008 à la sortie des mandats multiples de Philippe Duée. Enfin, cette baisse attendue sera avalée sans goût avec la hausse du taux de l’Etat, 6,5% minimum en 2023 avec une hausse, chaque année, sur la durée jusqu’en 2026. L’occasion de coller au propos du maire en place. Après quasi 50 ans de poussière sous le tapis par tous les gouvernants successifs, et des parlementaires associés surtout au Sénat, afin de ne pas toucher aux bases locatives pour le calcul des impôts fonciers sur des bases établies dans les années 70…, la sanction tombe !

Cérémonie placée de fait sous un angle politique, très corrosif vis à vis de l’opposition, en zappant le fait que la liste municipale élue est une alliance politique d’entre les deux tours, donc avec des participants à cette faillite, selon la CRC, collective. Cette dernière a permis tout de même de remporter, sine qua non, cette élection après deux mandats du PCF. Le maire sortant, Jérome Leman après le décès de Fabien Thiémé, n’a pas pu remporter la timbale au 1er tour, contrairement à l’édile de la grande ville voisine où le vote massif des quartiers, via pléthore de procurations, a permis une victoire dès le mois de mars et ainsi d’éviter une seule liste dans les coulisses, comme à Marly, et une défaite cinglante. Merci La Covid et sa participation famélique en mars 2020, tout cela pour dire qu’une élection dépend d’un bilan… et d’une capacité à fédérer autour de sa personne sur la durée.

Daniel Carlier

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