La censure est la Faucheuse de la liberté de pensée
Nouvel événement en soutien à Sophie Djigo, mais avec cette fois la présence des établissements scolaires du Hainaut afin d’apporter, si besoin était, plus d’ampleur encore à ce bâillonnement pédagogique pur et simple. Devant le Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, une manifestation statique à rassembler des enseignants désireux de faire entendre une voix libre.
Communauté pédagogique du Lycée Watteau : « Nous refusons de vivre dans la peur et l’autocensure »
Malgré un rassemblement dans le froid, la mobilisation était au rendez-vous avec plusieurs prises de parole. Evidemment, la communauté pédagogique du Lycée Watteau est en figure de proue sur le sujet : « Nous refusons d’enseigner sous la menace, nous apportons un soutien inconditionnel à Sophie Djigo. Il faut distinguer un projet pédagogique avec un militantisme pro-migrant. Ce dernier s’adresse à des apprenants d’hypokhâgne et pas des enfants, avec la volonté d’un travail exigeant. Dans ce cadre, nous refusons de vivre dans la peur et l’auto-censure. Nous continuerons notre lutte contre toutes les formes d’intégrisme ».
La communauté pédagogique du lycée Wallon était également partie prenante : « Nous rappelons que le projet pédagogique porté par Sophie Djigo est global et comment aborder un sujet, le regarder dans les yeux, sans se frotter au réel. La neutralité ne réside pas dans le choix de ne pas aborder les sujets ».
Pour sa part, la communauté pédagogique du lycée de l’Escaut : « Soutien à Sophie Djigo qui a respecté toutes les obligations d’un projet pédagogique, la liberté est notre capacité à développer un esprit critique. Nous réaffirmons haut et fort nos valeurs. La neutralité n’est ni le silence, ni l’autocensure ».
« Fraternité, solidarité, égalité, c’est la loi », Professeure de français à Watteau
La fachosphère sur les réseaux sociaux s’est invitée dans le Valenciennois et elle a réussi son coup tant la médiatisation, parfois détournée par certains médias, fut relayée abondamment. « La menace extérieure et politique veut s’introduire dans les établissements scolaires. C’est pourquoi, il est nécessaire de rappeler que « Fraternité, Solidarité, Egalité », c’est la loi. Ils figurent dans le Code de l’Education ».
Une autre enseignante souligne une tendance « à des propos racistes en cours ». Pour autant, il est impératif de forger son propre jugement. « Les opinions sont libres, mais un projet éducatif amène une réflexion », ajoute une enseignante retraitée.
La différence de traitement dans notre inconscient collectif entre les Ukrainiens, pollution déplacée, et les migrants est flagrante. « Certains élèves me disent, mais les Ukrainiens vont rentrer chez eux. Je réponds que les migrants le voudraient également, mais ils laissent derrière eux des familles… Un camp de migrant n’est pas un parc d’attractions, on n’est pas migrant par plaisir », ajoute une enseignante dans un lycée agricole.
Inutile de dire que l’Affaire n’est pas enterrée, car le Droit de penser demeure inaliénable dans notre République !
Daniel Carlier