Laurent Degallaix : « Des annonces fortes et difficiles » sur les salles de sport à Valenciennes
Malgré des propos très rassurants, en Conseil municipal de Valenciennes, sur la capacité de la ville de Valenciennes à faire face à la hausse budgétaire du coût de l’énergie, il n’en demeure pas moins que des choix en terme d’économie d’énergie sont sous le coude. Depuis plus d’une quinzaine, et jour après jour, les administrés interpellent directement les médias locaux, ils sont divers, multiples, sans connexions, sur une prochaine annonce concernant un choix de sobriété énergétique drastique à Valenciennes. Hier soir au Conseil communautaire, le maire de Valenciennes a confirmé à pas de loup… (La salle Fort Minique resterait ouverte).
(La salle Les Cheminots resterait ouverte).
Laurent Degallaix : « Pas un plan d’austérité, mais de solidarité ! »
Surtout, le piège à éviter est une présentation manichéenne du sujet, le bon, le gentil, le bien, le mal. Non, la nécessité impérieuse de réduire notre consommation énergétique collectivement et individuellement est omniprésente. Par contre, l’impact de ce surcoût exponentiel sur le budget d’une collectivité locale, plus encore d’une ville avec une forte propension aux charges de centralité, est à mettre en parallèle au fait de proximité d’une réduction drastique d’un service municipal quasi de base, la pratique du sport amateur.
Tout d’abord, afin de mesurer l’effort commun des communes de Valenciennes Métropole, les 35 communes ont adopté collégialement un plan de sobriété énergétique (à lire dans le Conseil municipal de Vieux-Condé), mais pour autant le maire de Valenciennes annonce, en réponse à une question, qu’il fera prochainement « des annonces fortes et difficiles (sans évoquer le type de mesures). Ce n’est pas un plan d’austérité, mais de solidarité. Par contre, j’attends l’ouverture de l’enveloppe sur le marché commun énergétique (de Valenciennes Métropole), ce mardi 26 octobre, et si la nouvelle est bonne…, une certaine souplesse », commente l’édile de Valenciennes. Ce dernier évoque également un amendement sur le budget 2023 en soutien des collectivités locales sur cette thématique, mais nous savons tous que le retour sera au mieux au printemps 2023. Là, nous parlons de la rentrée sportive le lundi 07 novembre prochain.
Evidemment, la tension budgétaire sur les collectivités locales est immense avec des réalités claires. « Cela nous laisse deux choix, réduire les investissements tout en sachant que 75% de l’activité BTP passe par des commandes locales ou augmenter les impôts ce que nos concitoyens ne comprendraient pas, car ils vivent déjà des jours difficiles », commente-t-il
Et la 3ème solution… du 05 novembre 2022 au 06 avril 2023 ???
Mécaniquement deux probabilités non retenues, une hausse d’impôts exclue, un ou des reports d’investissement pas souhaité à deux titres, comme maire bâtisseur, et surtout concernant la commande publique tout simplement essentielle pour nombre d’entreprises du territoire. C’est un vrai sujet ! La troisième voie passerait donc par une fermeture des salles municipales, en l’occurrence des sports, avec des variantes importantes. L’économie est sonnante et trébuchante, sans appel !
Les hypothèses sont sur la table, une fermeture de toutes les salles des sports ne tiendrait plus du tout la corde, voire deux salles maintenues ouvertes (Fort Minique et les Cheminots potentiellement) ou plus, trois, etc. L’annonce est proche, voire concomitante ou pas, avec le résultat de l’appel d’offre du mardi 26 octobre décisif sur la variable d’ajustement des ouvertures ou fermetures.
L’impact famille nucléaire…
Pour les familles avec des enfants pratiquants un sport individuel ou collectif, le coup de massue sera terrible quel que soit le volet, la santé, l’impact psychologique, sans parler du lien social perdu durant presque deux ans avec La Covid.
Pour le tissu associatif sportif, comme culturel, mis à mal durant une période de contrainte sanitaire tueuse de licenciés, dévoreuse de bénévoles, mais il est vrai pourtant que le retour de septembre 2022 était prometteur. Tout le monde a envie de sortir du bois, de bouger ne supportant plus les obligations sanitaires, mais patatra, on pourrait leur dire que l’effort doit être porté par les adultes et surtout les enfants dans la pratique d’un sport en compétition ou en loisirs. Déjà, involontairement, toute une jeune génération a zappé la pratique de la nage consécutivement à l’incendie de l’ancienne piscine de Valenciennes, mais là on supprimerait la pratique du sport pour certains… dans le meilleur des cas. Evidemment, les services en charge des sports devraient sans doute se casser la tête afin de trouver le meilleur partage des espaces encore ouverts, des horaires réduits, mais tout le monde est concerné. Bref, un choix très très difficile à mettre en oeuvre.
L’investissement humain, c’est pas mal non plus, car on ne mange pas des briques. La pratique du sport est une nourriture physique et mentale, elle contribue au bien être du pratiquant sans parler du rapport aux autres. L’absence de pratique sportive, après deux ans sous contraintes pour certains sports, sera une nouvelle sanction avec pour certains un impact sur les résultats scolaires, sans oublier un nouvelle assignation à résidence avec notre lot explosif de violences intra-familiales dans l’arrondissement recordman en la matière, malgré un Procureur de la République très offensif en la matière. Certes, les caisses de la ville seront moins vides, mais les foyers seront traumatisés une fois encore !
Le mental de nos concitoyens dans une période difficile mérite mieux que cette solution. Bizarrement, beaucoup de maires du Hainaut annoncent un différé sur certains investissements sans altérer la volonté de faire, de réduire d’autres dépenses de fonctionnement, mais pas de s’attaquer clairement à la pratique du sport. La solidarité est dans l’humain, la main tendue aux autres dans une période difficile. Bien sûr, les charges d’une commune centre sont plus importantes que d’autres, mais il n’en demeure pas moins que la fibre sociale générée par la pratique du sport ne doit pas et n’est pas une variable d’ajustement. C’est pas le message d’un pays tourné vers les J.O 2024 où le Président de la République annonce 30 minutes de sport chaque jour en école élémentaire… !
Bien sûr, si une merveilleuse nouvelle vient annihiler ces velléités municipales à Valenciennes avant la rentrée scolaire le 07 novembre, c’est palace et des sourires succéderont aux larmes et tout le monde sera content !
Daniel Carlier