AccueilAmandinois

La vigilance est de mise pour Fabien Roussel dans la 20ème

Dans la circonscription la plus scrutée du Valenciennois, l’ex candidat à la Présidentielle et député sortant s’est lancé dans une campagne de terrain sans relâche en compagnie de Mathilde Valembois, sa suppléante. Rien n’est joué dans cette 20ème circonscription où l’arc politique dans une grande diversité est présent même si plus rien n’est comparable avec l’élection en 2017, et la succession de Fabien Roussel à Alain Bocquet.

Fabien Roussel : « Pour une élection législative, on vote pour quelqu’un que l’on connaît ! »

Evidemment, le statut politique du député Fabien Roussel a changé suite à une campagne présidentielle réussie, pourtant commencé à bas bruit, mais qui a indubitablement marqué les observateurs, voire le grand public, avec une montée en puissance remarquée. Le vote utile a incontestablement altéré dans les 2 dernières semaines le résultat final, mais la percée médiatique était déjà dans les esprits.

D’ailleurs, Mathilde Valembois souligne que « les gens reconnaissent Fabien sur le terrain, certains veulent prendre un selfie avec lui, ils viennent vers nous. Toutefois, le sentiment premier est d’abord un sentiment de colère ! ».

« C’est un plaisir de retrouver les gens dans une élection locale », Fabien Roussel

La député sortant ne boude pas son plaisir d’un retour sur des chemins qu’il affectionne, des bitumes qu’il connaît, des visages qu’il apprécie ! Le voyage en terre connue est toujours un stimulant pour un politique rompu aux joutes nationales. « C’est un plaisir de retrouver les gens dans une élection locale, c’est plus humain. Pour une élection législative, on vote pour quelqu’un que l’on connaît ! On vote pour Fabien Roussel, pas pour la NUPES. C’est un accord national permettant aux différentes formations politiques d’éviter des candidatures dissidentes à gauche…normalement », commente-t-il. Effectivement, l’accord n’est pas respecté compte tenu de la candidature d’Eric Renaud « qui évolue dans ses convictions politiques au gré des scrutins (sensibilité de gauche, mais soutien aux candidats de droite dans le canton d’Anzin). Je souhaite que les électrices et les électeurs prennent conscience de l’enjeu, de voter pour un député qu’il connaisse, sincère, et qui n’a pas changé depuis 2017 », ajoute-t-il. Pour autant, Fabien Roussel souligne que cette NUPES « nous permet de travailler avec des militants P.S et de LFI sur le terrain. Chaque formation politique conservera son autonomie et sa liberté de parole. Ensuite, dans l’Assemblée nationale, ce sera à nous d’écrire l’histoire », ajoute-t-il…, un récit inédit et intéressant à plus d’un titre dans l’histoire politique à gauche.

Pour autant, Fabien Roussel confirme les propos de sa suppléante : « Ce qui resort le plus est la colère des gens de se retrouver avec Emmanuel Macron. C’est même une dépression démocratique pour beaucoup d’électrices et d’électeurs ».

« Un député sur sa circonscription, c’est vital ! », Fabien Roussel

Sur le rôle du député, parfois partagé entre l’Assemblée nationale et son territoire, il est sans concessions. « Certains essayent de théoriser sur le rôle du député uniquement à l’Assemblée nationale, mais non. Un député doit être 50% de son temps à l’Assemblée nationale et l’autre moitié du temps sur sa circonscription. Dans le cas contraire, nous devenons des députés hors sol. D’ailleurs, la LREM souhaitait que les députés siègent 7j/7. Notre groupe parlementaire a refusé et je venais assurer mes permanences sur la 20ème circonscription tous les vendredis ou participer à une manifestation, une inauguration, une réunion, un conflit local… D’ailleurs, j’étais le seul candidat revenant assurer ses permanences pendant la campagne à la Présidentielle. Un député sur sa circonscription, c’est vital ! », explique-t-il.

Justement, les enjeux sur la circonscription sont pléthoriques comme « la nécessité d’un IRM sur l’Amandinois, voire le désert médical sur le Pays de Condé. Ensuite, la problématique des remplacements d’enseignants et celle de la fermeture des classes sera un sujet de mobilisation dès la prochaine rentrée. L’éducation et la santé seront des thèmes centraux durant ce mandat », ajoute-t-il.

« Mathilde n’est pas là juste pour la photo », Fabien Roussel

Autre figure de ce binôme, Mathilde Valembois est une volonté du député sortant. « Je tenais à cette parité et de plus une personne en activité sur cette circonscription », commente-t-il.

Professeure des écoles sur la commune de Fresnes-sur-Escaut, Mathilde Valembois a également fait partie de l’équipe de la brigade de remplacement de Valenciennes-Condé « je vais pouvoir apporter à Fabien mes connaissances sur le sujet de l’Education nationale », ajoute-t-elle.

Ensuite, le rôle d’un suppléant est très variable selon les candidatures. Parfois, il ou elle est là au cas où…, mais d’autres fois le suppléant peut s’avérer être un complément essentiel du député en place. « J’ai convenu avec Fabien que je demanderai à passer à temps partiel afin de participer à ce mandat sur cette circonscription. Je suis très fière d’être à ses cotés. Je partage ses valeurs, mais je découvre chaque jour la réalité d’une campagne électorale », précise la suppléante.

Le député sortant confirme cette collaboration active plus loin qu’une campagne éclair : « Mathilde n’est pas juste là pour la photo. Elle est là pour travailler avec moi ! C’est une députée Bis ».

« c’est le député qui vote les lois », Fabien Roussel

Le citoyen lambda est à des années lumières des arcanes politiques, et presque logiquement… il pense que l’affaire est pliée… depuis la réélection d’Emmanuel Macron. « Chaque jour, nous devons inlassablement expliquer aux gens que ce n’est pas fini ! Tout dépendra des résultats de cette élection législative. Le Président de la République est obligé de choisir son Premier ministre dans le Groupe parlementaire majoritaire sinon, il est renversé dès la 1ère motion de censure. Ensuite, c’est le gouvernement qui décide la politique à mener (hors affaires étrangères et défense) », précise le député.

La conséquence du vote les 12 et 19 juin est donc massive et déterminante. « Nous pouvons avoir la majorité, mais il faut surtout éviter qu’Emmanuel Macron est la majorité absolue. On ne veut pas de la retraite à 65 ans, c’est le député qui vote les lois… ! »

« Je crains la résignation et l’abstention », Fabien Roussel

Face à cette échéance si proche, Fabien Roussel veut faire profiter de son nouveau et enrichi « carnet d’adresses aux élus de sa circonscription. Je suis à la disposition des 26 maires de la circonscription quel que soit leur couleur politique ».

Comme n’importe élection, elle est incertaine « il n’y a pas d’élection automatique », mais ce que redoute le plus le candidat est l’évitement de cette échéance démocratique. « Je crains la résignation et l’abstention. La résignation après l’élection d’Emmanuel Macron en pensant que tout est fait. Ensuite, l’abstention (parfois liée) est toujours un danger pour le résultat d’une élection. Je reste très vigilant et j’invite les gens à voter. C’est un référendum pour ou contre Macron ! », commente Fabien Roussel.

Un paysage politique chargé dans la 20ème

Sur cette 20ème circonscription, vous avez 9 candidatures dont une fut de dernière minute. Il s’agit de Monique Huon, bien connue sur le territoire et notamment dans l’opposition municipale à Saint-Amand-les-Eaux, mais également comme conseillère régionale.

Compte tenu du score de Valérie Pécresse, impensable pour la droite républicaine, les 577 circonscriptions ont vu des candidate.e.s refuser l’investiture LR (comme sur la 20ème) par peur de faire moins de 5% et de fait de ne point percevoir 50% un remboursement des frais de campagne… C’est pourquoi, Fabien Roussel apprécie cette candidature de Monique Huon. « C’est une candidate avec un véritable ancrage local. Elle est légitime et je salue son engagement afin de porter des valeurs qui doivent exister pour Les Républicains ».

Ensuite, concernant la candidature Renaissance, il est plus corrosif : « Delphine Alexandre porte la pancarte d’Emmanuel Macron. Au cas où elle serait élue, elle voterait comme un Playmobil les choix politiques du Président de la République, la retraite à 65 ans, le refus d’une hausse des salaires, etc. Elle porte le T-Shirt du Président de la République ».

Ensuite, pour répondre à la candidate de Renaissance sur la capacité à travailler dans une opposition présumée… « nous avons obtenu, le Groupe PCF, la mise en oeuvre de la retraite agricole. D’ailleurs, nous devons l’amplifier. Ensuite, nous voulons porter également la déconjugaison de l’Allocation Handicapée. Cette dernière était validée à travers toute l’opposition de droite comme de gauche, c’est LREM qui a bloqué cet amendement », poursuit-il. Toutefois, le Président de la République a personnellement indiqué que cette « déconjugaison » entre la situation civile personnelle, marié ou célibataire, et son état de personne en situation de handicap, serait un engagement sur ce prochain mandat. La question qui taraude tout de même est que cette évidence indécente existait depuis des années, cette prise de conscience bien tardive laisse un goût amer… clairement !

Concernant le Rassemblement National dont le score fut imposant dans la 20ème, comme ailleurs dans le Valenciennois, on se demande si Marine Le Pen fait campagne ou bien elle liquide les affaires courantes comme un Ministre sur le départ, c’est déroutant à plus d’un titre et un très mauvais coup pour ses candidats sur le terrain, une désinvolture coupable ! Toutefois, le député veut souligner qu’au niveau des scores du 1er tour de la Présidentielle, la gauche unie est là : « L‘addition des chiffres de la gauche au 1er tour est environ à 35% sur cette 20ème circonscription. C’est un score conséquent ! ».

Enfin, d’autres grands sujets demeurent sur la table comme « tout ce qui concernera le pouvoir d’achat », le sujet Number One par essence… !

Daniel Carlier

Articles Similaires