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(Marly) Un ROB 2022 pour l’avenir

Nouveau panorama politique dans l’hémicycle marlysien, des communications pléthoriques, et une ligne politique assumée à travers un ROB 2022 de transition avec pour ambition de préparer la deuxième partie du mandat, celui des travaux. Ce menu du Conseil municipal de Marly a également débouché sur quelques débats intéressants, ça fleure bon les positionnements électoraux (visuel Jean-Noël Verfaillie et Serge Moreau).

En amont du déroulé de ce Conseil municipal de Marly, il faut prendre en compte un pilotage politique du Conseil municipal bouleversé. En effet, après deux groupes dans l’opposition, Christian Chatelain et Thérèse Zaoui pour le Parti Socialiste, Jérome Leman, Bernard Evrard, et Serge Lekadir pour la liste de la campagne municipale « Unis Pour Marly », un troisième Groupe politique pointe son nez. A ce propos, l’ancien maire de Marly après le décès de Fabien Thiémé, Jérome Leamn, précise « j’ai adhéré au Parti socialiste. Il est temps que la gauche s’accapare de certains sujets comme la sécurité ». Donc, un nouveau Groupe politique arrive dans l’hémicycle, les « Communistes et Républicains » composé de Marie-Thérèse Ledrole-Hourez, et Virginie Melki, candidate aux législatives sur la 21ème circonscription. Cette dernière explique « certes, nous avons des divergences de fond sur la politique nationale avec Jérome Leman, mais nous voulons également plus de temps de paroles au sein du Conseil municipal. C’est pourquoi, l’opposition aura dorénavant 3 groupes politiques ». Un découpage dont le fond politique sera lisible pour les prochaines échéances électorales, législatives et au delà.

Autre annonce en propos liminaire de ce Conseil municipal, le maire de la commune évoque le supplément d’âme financier de l’enveloppe ANRU 2 ( NPNRU officiellement). « J’ai porté au sein de Valenciennes Métropole une hausse de la participation financière par l’Etat sur l’ANRU 2 sur Marly. J’ai obtenu gain de cause avec un passage d’une enveloppe de 35% à 50%, sur un total de 12 millions d’euros, pour le prochain Groupe scolaire dans le quartier de la Briquette », explique le maire. En contre-partie, car rien n’est gratuit, l’édile a confirmé un respect de la loi Valls (ANRU2) et par suite d’une mixité sociale assumée. Actuellement, le quartier de la Briquette est peuplée avec 100% de logements sociaux. « Même après cette réalisation, le quartier de la Briquette sera composé de 75% de logements sociaux. Le principe est simple ! Toutes les démolitions/constructions seront destinées à l’accession à la propriété. Par contre, tous les logements sociaux réhabilités le resteront. Sur cet ANRU 2, il n’y aura donc aucune construction de nouveaux logement sociaux », ajoute le maire. Sur le volet social, contesté par un collectif d’habitants désireux de se maintenir dans le quartier, le premier magistrat précise : « C’est un travail de dentelle, c’est de l’humain. Je remercie Jeanne-Marie Binot pour son travail sur ce sujet. Paradoxalement, il est plus compliqué de détruire des logements individuels, fléchés d’une extrême vétusté par les occupants eux-mêmes, qui ne veulent plus quitter leur logement. Par contre, les résidents des collectifs comme sur la Place des Vosges sont impatients de partir ».

« il faut que tous les réfugiés ukrainiens s’enregistrent à la Préfecture », Jean-Noël Verfaillie

Bien sûr, l’Ukraine est très présente dans les collectivités locales françaises. « Sur Marly, nous avons récolté de nombreux dons que nous acheminons jusqu’à notre ville jumelle en Pologne. Ensuite, cette commune fera parvenir dans sa ville jumelle en Ukraine ces dons. Je remercie les transports Grimonprez pour le transport et TMF Opérating pour l’emballage de tous ces dons (hygiène, logistique, etc.) », poursuit le maire. Ce dernier profite de cette déclaration pour faire un appel aux réfugiés ukrainiens sur Mary et le Valenciennois : « Afin de bénéficier de la Protection temporaire, mesure inédite mise en place sous la Présidence française de l’union européenne, leur permettant de bénéficier d’un accès aux soins, à l’école pour les enfants, à un travail pour les adultes, et bénéficié d’une allocation, il faut que tous les réfugiés (ou déplacés) ukrainiens s’enregistrent à la Préfecture ».

Enfin, concernant ces annonces liminaires, le maire indique « qu’un sondage sur la date de la future Brocante de Marly s’est effectué sur notre application de proximité avec près de 300 participants. Le dimanche 31 juillet l’a emporté avec 60% des voix.Nous restons sur la logique du dernier dimanche du mois », commente le maire (archives application Néo-City https://www.va-infos.fr/2021/11/20/la-proprete-sur-marly-suivez-le-guide/).

Un ROB ambitieux et prudent

Pour l’adjoint aux finances, Yves Floquet, l’objectif de la majorité municipale pour arriver à bonne fin est « de continuer à réduire les dépenses de fonctionnement. Cette baisse est de moins 10 % sur 2 ans (les charges de personnel diminuent de 800 000 euros en 2021) ». Cet indice de comptabilité publique, conjugué à l’absence d’emprunts en 2021, muscle clairement l’épargne brute tout en réduisant la dette publique. La capacité de désendettement est, à ce stade, réduite à 3 ans, contre près de 10 ans l’année dernière. Le maire commente « il n’y a jamais eu un élu en charge des agents publics, Serge Moreau, aussi proche des syndicats et du personnel. Certes, ils ne sont pas toujours d’accord, mais ils échangent ».

« Sur l’investissement, nous lançons 5 millions d’euros d’investissement en 2022 pour un volet global de 22 millions sur l’ensemble du mandat », ajoute Yves Floquet. Dans le document associé, le PPI (Plan Pluriannuel d’Investissement) sur le mandat comprend : Le Groupe scolaire de la Briquette, la fin du comblement des carrières, la Place Gabriel Péri, la vidéo-protection, et le prochain Parc Urbain. Sur le sujet de la Vidéo-Protection en déploiement durant l’année 2022 sur toutes les entrées et sorties de ville, les ronds-points stratégiques, les grands axes, mais également la Zone des Dix Muids où Valenciennes Métropole prend en charge les caméras. « Je remercie le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour l’enveloppe de 200 000 euros, car c’est un rattrapage sur cette commune dans l’installation de 70 caméras », commente Gérald Darmanin.

Evidemment, Jean-Noël Verfaillie ne peut omettre une vallée montagneuse « d’incertitudes budgétaires compte tenu de ce contexte de guerre en Europe. Ensuite, on nous parle d’une hausse du point d’indice. On ne connaît pas encore son montant exact ».

Trois groupes politiques dans l’opposition sur Marly

Pour l’opposition triangulaire, Christian Châtelain entame « certes, l’incertitude économique, mais vous réduisez de manière drastique les postes, 10 au CTM (Centre Technique Municipal), mais deux également au service culturel ». Sur ce point, le maire répond « avec l’application de la loi sur le temps horaire, 1607 heures annualisées contre 1 500 heures aujourd’hui, nous récupérons 15 ETP (Equivalent Temps Plein). Ensuite, depuis mon arrivée, il y a 30 agents que je n’ai jamais vu, longue maladie, etc. Leur départ est purement une réduction de la masse salariale, elle n’affecte en rien le travail des équipes municipales ».

Pour Jérome Leman, ce ROB marque « l’absence d’une prospective sur ce mandat avec 2 pages consacrées contre 23 du ROB. En 2019 et 2020, il y avait eu moins 6,5% de réduction des dépenses de fonctionnement. Par contre, en 2021, il y a une baisse très légère, moins 3,3%. Vous annonciez une salle de spectacle pour la culture dans votre programme, mais je ne la vois pas dans votre PPI sur le mandat ! ». Sur le même sujet de la mise en oeuvre du programme électoral « la rénovation de toutes les écoles sur Marly », demande Marie-Thérèse Hourez.

Sur ce point très politique, Jean-Noël Verfaillie indique « nous avons toujours l’ambition de réaliser une salle culturelle. Pour les écoles, elles sont toutes très dégradées. Par contre, je ne peux vous garantir que nous le ferons durant ce mandat compte tenu des incertitudes économiques actuelles ». En traduction politique, on pourrait s’avancer sur un projet culturel très avancé dans les études, des dossiers ficelés pour plusieurs écoles dans un programme électorale d’une municipale 2026/2032 pour un maire, certes plus jeune, mais pas si vieux !

Il est urgent d’emprunter ou de rembourser la dette ?

Sur la dette publique dont l’origine est comme pour un ménage l’emprunt, Jérome Leman part bille en tête. « Sur deux mandats, 2008/2020, nous n’avons réalisé que 3,5 millions d’euros (uniquement sur le 2ème mandat). De votre coté, vous prévoyez 8,8 millions d’euros ».

Là également, Jean-Noël Verfaillie assume son choix politique. « Comment peut-on se glorifier d’un capital emprunté à hauteur de 3,5 millions d’euros ? Moi, j’espère qu’à la fin de ce mandat, nous serons de nouveau à 10 ans de capacité de désendettement, car nous devons investir pour Marly ».

« Allez-vous rénover des voiries sur Marly ? », Marie-Thérèse Hourez

Autre sujet très sensible pour l’administré, la rénovation des voiries demeure toujours un temps invariable d’une politique locale. « Allez-vous rénover des voiries sur Marly durant votre mandat, c’est une grosse attente des Marlysiens », demande Marie-Thérèse Hourez.

« Oui, nous allons en faire. De base, avec la rénovation complète de l’Avenue Barbusse, la rue du 19 mars, et la rue Jean Jaurès, les axes principaux seront rénovés. Ensuite, sous la direction de Céline Plateel-Thuin, un calcul des besoins sur chaque rue est en cours et nous nous adapterons. Je rappelle qu’un kilomètre de voirie rénovée coûte un million d’euros », précise le maire.

Une fusion… par décret

Derrière une délibération de nature consensuelle, un sujet de fond est arrivé sur la table. En effet, la fusion du jardin d’enfants et du multi-accueil de la Perdriole. « Cet aménagement ouvre 5 places de plus, soit 45 au total avec toujours 5 places pour les enfants en situation de handicap. Ensuite, nous profitons d’une subvention importante de la CAF pour la réalisation de ces travaux », précise le maire.

Assia Costanzo

Toutefois, Virginie Melki pointe du doigt «  cette initiative est simplement l’application d’un décret paru le 30 août 2021. Ce dernier prévoit une hausse des enfants dans les structures avec le même nombre d’encadrants. On privilégie la rentabilité à la qualité, moins de moyens humains. Essayez d’encadrer huit bébés avec une seule personne, un jardin d’enfants et un multi-accueil, ça n’a rien à voir », tance la candidate aux législatives.

En charge de ces questions, Assia Costanzo, explique la vision de l’équipe municipale : « C’est d’abord la volonté de se saisir d’un financement de la CAF. Ensuite, il y a une volonté de regrouper cet accueil sur une seule structure. Ce sera plus lisible pour l’accueil des enfants ».

Hors fusion, ce Décret est incontestablement un sujet de fond sur un choix de politique publique relative à la Petite Enfance.

Les Grangettes, saison 22… !

On n’en finit plus de parler dans les conseils municipaux du syndicat « Les Grangettes » dont l’objet est un temps de vacances pour les petits marlysiens, mais également de plusieurs autres communes du Valenciennois dont Denain. « Le coût est d’environ de 100 000 euros chaque année. Philippe Duée a essayé de sortir de ce syndicat, il a échoué, Fabien Thiémé a  essayé également (avec l’aval du Conseil municipal et de tous les adjoints), il a échoué. Nous avons demandé la réduction de notre contribution au syndicat, elle a été refusée, nous avons demandé une modification des statuts, elle a été refusée. Toutefois, nous allons essayer de sortir de ce syndicat. D’ailleurs, nous avons interpellé le Préfet du Nord sur ce dossier », commente Jean-Noël Verfaillie.

Dans ce cadre, ledit syndicat a esté en justice au Tribunal administratif de Lille la commune, car elle n’a pas versé sa contribution 2021 et 2022. « Nous avons provisionné ces sommes dans notre budget », conclut le maire.

Daniel Carlier

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