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(Marly) La Z.I des Dix Muids fait (enfin) peau neuve

La Zone Industrielle des Dix Muids, située sur la ville de Marly, est centrale pour le développement économique du Valenciennois, non seulement sur la partie existante en souffrance d’un aménagement public minimum, mais également sur sa réserve foncière très prisée. C’est pourquoi, la rénovation lourde de cette zone d’activités constitue une excellente nouvelle pour l’économie du Valenciennois.

Jean-Noël Verfaillie : « La zone des Dix Muids a besoin de ce changement »

Tout d’abord, un peu d’histoire locale nous permet de mieux appréhender l’importance de ces travaux dont la compétence est dévolue à l’intercommunalité depuis la loi n°2015-991 du 7 août 2015 portant sur une nouvelle organisation territoriale ( la loi NOTRe). Cette dernière prévoit notamment le transfert obligatoire, à compter du 1er janvier 2017, de l’ensemble des zones d’activité économique (ZAE), donc les zones industrielles, commerciales, tertiaires, artisanales, touristiques, portuaires ou aéroportuaires.

Ensuite, cette Zone des Dix Muids à Marly existe depuis environ « 45 ans, nous étions la première entreprise installée à cette date (PRODIFA). Aujourd’hui, cette Z.I sur deux sites rassemble environ une cinquantaine d’entreprises de 300 salariés à des personnes seules, les activités sont très diverses », commente Marion Peretti, une dirigeante de Prodifa, mais également la Présidente de la nouvelle association « des Dix Muids » regroupant les entreprises sur ce site.

Longévité, intérêt stratégique, car « cette Z.I est au carrefour de tous les axes autoroutiers, c’est le centre de l’agglo (Valenciennes Métropole) avec encore du foncier disponible (sur la zone 1) où les entreprises se l’arrachent, et surtout 75 hectares à exploiter (sur la zone 2) », commente le maire de Marly et vice-président au développement économique à Valenciennes Métropole.

Stratégique, d’importance économique incontestable, la question venant immédiatement à l’esprit est pourquoi ce retard d’intervention, de modernisation… par les pouvoirs publics locaux, voire territoriaux, sur cette zone industrielle ? Avant l’émergence des Agglo (2001), on peut comprendre un maire peu enthousiaste à consacrer un budget conséquent dédié à une zone d’entreprises, sans électeurs, au détriment des ses écoles, ses voiries, ses espaces sociaux…; par contre, on s’étonne de ce silence depuis l’existence de Valenciennes Métropole !

Pourtant, en 2013/2014, le géant de la distribution Auchan a marqué son intérêt pour la réserve foncière avec un vote favorable (vote officiel au SIPES/février 2014) des élus communautaires Francis Debacker et surtout de Francis Decourrière, père de Valérie Létard, présidente de la CAVM à cette date, donc avec l’accord de Valenciennes Métropole implicite. Sous la houlette de Michel Blaise, Président du SIPES à cette époque, le conseil syndical a repoussé cette OPA inamicale d’Auchan conservant de fait un gisement foncier pour le développement économique du territoire.

Ensuite, depuis 2014, rien du tout malgré la prise de compétences au 01 janvier 2017 par les EPCI. Là, nous voyons toute l’importance du paramètre politique, car même avec un vice-président, Dominique Deburges, de la même majorité politique, rien ne se passait du coté de la commune dirigée par Fabien Thiémé, autre obédience politique. En l’espèce, on note que l’arrivée d’un maire, Jean-Noël Verfaillie, dans la même majorité que le Président de l’agglo, Laurent Degallaix, débloque les compteurs de l’investissement…

« Une prise en charge à 100% par Valenciennes Métropole », Jean-Noël Verfaillie

Concrètement, les travaux ont démarré sur la Zone Industrielle des Dix Muids par la VRD (Voirie Réseaux Divers), en clair l’assainissement majoritairement, grâce à l’intervention de l’entreprise S.T.B.M située sur Escaupont, avec « près de 700 mètres de canalisation pour un achèvement courant mai 2022. Nous remplaçons une canalisation unique par deux canalisations (une pour l’eau potable, une pour les eaux usées conformément à la loi) », commente le responsable de l’opérateur. Evidemment, toutes les entreprises auront l’occasion de se raccorder, à leurs frais, à ce nouveau réseau sous-urbain. Ensuite, l’entreprise EIFFAGE prend le relais avec environ 1,8 km de voirie. 

Le coût de l’opération est copieux avec pas moins 4 millions d’euros de travaux pour 18 mois de chantier. « C’est une prise en charge à 100% par Valenciennes Métropole avec en plus le remplacement de l’éclairage public, mais également l’installation de la vidéo-surveillance. J’étais à la fois fier d’avoir Lyreco sur Marly et honteux de la voie publique devant chez elle. Ensuite, c’est important également sur le volet sécuritaire, car malheureusement les entreprises sont victimes de cambriolages, dégradations, etc. sur la zone des Dix Muids. Le principe est que toute voiture traversant cette zone puisse être identifiée. Je tiens à remercier le Président de la CAVM pour cette prise en charge totale », explique un maire de Marly enthousiaste.

« Une desserte pour les entreprises », Marion Perreti

Cette concentration d’entreprises impose des besoins structurels et le moins que l’on puisse dire est que l’état des lieux est navrant. « Une absence totale de signalétiques, une voirie très dégradée, un éclairage public insuffisant. Cette zone des Dix Muids a besoin de ce changement ! », commente l’édile de la commune.

En face des pouvoirs publics, la toute nouvelle association des entreprises « Les Dix Muids » est  en place « regroupant 23 membres sur une cinquantaine. Cette association a permis de faire connaissance entre les chefs d’entreprises. J’ai rencontré un bassin d’employeurs très concerné. La communication se fait très bien entre l’entreprise intervenante et l’association. Ces travaux sont importants pour les entreprises, leurs salariés à travers les accès piétons et une voie cyclable. Néanmoins, nous souhaitons une desserte pour le transport public dès que possible », indique Marion Perreti, la Présidente de l’association.

Un autre membre de l’association, le responsable de l’entreprise CITEOS, approuve cette collaboration : « Ces travaux sont importants également pour nos clients/visiteurs ». A noter que la piste cyclable sera réalisée sur site propre avec suffisamment de largeur pour permettre un double sens confortable.

Le maire de Marly est conscient des besoins des entreprises sur site. « Je pense que le développement de la seconde partie du site des Dix Muids (75 hectares), et par suite sa densification, me donnera plus de poids vis à vis du SIMOUV pour la mise en place d’une desserte de bus », commente Jean-Noël Verfaillie.

« permettre la croissance endogène et exogène », Jean-Noël Verfaillie

En effet, la réserve foncière conséquente de la Z.I des Dix Muids attise toutes les convoitises. « Nous voulons, selon la localisation sur cet espace foncier, faire des choix d’implantations avec des entreprises plus petites près du Grand Cavin/golf de Valenciennes, un souci esthétique, et des sociétés plus importantes de l’autre coté. Il faut faire attention à la topologie du terrain », mentionne le locataire du fauteuil majoral de Marly.

En fond de toile, il apparaît très important de veiller à conserver sur ce site un développement économique potentiel. « Il faut permettre la croissance endogène et exogène des entreprises sur le Valenciennois », ajoute le maire. 

« Je rêvais de voir des grues sur Marly », Jean-Noël Verfaillie

Avec un peu de recul, ce chantier est le 1er dossier d’ampleur où un espace foncier de la ville de Marly se transforme depuis le changement de majorité en 2020, c’est tout sauf un événement anodin. « Je rêvais de voir des grues sur Marly. Ce matin, j’ai visité le futur Lycée CFA dédié à la filière du bâtiment (quartier La Briquette) avec le vice-président en charge au Conseil régional des Hauts-de-France. Ensuite, il y aura le chantier (2023) de l’Avenue Henri Barbusse, puis la Place Gabriel Peri », commente Jean-Noël Verfaillie.

Assurément, ce premier chantier sur Marly (hors comblement des carrières) constitue une date importante pour la nouvelle équipe municipale aux manettes de la ville de Marly.

Daniel Carlier

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