Quatre jeunes dans le vent du Contrat d’Engagement Jeune
La politique intérieure percute de plein fouet l’actualité internationale, à la fois terrifiante et dévorante, avec la mise en oeuvre du Contrat d’Engagement Jeune. Dans cette optique sur le Valenciennois, le Sous-Préfet a assisté au sein de l’agence Pôle Emploi de Valenciennes à la signature de plusieurs CEJ avec quatre jeunes enthousiastes !
Le Contrat d’Engagement Jeune, la bonne solution ?
On connaissait les « Garantie Jeunes 1 et 2 » au bénéfice des jeunes de 16 au moins de 26 ans, aujourd’hui le Contrat d’Engagement Jeune remplace le dispositif Garantie Jeunes, né sous la Présidence de François Hollande, à compter du 01 mars 2022.
La question venant immédiatement à l’esprit est la raison de ce changement au moment où le « chômage des jeunes recule dans le Valenciennois à hauteur de 2,8% en 2021. Ils étaient 6320 au 4ème trimestre 2021 sur ce territoire », explique Michaël Bestelle, le directeur de l’agence Pôle emploi de Valenciennes.
Les fondamentaux sont dans la réalité de terrain où trop de jeunes peu ou pas qualifiés sont sur le bord de la route. Clairement, les offres d’emploi pour une jeunesse décrochée ne sont pas à la hauteur de l’enjeu sociétal. A un moment donné, l’objectif collectif est d’aspirer dans le monde du travail, voire dans une étape d’apprentissage métier ou pédagogique, une jeunesse oubliée d’un système trop élitiste.
Ce CEJ est dans la ligne du plan 1 Jeune 1 solution. Ce nouveau dispositif vise les jeunes de 16 à 25 ans, voire 29 ans pour les personnes en situation de handicap, ni étudiant, ni en formation, à travers un accompagnement renforcé par la Mission locale du Valenciennois, pour 1654 jeunes, et le Pôle Emploi du Valenciennes 780 jeunes. « Ce dispositif peut s’étendre sur 12 mois si nécessaire avec une formation, immersion, etc. de 15 à 20H par semaine. Une indemnisation sous conditions de revenus peut atteindre 500 euros mensuel », commente le Directeur de la Mission locale du Valenciennois.
« Nous travaillerons sur les freins périphériques », Mickaël Bestelle
La différence est palpable avec la Garantie Jeunes, où la formation était au coeur du dispositif, car l’immersion dans les entreprises sans procédures vient très rapidement dans ce cheminement vers le monde du travail. Il faut être lucide, car à la lumière de nombreux échanges avec des formateurs de la Mission locale ici et ailleurs, tous les jeunes ne sont pas sur une dynamique positive (via la Garantie Jeunes) compte tenu de freins périphériques, voire de motivation, cet état de fait gomme l’objectif d’une insertion vers le monde du travail in fine et s’arrête plus à l’allocation à la fin du mois ! C’est pourquoi, la découverte des métiers, l’immersion dans les entreprises, les solutions autour d’un projet professionnel affuté sont impératives sous peine de passer un an dans le vide. « Nous travaillerons sur les freins périphériques comme la mobilité, la santé, le budget, mais également avec nos partenaires comme l’école de la 2ème chance et l’EPIDE (de Cambrai). Ensuite, le jeune bénéficiera d’un interlocuteur unique durant durant toute la durée de ce CEJ », poursuit Mickaël Bestelle.
Pour ses 40 ans d’existence, la Mission Locale des Jeunes du Valenciennois est en première ligne du CEJ. De fait, elle va poursuivre son action « en faveur des jeunes en situation vulnérable, les plus éloignés de l’emploi », commente la Présidente depuis juin 2021, Dalila Duwez Guesmia, de la Mission locale.
« Renforcer le lien étroit avec le monde de l’entreprise », Michel Chpilevsky
Bien sûr, le Sous-Préfet de Valenciennes a voulu sérier le sujet : « Ce CEJ remplit des objectifs, l’accès à un emploi durable à travers le meilleur chemin vers l’emploi, car l’économie ne peut pas se priver de la jeunesse. Tout cela doit renforcer le lien étroit avec le monde de l’entreprise à la lumière de nos succès sur les contrats aidés dans le secteur marchand, les emplois francs et les CIE, voire sur le secteur non marchand avec les PECS ».
Quatre jeunes signataires… !
Cette manifestation avait également une finalité, la signature symbolique de 4 CEJ. Pour Haidati, jeune mahoraise de 23 ans venue chez des membres de sa famille sur Anzin, elle va bénéficier d’une immersion dans un restaurant sur La Sentinelle pendant 15 jours. « Sur Mayotte (territoire le plus jeune par sa population), j’ai passé un BAC technique, puis un BTS en hôtellerie/restauration. Aujourd’hui, j’ai choisi le service (en restauration) comme chemin professionnel », précise-t-elle. De l’Océan indien au Valenciennois pour signer un CEJ, il faut remarquer une certaine détermination. Ensuite, Céline était très émue au moment de signer ce document, certes administratif, mais également une porte entrouverte sur un autre lendemain d’où cette émotion bien naturelle. Pour sa part, Donovan, 21 ans, va commencer par la définition de son projet professionnel, le bilan de compétences le plus approprié.
Evidemment, des objectifs ambitieux accompagnent le démarrage de ce CEJ à destination des jeunes, à suivre de près sur les sorties positives !
Daniel Carlier