D’un parti politique à un micro-parti Les Républicains, l’UDI 10 ans après !
Porté sur les fonts baptismaux le 21 octobre 2012, Jean-Louis Borloo avait lancé un parti politique au bras de Simone Veil en guise d’inauguration médiatique. En effet, l’UDI (Union des Démocrates et Indépendants) est née de cette ambition d’une fédération de la droite et du centre, mais dix ans plus tard, quel est le poids de ce parti politique dans le paysage français ?
(Visuel Jean-Louis Borloo, inauguration du Stade du Hainaut en juillet 2011)
Après Jean-Louis Borloo… le déluge !
Assurément, l’idée politique était très percutante à l’époque. Rassembler toutes les composantes de cette mosaïque politique du centre, le Parti radical, Les Centristes, le Modem… dans un seul et même parti avec de fait une taille critique incontournable pour tous les autres acteurs politiques. Jean-Louis Borloo l’avait fait !
Jusqu’en 2018, ces composantes sont demeurées au sein de cette nouvelle maison, mais depuis quelques années l’UDI ne pèse pas d’autant plus que son attitude durant la Présidentielle 2017 a complètement déboussolé ses électrices et ses électeurs.
A l’occasion du Conseil national extraordinaire du samedi 22 janvier, Jean-Christophe Lagarde disait « si nous ne nous rassemblons pas (avec les LR), nous ressemblions au duel Le Pen/Zemmour ». Sauf que les deux candidats de l’extrême droite sont à plus de 10% dans les sondages, alors que l’on ne sait même pas si l’UDI, testé dans les sondages, ferait au moins 0,5%. On rappelle qu’en mars 2017, Jean-Christophe Lagarde a mis fin à sa candidature compte tenu des sondages très très faibles en mars 2017, et son poids était au moins identifiable dans les sondages entre 2,5 et 1,5%, c’était encore beaucoup par rapport à aujourd’hui ! De l’autre coté du deal, Les Républicains dans la perspective d’un second tour accessible dans un mouchoir de poche ne néglige aucune source de voix, même quelques dizaines de milliers de l’UDI ne sont pas superfétatoires.
Par contre, Jean-Christophe Lagarde a habilement négocié avec François Fillon un pacte pour les législatives en juin 2017 afin de conserver des députés, et par suite des fonds publics pour leur parti politique. Néanmoins, nous avions noté la présence de Valérie Létard au 1er rang d’un des derniers meetings d’Emmanuel Macron (Sur Arras), elle a ensuite fait courir le bruit, suite à une entrevue avec le futur président, qu’elle aurait refusé un Ministère.
Cet épisode pourrait relever de l’anecdote si Jean René Lecerf n’avait pas souligné durant la dernière élection départementale l’obsession de la sénatrice contre tous les candidats potentiels du parti LREM. Que s’est-il passé exactement, quels sont les fondamentaux de cette détestation mis en exergue par l’ancien Président du Conseil départemental ? Tout ceci demeure très confus pour les électeurs de l’UDI inévitablement !
L’UDI en 2022…
Assurément, depuis le départ du charismatique Jean-Louis Borloo, la prise de pouvoir de Jean-Christophe Lagarde n’a pas apporté un supplément d’âme. A ce titre, l’UDI n’avait d’autres choix que de soutenir officiellement Valérie Pécresse, car l’horizon politique est limpide.
Scénario 1 : Valérie Pécresse remporte l’élection Présidentielle, il est évident que la nouvelle Présidente se fera un point d’honneur de récompenser les alliés durant cette campagne à l’élection suprême avec plusieurs Ministères dédiés à l’UDI.
Scénario 2 : Valérie Pécresse perd au second tour de la Présidentielle et par suite un accord potentiel avec les partis du centre, dont l’UDI, pourrait se faire jour afin d’agréger le plus de députés possibles dans l’espoir d’une cohabitation pas improbable.
Scénario 3 : Valérie Pécresse n’atteint pas le second tour, il est fort à parier que « Les Républicains » s’occupent d’eux-mêmes sans aucun accord avec un autre parti, sauf cas particulier, afin de peser seul au maximum dans l’Assemblée nationale, mais surtout pour faire rentrer de l’argent public dans les caisses du Parti « Les Républicains » avec le maximum d’élus sous sa bannière.
Scénario 3… plus : Les Républicains n’obtiennent pas la majorité au sein de la prochaine Assemblée nationale, et l’UDI sera quasi mort et enterré, arrivant dans son nombre d’élu(e)s au rang qu’il pèse effectivement chez les électrices et les électeurs français, celui d’un micro-parti politique !
En résumé synthétique, de la bonne stratégie à la tambouille politique, voici la recette d’une perte de contrôle de son dialogue avec les Françaises et les Français, car l’avenir de l’UDI est dorénavant entre les mains du parti « Les Républicains », mais nous le savions déjà depuis quelques années !
Daniel Carlier