(SIMOUV) Violences, contentieux judiciaire, et coup de gueule…
Malgré un ordre du jour assez courant, les sujets de fond n’on pas manqué au cours de ce dernier Comité syndical du SIMOUV de cette année 2021. En effet, les violences constatées dans le réseau du tramway sont très préoccupantes, une procédure judiciaire suite à des dysfonctionnements techniques depuis 2014 va s’ouvrir à l’aulne d’une expertise judiciaire éclairante, et enfin les élu.e.s communautaires de la Porte du Hainaut on pris la parole en réaction aux propos tenus au cours du dernier Conseil communautaire du 13 décembre 2021.
Ali Ben Yahia : « Le tramway est l’hôte d’une commune »
La violence avérée dans et aux abords du tramway est palpable. « Elle est concentrée sur la ligne T1, et notamment sur les stations Hôtel de Ville, Anzin, St Waast, Jean Jaurès, et Villars. Des arrestations ont eu lieu. J’espère que cela va atténuer le phénomène, car des bandes règlent leur comptes entre elles, comme sur Denain « Terminus Villars » aux abords du tramway, mais cela perturbe tout le réseau », entame Guy Marchant.
A ce titre, le Président du Simouv enchaîne les rendez-vous comme avec le Procureur de la République, mais essuie également « des annulations comme avec la Police Nationale, voire aujourd’hui avec le Sous-Préfet de Valenciennes. Je voulais lui montrer un visuel où nous avons récupéré des armes blanches dans le tramway. Ça commence à me gonfler (ces annulations) ! », indique furibond Guy Marchant.
Toutefois, ce dernier a sollicité une réunion « des maires concernés par le réseau Transvilles » afin de lancer une action collective. Face à ce sujet important, un débat s’est ouvert fort intéressant.
« La Police Nationale n’a pas les prérogatives de la Police Municipale », Jean-Paul Comyn
D’abord, remontons à l’origine de la T1 en 2006… En effet, l’exploit de ce 1er tronçon est le financement public massif reçu à l’époque alors qu’il concernait la plus petite ville accueillante (Valenciennes) en France d’où l’idée du terme « Transvilles », et par là même la traversée de plusieurs villes sur ce tracé initial. Dans cette optique, la réflexion du maire de Beuvrages est pertinente : « Le tramway est l’hôte d’une commune. Il me paraît logique que chaque commune traversée puisse mettre en oeuvre des moyens via sa Police Municipale compte tenu que la Police Nationale est déjà débordée ».
En réponse, le vice-président en charge de la sécurité, Jean-Paul Comyn, rétorque : « Attention, la Police municipale n’a pas les mêmes prérogatives, ni les mêmes pouvoirs que la Police Nationale. Je rappelle la loi, la sécurité dans les transports est dévolue à la Police Nationale ».
Le maire de Beuvrages poursuit en soulignant qu’il « faudrait éviter une suspension du service comme nous l’avons connu avec la station Hôtel de Ville à Valenciennes. Néanmoins, je veux souligner qu’il fait bon voyager sur le Réseau Transvilles ».
« une procédure va être lancée pour 11 151 125 euros », Guy Marchant
Autre point du jour, le rendu d’une expertise judiciaire suite au dysfonctionnement sur des éléments techniques (informatique embarquée et systèmes associés) sur la ligne T2 (Pays de Condé) « depuis 2014. Une expertise judiciaire vient de rendre son rapport. Ce dernier estime, tous préjudices confondus, le dommage matériel et immatériel à hauteur de 11 151 125 euros. De fait, nous allons lancer une procédure judiciaire contre le prestataire choisi pour cette ligne T2, lancée en février 2014 », commente Guy Marchant.
Le vice-président en charge des finances, Arnaud L’Herminé, ajoute que « l’expert judiciaire a validé la perte matériel engagé à 2 millions d’euros ».
On rappelle que le choix du dit prestataire, mis en cause, a été retenu, nous pas sous la mandature d’Anne-Lise Dufour (2014/2020), mais sous celle de Francis Decourrière.
« Les élus communautaires de la CAPH en ont assez… », Arnaud Bavay
Après un séminaire sur la gratuité où chaque élu.e, voire porte parole d’élu.e.s communautaires, s’est exprimé sur cet objectif louable, mais pas réalisable selon le Président du SIMOUV… à ce stade (https://www.va-infos.fr/2021/09/22/la-gratuite-du-transport-public-un-enjeu-de-societe/).
Ce débat sur la gratuité n’est évidemment pas enterré définitivement avec en leader sur ce sujet Xavier Jouanin, maire d’Onnaing, ville sur la commune de Valenciennes Métropole. Outre la gratuité effective pour tous les usagers de moins de 25 ans (outre frais de dossier de 20 euros), des temps de gratuité sont validés comme le fameux « Ticket Free » pour le prochain week-end 18 et 19 décembre (visuel bas de page).
Toutefois, à la fin du Conseil communautaire de La Porte du Hainaut du lundi 13 décembre, le Conseiller départemental, Eric Renaud, a lancé un propos très controversé. Ce dernier soulignait l’absence des élus communautaires de la CAPH dans le débat sur la gratuité. Cette déclaration fut très mal vécue par les intéressés. Et chose rare, Arnaud Bavay, porte parole des élus de la CAPH, a répondu en présence de ces collègues à ce discours : « Le travail réalisé depuis 18 mois est impressionnant. Nous nous félicitons des échanges avec vous M. Le Président et du travail avec les équipes. C’est pourquoi, les élus communautaires de la CAPH en ont assez que l’on remette en question notre travail à chaque fin de Conseil communautaire de La Porte du Hainaut ».
Concrètement, certes Xavier Jouanin a eu le crédit de lancer sur les fonts baptismaux cette thématique de la gratuité, et il continue de la porter, mais pour le reste, les élu.e.s des deux EPCI ont exprimé librement, voire en groupe, leur sentiment sur ce sujet central et très présent dans le débat politique.
Daniel Carlier