Saint-Amand-les-Eaux prend la roue de l’ADAV
A travers une convention signée, ce mercredi 10 novembre, entre la commune de Saint-Amand-les-Eaux et l’association « Droit au Vélo » (ADAV), la pratique du vélo va s’intégrer à la gestion urbaine de la cité thermale, une avancée importante vers une mobilité douce indispensable à l’usage commun de l’espace public.
Alain Bocquet : « On pense vélo, on pense piéton ! »
En propos liminaire, Yannick Paillard, Président de l’association « Droit au Vélo » Hauts de France, souligne l’impact de cette pandémie sur la pratique du vélo… : « L’idée d’une Coronapiste est née en Colombie, un simple tracé au sol pour marquer une voie réservée au vélo. Ce fut repris dans le monde entier comme sur la MEL (Région lilloise) où toutes ces Coronapistes furent maintenues sans embolie de trafic voiture, d’autres communes dans les Hauts-de-France comme Arras, Calais, Saint-Omer ont également joué le jeu ». Aucun aménagement, on reprend l’existant avec un simple marquage au sol, et le tour est joué « dans certaines communes, nous avons gagné 4 ans de discussions », ajoute Yannick Paillard. Quand on veut, tout est donc possible ou presque !
« Très peu d’accidents sur un double sens cyclable », Yannick Paillard
L’association ADAV Hauts-de-France comprend 2 800 à 3000 membres, c’est la plus importante de France avec une déclinaison sur Valenciennes, et depuis juillet 2019 sur Saint-Amand-les-Eaux. Cette antenne amandinoise est animée par Christophe Desmet « nous avons une trentaine de membres », indique-t-il.
A travers une délibération du 30 juin 2021, la commune de Saint-Amand-les-Eaux a validé une coopération avec l’ADAV « pour la promotion du vélo à travers des voies dédiées. Bien sûr, tout cela ne se fait pas avec un coup de baguette magique même si rien n’est impossible. Notre volonté est d’associer, en amont de nos projets urbains, l’association ADAV. Concrètement, à titre d’exemple, dans le cadre de la rénovation urbaine (et sous-urbaine) de la rue du Général Delestraint, nous transformons une voie urbaine en double sens avec une voie unique pour les voitures et un double sens pour le vélo. Ici, on pense vélo, on pense piéton », commente Alain Bocquet.
Sur ce point sensible, le Président de l’ADV précise de suite une statistique rassurante : « Il y a très peu d’accidents sur un double sens cyclable. En fait, une voie en double sens voiture/vélo est anxiogène pour les deux. Les conducteurs font plus attention », précise le Président de l’ADAV. Son directeur, Michel Anceau, rappelle une certaine évolution sémantique « du contre-sens au double-sens, car le terme-contre- était négatif ».
Le cheval de bataille de l’ADAV est la mobilité active. « Il faut aménager le déplacement de moins de 5 km entre le domicile et le travail, vers le commerce de proximité, voire vers une zone attractive, etc., c’est de la mobilité active. Evidemment, on peut faire des aménagements dans une grande métropole qu’il n’est pas possible dans une commune de 17 000 habitants, mais nous sommes très satisfaits de collaborer activement avec une ville de taille moyenne. Nous mettons notre qualité d’expert au service de la ville », indique Yannick Paillard.
« Je remercie Christophe Desmet pour sa collaboration avec nos services. Nous avons fait le tour de la commune en vélo pour voir ce qui était possible ou pas. Le vélo a toute sa place sur Saint-Amand-les-Eaux », indique Franck de Neve, adjoint au développement durable. Pour sa part, Patrick Dufour, adjoint aux travaux, rappelle « que c’est d’abord une demande de la population. Il faut juste adapter le besoin à la réalité de la ville ».
« un plan de bataille à déterminer », Christophe Desmet
En fait, la ville reprend un diagnostic établi en 2013 sur la cité thermale, mais non traduit dans les faits. Le Rubicon est franchi avec l’ingérence de l’ADAV dans la réflexion urbaine, tout se décide d’abord en amont, après c’est presque de la littérature ! Plus globalement, cette accélération d’une intégration du vélo sur la commune, entre les quartiers et le centre ville notamment, souligne un axe santé, cadre de vie, et sport…assumé, d’ailleurs cette conférence de presse s’est déroulé en présente de Cécile Nowak-Grasso, adjointe aux sports.
La première collaboration concrète s’est traduite par la mise d’arceaux à vélo. « Nous avons choisi avec les meilleurs emplacements pour des arceaux à vélo, notamment devant certains commerces où équipement public. Aujourd’hui, je suis ravi de voir qu’ils sont utilisés. Cette signature de convention est la 1ère sur les 82 communes du Valenciennois, mais nous avons une convention avec Valenciennes Métropole. Sur la région, nous avons à ce jour signés 28 conventions avec le Département, agglo, communes… », ajoute le Président de l’ADAV.
Le responsable de l’antenne amandinoise met en exergue « le bon accueil au sein de la commune, les services, les élu.e.s. Maintenant, nous n’allons plus travailler au coup par coup, mais sur un plan de bataille à déterminer ».
La Rocade
En toute logique, « la continuité cyclable opérationnelle », rappelle Yannick Paillard, ne s’arrête pas aux frontières des compétences des voiries communales et départementales. « Il faut envisager la pratique du vélo sur des plus grands projets, notamment le lien avec le Pasino et la zone commerciale où 4,5 millions de personnes passent par an. Ensuite, le lien entre l’Avenue du Clos vers la forêt est aussi un sujet pour la pratique du vélo avec le croisement de la Rocade. Enfin, le long de la Scarpe pourrait être également un projet d’envergure pour le vélo malgré les superposition des acteurs, VNF, Agglo, commune », commente Alain Bocquet.
Le vendredi 26 novembre « Opération éclairage »
Sur la commune, l’ADAV local organise une manifestation de sécurité à vélo à la veille de l’hiver (contact : saint-amand@droitauvélo.org/Christophe Desmet).
Daniel Carlier