Michelle Greaume et Pierre-Michel Bernard pour un canton plus équitable et plus social !
Sur les six cantons du Valenciennois, celui d’Anzin/Bruay-sur-l’Escaut est incontestablement celui où l’union de la gauche affiche une ambition non dissimulée. Sur un territoire électoral où le Rassemblement National a un haut potentiel d’électeurs présumé, une conseillère sortante Sylvia Duhamel, maire de Bruay-sur-l’Escaut, en compagnie d’Ali Benyahia, maire de Beuvrages, l’union de la gauche aligne comme titulaires le maire d’Anzin, 2ème ville en population limitrophe à Valenciennes et la sénatrice, ancienne maire d’Onnaing (Visuel Valérie Fornies, Pierre-Michel Bernard, Michelle Greaume, et Nacim Bardi).
(Canton Anzin) « A l’ancienne » et numérique, une élection cantonale « en ordre de bataille »
Sur un canton très dense en population composé de 6 communes (Anzin, Beuvrages, Bruay-sur-Escaut, Escautpont, Fresnes-sur-Escaut-Onnaing), l’élection pour le premier Conseil départemental (ex Conseil général) en mars 2015 a vu une victoire à l’arraché, devant le Rassemblement National, du binôme Sylvia Duhamel et André Lenquette sous l’étiquette UPN, un positionnement surprenant à l’époque, mais assumé dans l’hémicycle par le duo. Le décès d’André Lenquette avec son remplacement par Fabrice Zaremba fut évidemment un fait marquant de ce mandat politique.
Six ans après, ce canton très convoité où la politique sociale du Département prend tout son sens pousse les mairies a se lancer dans la bataille. C’est le canton où vous avez une présence des maires sur la ligne de départ assez bluffante. En effet, pour l’union de la gauche, Pierre-Michel Bernard est titulaire, le maire d’Anzin avec Michelle Greaume, sénatrice et ex première magistrate d’Onnaing, Xavier Jouanin, le nouvel édile, était présent pour signifier son soutien total à ce binôme. Ensuite, Valérie Fornies, suppléante et maire de Fresnes-sur-Escaut, et enfin la premier magistrate d’Escaupont hôte de cette conférence de presse, histoire de montrer également son engagement total dernière ce binôme, soit 4 communes sur 6 du canton, c’est beaucoup.
Enfin, Nacim Bardi, le syndicaliste très médiatisé durant un moment national ASCOVAL fait partie également de cette aventure. Il a porté avec ses collègues une image très positive du syndicalisme avec une volonté farouche de maintenir un outil de production, celui de poursuivre une histoire industrielle locale, une vie sur le Valenciennois… !
Honneur à l’hôte de cette conférence de presse dans la salle des fêtes de la commune d’Escaupont, la seule commune sur les six du canton sur l’agglo de La Porte du Hainaut. « Je vais vous donner l’exemple d’une infirmière libérale du Pays de Condé qui a monté un centre de vaccination. Elle est partie de rien, elle a senti la population abandonnée. Elle a mis toute son énergie, elle a pris la dimension territoriale. Je vous souhaite la même réussite. La population est en déshérence, seul 40% de la population paie l’impôt à Escautpont. C’est le témoignage des gens du terrain, au plus près tous les jours », commente Joëlle Lengrand, maire d’Escaupont.
Ensuite, cette présentation bénéficiait de la présence de Fabien Roussel, député de la 20ème circonscription qui mesure ô combien l’importance d’une union de la gauche, vécue au plus près pour l’élection régionale dans les Hauts-de-France : « Avec ces quatre candidats, la gauche est rassemblée et unie, une seule liste c’est important. Sur les six communes du canton, quatre maires soutiennent ce ticket. Nacim est le symbole du monde du travail qui lutte ».
Enfin, le maire en exercice d’Onnaing, Xavier Jouanin, était également présent à cette conférence de presse : « Je soutiens ce quatuor, nous avons besoin d’élus de proximité et d’expérience. Bravo pour votre engagement. Les habitants ont besoin de vous ».
« Partir dispersé, ce n’est jamais bon ! », Pierre-Michel Bernard
Bien sûr, il faut rappeler encore que ce ticket électoral est le fruit d’un accord global dans le Valenciennois sur l’union de la gauche, car ce ne fut pas toujours une constante en la matière. « Mon ancrage est ancien, il porte sur le bien-être des habitants. Oui je me suis posé la question des départementales. Il y a une liste d’union, toutes les forces de gauche et écologistes. Il n’était pas question de s’engager s’il n’y avait pas d’union pour ne pas revivre ce que nous avons vécu il y a six ans. Partir dispersé, ce n’est jamais bon. Nous souhaitons maintenir nos valeurs de démocratie de proximité, de solidarité, et de défense du service public, de l’environnement. Nous n’y allons pas pour faire de la figuration, mais pour gagner même si ce n’est jamais gagné d’avance. Personne n’est à l’abri d’une mauvaise surprise. Je ne suis pas carté, j’aime rester indépendant ! », commente Pierre-Michel Bernard.
Pour l’autre titulaire, Michelle Greaume, carte PCF, le temps n’est plus à l’austérité face aux besoins de la population : « Je serai candidate titulaire. Je veux une vision totale du territoire. Que s’y passe t’il ? Il manque de la présence de l’équité. Je veux aider au maximum la population. Arrêtons de faire des économies ! Les citoyens doivent être défendus, eux seuls connaissent leurs besoins. Ce n’est pas d’aujourd’hui que j’essaie de faire une union. La priorité c’est les citoyens. Nous ne sommes pas des chercheurs de place. Ce n’est pas normal que l’on fasse des économies sur la santé et le social. Pourquoi meurt-on plus jeune dans notre Département ? Pourquoi y a-t-il moins de médecins ? Ce n’est pas normal ! ».
Plus d’équité entre les 6 communes
Les deux candidats titulaires s’étonnent du manque d’équité, entre les six communes, concernant les subventions du Conseil départemental. « Nous voulons une collaboration, de la concertation pour le territoire, et une répartition équitable », commente Michelle Greaume. « Est-ce normal que deux communes ont obtenu deux tiers du budget global et les autres peau de chagrin ? Certaines ont eu 8 000 € d’autres 58 000 € ! », assène Pierre-Michel Bernard.
« Je mesure la précarité qui nous entoure », Valérie Fornies
Les suppléant(e)s ont leur mot à dire sur un canton où l’implication et la connaissance du terrain font mouche. On rappelle que le Conseil départemental n’a pas la compétence économie, commerce…, il est de fait impérieux que ce quatuor soit branché en continu avec le poumon social du territoire, compétence majeure de cette administration née sous la Révolution française.
Valérie Fornies, maire de Fresnes-sur-Escaut depuis le retrait de Luc Copin, l’écologiste avant l’heure sur le territoire de Valenciennes Métropole, défend ses valeurs de gauche : « Je me suis engagée en politique en 2008, j’ai été directrice d’un centre social pendant 18 ans. J’ai la sensibilité d’accompagner, d’être proche, et d’être au service des habitants. Je suis restée discrète en politique, je me suis attachée à mon rôle de maire. Aujourd’hui, j’entame mon deuxième mandat. Je me suis posée la question de m’engager au Département. Quand je pars pour quelque chose, c’est à fond. Il fallait mesurer cet engagement, j’ai envie d’aller plus loin. La décision est prise. La justice sociale nous anime. Je mesure la précarité qui nous entoure, je partage les convictions des colistiers. Je m’inquiète des idées extrémistes et leur montée donc vigilance pour les combattre. Nous sommes en crise sanitaire, il y a les prémices de la crise économique et sociale, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Si nous ne sommes pas unis, les habitants craqueraient. Mon leitmotiv c’est la participation des habitants, j’y vais ».
Pour l’autre suppléant, Nacim Bardi, habitant sur Bruay-sur-l’Escaut, père de 3 enfants, il met en exergue la problématique endémique sur la santé, mais également un combat électoral contre le Rassemblement National. « J’ai été sollicité par Michelle, c’était l’occasion de participer dans une équipe dynamique, je compte sur eux pour apprendre. Pour gagner ces élections, il va falloir être uni, l’union fait la force. Il y a des choses à dire des enfants aux seniors. L’ennemi numéro 1, c’est l’abstention. L’ennemi numéro deux, c’est le Rassemblement National. La petite enfance, c’est le plus gros budget du Département, mais aujourd’hui certains médicaments pour Alzheimer ne sont plus remboursés. Il ne devrait pas y avoir d’économie sur la santé, c’est une histoire de volonté ».
Une campagne iconoclaste autour d’une démocratie participative
Compte tenu d’un calendrier du déconfinement en pleine campagne électorale, les candidats mesurent le défi logistique de cette échéance des 20 et 27 juin. Visiblement, cela ne déstabilise pas le maire d’Anzin « la campagne est courte, on va la faire à l’ancienne, du porte à porte ! Nous allons créer des ateliers citoyens avec un conseiller départemental, c’est le projet du territoire, nous remettons les citoyens acteurs. Tout se fait par étapes, progressivement. Nous sommes un territoire en grosse difficulté. Il faut avoir un œil humaniste. Les habitants c’est le projet, nous nous mettons en ordre de bataille pour y arriver ».
Evidemment, pour sensibiliser l’électrice et l’électeur sur l’importance de cette élection de proximité, il faut accueillir la parole des habitants avec bienveillance et intérêt. « Ça vous concerne, la participation citoyenne va être développée » , souligne Valérie Fornies.
Enfin, le fameux temps à consacrer à son mandat est devenu un point sensible pour l’électeur. Si la coexistence maire/conseiller départemental est plutôt un atout dans la besace de l’élu de proximité, le cumul d’un mandat parlementaire fait toujours causer. Michelle Greaume s’en défend : « Aujourd’hui, je suis trois jours à Paris et j’ai des permanences sur le territoire. Je suis en capacité d’être présente sur le territoire ». Bref, c’est une histoire de volonté personnelle et politique d’où l’importance de prendre des suppléant(e)s les mains dans la glaise sociale de leur canton.
Anne Seigner et Daniel Carlier