Tartuffe où le non choix sanitaire du conseil scientifique sur les élections
La nouvelle du jour est quasi une forfaiture sanitaire tant l’avis du Conseil scientifique devait déterminer le choix du Président de la République, en l’occurrence sur la tenue ou pas des élections régionales et départementales en juin 2021… ! Il n’en est rien, le Conseil scientifique botte en touche… ! (DR France Bleue).
La politique gagne… encore sur le sanitaire !
Star des plateaux des chaînes d’informations en continu, le Président du Conseil scientifique indépendant, Jean-François Delfraissy, a donné l’avis du Conseil scientifique sur tout. Analyse de la Covid 19 avec la propagation du virus originelle et de ses variants, gestes barrières criblés, impact psychologique, stratégie vaccinale, tous les sujets furent abordés, et le point d’orgue devait être un avis indépendant, et clair, sur la sécurité sanitaire d’une élection nationale, simple !
A juste titre, parfois décalé, parfois avec une rare pertinence, l’avis du Conseil scientifique était attendu de fait comme le Messi sur la tenue des élections régionales et départementales les 13 et 20 juin prochain. Mais non, c’était trop demandé de sauver des vies, voire de ne pas reconduire un nouveau fiasco démocratique comme le 15 mars 2020.
Au lieu de cela, voici cet avis où il laisse le monde politique décidé de la vie des gens : «Si les autorités décident un report des élections, les risques de contamination seraient sensiblement moindres qu’au cours du mois de juin en raison d’un niveau prévisible de vaccination nettement plus élevé. Par comparaison avec des scrutins antérieurs, les risques de contamination sont désormais accrus en raison de la forte contagiosité du variant britannique ».
Le Conseil scientifique cloue le cercueil de l’indécision : « Il incombe aux seules autorités politiques de procéder en toute légitimité démocratique aux appréciations générales, qui dépassent les seuls aspects sanitaires, ainsi qu’aux arbitrages nécessaires, qui sont éminemment politiques s’agissant de l’organisation d’élections. Il dépendra de la stratégie du gouvernement et de l’efficacité des mesures de freinage qui seront mises en œuvre, et donc de leur appropriation par la population », mais aussi «de la couverture vaccinale atteinte».
La prochaine fois pour votre ordonnance médicale, contactez votre boulanger de proximité, son conseil sera aussi éclairé, car ce n’est pas son métier, que celui du Conseil scientifique ! Terrible constat d’échec où les partis politiques ont peut-être joué leur carte du lobbying, car l’immense majorité préfère une élection en juin prochain. Pas de démocratie sous cloche comme argument martelé par le monde politique, voilà la logique mortifère qui dépasse l’électeur de base.
Daniel Carlier