Arrivée d’une brigade équestre sur Wallers Arenberg
Démarche inédite dans le département du Nord, la collectivité locale de Wallers a conventionné avec la Police Nationale pour la mise en place de patrouilles équestres de sécurisation au sein de l’espace communal.
Salvatore Castiglione : « Nous finançons l’achat de deux chevaux et des équipements associés ! »
Comme parfois dans des communes de moins de 10 000 habitants, la majorité n’a pas opté pour la mise en place d’une Police Municipale sans toutefois connaître, à un degré plus ou moins important, des incidents sécuritaires.
Face à ce constat, le maire de Wallers Arenberg a eu l’idée de négocier avec la Police nationale l’intervention hebdomadaire d’une brigade équestre sur sa commune, pas banal ! « C’est l’histoire d’une rencontre où nous avons échangé avec la Direction départementale de la Police nationale. Les élus communaux et la Police Nationale ont un combat quotidien, celle d’une qualité de vie pour nos administrés », entame l’édile de la commune.
Dans cette optique, la commune intervient activement dans l’intervention des forces de l’ordre, au niveau national, ce qui stricto sensu est rare sans passer par la case « départ », de fait le commissariat central. « Nous finançons l’achat de deux chevaux et des équipements associés ! Cela représente un budget communal de 15 000 € environ, et nous sommes engagés sur 3 ans. A travers cette convention, une patrouille équestre interviendra 4 heures par semaine sur notre domaine forestier, en sortie d’établissement scolaire, au sein de secteurs compliqués, etc. On attend beaucoup de ce partenariat », explique le maire.
« Vous êtes la 1ère commune dans le Département du Nord », Jean-François Papineau
Présent pour cette signature exceptionnelle, le directeur départemental de la sécurité publique, Jean-François Papineau, remercie vivement le maire de Wallers. « Les brigades départementales équestres existent à l’initiative de partenariats locaux. Ce n’est pas une règle nationale. Vous êtes la 1ère commune dans le Département du Nord a signé un partenariat avec la Police Nationale. Il y a seulement quelques équivalents en île de France », commente Jean-François Papineau.
Nous étions restés sur la création d’une brigade équestre avec les Traits du Nord, voire Boulonnais, venus d’ailleurs sur la Base de Loisirs de Raismes. « Sauf que cette race de chevaux n’est pas assez résistante sur le temps long. De fait, nous choisissons des chevaux de selle français beaucoup plus adaptés sur les missions demandées », précise le Chef de cette brigade équestre.
Une formation unique et atypique
Comme le soulignait Jean-François Papineau, cette brigade équestre est « un retour à la tradition originelle de la Police Nationale au 17ème, le policier était à pied ou à cheval. Ce fut un des premiers outil de notre Police nationale ».
Pour autant, la formation s’est adaptée aux nouvelles missions. « Le cheval doit être froid, placide, calme, ne pas réagir à un jet de pétard dans une manifestation. En plus, il permet aux policiers de prendre de la hauteur avec 1m,70, 1m,75 environ (au garrot), c’est dissuasif », commente le Chef de cette Brigade équestre au nombre de 9 fonctionnaires.
Outre un aspect rassurant, le policier à cheval conserve toutes ses prérogatives de base « protection, répression, voire interpellation », précise Jean-François Papineau. Plus généralement, nous sommes habitués à observer une brigade équestre à la fin de manifestation sportive, match de foot par exemple… avec du public ! « D’ailleurs, un cheval n’est pas sensible à un jet de gaz lacrymogène. Il peut être dérangé par la fumée, mais c’est tout ! », précise un encadrant de la Police Nationale.
Une brigade de 6 chevaux
Actuellement, la brigade équestre départementale possède quatre chevaux. Avec l’apport de deux chevaux de plus par la commune de Wallers Arenberg, cette task force équestre sera composée de six chevaux. « Nous avons une convention avec la MEL pour l’hébergement des chevaux au Centre équestre de Ronchin. Actuellement, nous sommes en phase d’essai de 15 jours avec un cheval, car nous devons tester toutes les qualités nécessaires de l’animal pour intégrer cette brigade équestre », conclut le Chef de Brigade.
« Une excellente image », Salvatore Castiglione
Le maire joue également sur le miroir de cette présence chevaline. « Une excellente image, mais également rassurante. On peut caresser un cheval. Dans le même temps, cette brigade peut assurer des missions de sécurité pour la population », explique le maire.
Pour sa part, le Sous-Préfet de Valenciennes tenait à saluer l’engagement de cette collectivité locale : « Encore une fois, c’est le cheval et l’homme que nous célébrons. Ici, vous participez à une délocalisation du service des finances publiques. Ensuite, vous êtes très impliqué dans le dossier France Services. Enfin aujourd’hui, cette convention exprime une coopération entre l’Etat, la Police Nationale, et une collectivité locale, tous les trois présents sur tous les sujets du quotidien », conclut-il.
Daniel Carlier