(ACSRV) Jean Clavery : « C’est un choc ! »
Après l’annonce durant le Conseil municipal d’une fin de conventionnement entre la ville de Vieux-Condé et l’ACSRV, son vice-président, Jean Clavery monte au créneau pour répondre point par point aux allégations de David Bustin durant cette respiration démocratique tendue à plus d’un titre (visuel Jean Clavery, également administrateur chez AGEVAL).
(ACSRV) Jean Clavery : « Nous n’avons pas vocation à être un otage des luttes fratricides locales »
Pour bien comprendre le propos du vice-président Jean Clavery, il faut remonter au 17 mars 2021, date où le maire de Vieux-Condé avait accepté un rendez-vous avec l’ACSRV.
En effet, d’un coté, David Bustin évoque des demandes répétées de la commune pour modifier un Pacte de Coopération « jamais signé par la ville » afin de modifier un article, et de l’autre le dit document signé « par la Présidence de la CAF, le Président Jean-René Lecerf pour le Département, et l’ACSRV. Nous ne pouvions pas modifier ce pacte alors que d’autres instances l’avaient déjà signé depuis longtemps », précise Benjamin Lemoine, le Directeur général de l’ACSRV.
Et en même temps « cela fait plusieurs années que nous demandons des rendez-vous afin de discuter avec le maire, ses services…, mais sans succès. De fait, nous étions très content de rencontrer enfin, le 17 mars 2021, le maire afin de lui présenter un nouveau plan d’actions, la nouvelle directrice présente depuis février 2021, repartir sur une nouvelle dynamique, etc. », commente le vice-président « nous étions d’une grande naïveté », concède-t-il.
« Pourquoi ne dit-il pas la véritable raison, c’est une position de principe », Jean Clavery
Sauf que ce rendez-vous n’est pas pour parler d’un avenir commun, mais d’une fin de parcours… « C’est un choc, mais sans être une surprise totale. En effet, après réflexion nous comprenons mieux. C’est une position mûrement réfléchie comme l’indique le maire, puisqu’il évoque une initiative de travail depuis deux ans. Ensuite, le maire évoque des carences dans les actions, notamment sur la COVID, nous y répondrons de manière très exhaustive ultérieurement, mais il avoue également une réflexion sur le sujet depuis deux ans ! Son argumentaire n’est pas d’une sincérité absolue. Pourquoi ne dit-il pas la véritable raison, c’est une position de principe. Le maire estime pour sa part que l’ensemble de ses actions rentre dans son champ de compétences, il l’indique dans son propos durant ce conseil-toute la responsabilité qu’une municipalité doit prendre de ce qu’elle a sous son administration – c’est une décision parfaitement respectable », poursuit le vice-président.
Une absence de dialogue pénalisante selon l’ACRVS, car des communes comme Marly et Douchy-les-Mines ont également voulu remettre les choses à plat, mais « tout se passe bien à présent. Nous avons échangé avec ces communes », commente Benjamin Lemoine. «Ce problème de dialogue n’intervient que sur cette commune », précise Jean Clavery.
En cela, le vice-président met en exergue la nécessaire qualité de l’interaction avec une commune, mais… : « Encore faut-il avoir le projet d’une telle alliance (coopération, répartition intelligente, reconnaissance des compétences de chacun) ce qui apparaît manifestement avoir toujours été à l’opposé des objectifs de la municipalité de Vieux-Condé, dont, depuis plusieurs années, le silence est la seule réponse aux demandes de rendez-vous réitérées du centre social ».
« Nous tenons ardemment à la neutralité politique de l’ACSRV ! », Jean Clavery
Evidemment, la question qui taraude les auditeurs, et les lecteurs, est le versant politique de ce divorce à l’italienne. Evidemment, la présence en 2009 de Franck Agah comme Directeur du Centre socioculturel de Vieux-Condé, élu de la majorité, puis de l’opposition, prêtait le flanc à un volet politique. « Nous pensions que le problème serait résolu avec le départ de Franck Agah en 2016 sur un Centre social sur Raismes, car nous tenons ardemment à la neutralité politique de l’ACSRV ! » , assène le vice-président.
L’ACSRV comprend 16 centres sociaux sur le Valenciennois, 3 autres sont gérés par le Centre social sur Raismes, 1 autre est indépendant sur Quievrechain, et un autre indépendant également sur la Maison de Quartier du Centre Ville à Valenciennes, soit 21 centres sociaux in fine sur le Valenciennois. « Bien sûr, mécaniquement, nous travaillons avec des élus, mais à chaque fois nous voulons éviter le piège de la politique. Là, nous sommes le bouc émissaire, nous n’avons pas vocation à être un otage des luttes fratricides locales. L’origine politicienne de ce désir d’éviction est notoire depuis longtemps : en effet, initialement, le centre socioculturel de Vieux-Condé résulte d’une initiative de l’opposition municipale dont, avec les habitants qui le fréquentent, il paie depuis le prix de l’isolement dû à des rivalités partisanes qui le dépassent, et face auquel nous réaffirmons le principe de laïcité et de gouvernance apolitique des centres sociaux », poursuit Jean Clavery.
Pas de financement de la CAF du Centre socio culturel… à ce stade ?
Alors, la difficulté dans ce type de rupture est qu’elle engage beaucoup de monde. A ce stade, le maire David Bustin indique, durant ce Conseil municipal, qu’il a reçu le financement du CEJ par la CAF en direct pour 2022. Rien de nouveau pour Benjamin Lemoine « ce financement du CEJ se signe toujours entre la ville et la CAF. Par contre, il n’y a rien (à ce stade) entre la CAF et la commune pour le financement du centre socioculturel. Ensuite, nous sommes sur des communes dans le cadre de la « Politique de la Ville ». Que va dire la Préfète à l’égalité des chances ? », commente le Directeur général.
L’ACSRV est une association dont le savoir faire lui a ouvert les portes des agréments de l’Etat sur le champ très complexe de « La Politique de la Ville ». C’est pourquoi cette décision soulève beaucoup d’interrogations et des conséquences à la clé.
Sur l’avenir proche, le vice-président précise : « Nous avons confirmé (à David Bustin) que durant la période des 8 mois restants, nous tiendrons loyalement les engagements convenus et financés. Loin de constituer une proposition d’accompagnement, c’est pour nous une posture d’honnêteté vis-à-vis des habitants qui nous font confiance, ainsi que des partenaires engagés qui nous accompagnent : CAF, UTPAS, État, CAVM, Collège, comités de quartier, bailleur Maisons & cités, Mission Locale, CNAR Le Boulon, etc.». Quant à la réussite de ce choix local, « l’avenir le dira », conclut Jean Clavery.
Daniel Carlier