Le MAF régional au CFA de Saint-Saulve
Les épreuves dans le domaine de l’apprentissage reprennent beaucoup de vie en 2021. A cet effet, au sein du Centre de Formation d’Apprentis de Saint-Saulve, huit concurrentes et concurrents venus des 4 coins de la région des Hauts-de-France étaient au rendez-vous de cette dernière étape avant le grand concours du MAF national.
Laurent Rigaud : « Face à ce besoin de proximité pendant l’année 2020, les bons produits étaient déjà là chez les bouchers »
En présence du Président de la Chambre des Métiers des Hauts-de-France, Laurent Rigaud lui même boucher de profession, ce concours a permis de faire un point de situation sur la filière Boucherie-Traiteur. « Attention, si la boucherie pure connaît une embellie avec des hausses, parfois, du chiffre d’affaires de 40%, les traiteurs et bouchers-traiteurs ont subi des pertes énormes compte tenu de l’absence de manifestations, cérémonies familiales, etc. », entame le Président de la CMA Haut-de-France.
Le secteur de la Boucherie représente en France environ 1 800 entreprises dans les Hauts-de-France, dont 650 à 700 dans le Nord. « Les deux CFA, en boucherie, les plus importants en France sont Calais et Arras. Il existe encore de nombreuses boucheries dans le Nord Pas-de-Calais. Durant cette année 2020, nous avons observé essentiellement une croissance en interne dans les entreprises », précise Laurent Rigaud.
Hors Covid, le très tendance mouvement Vegan « n’a altéré en aucune façon la consommation de viande de qualité artisanale. Ensuite, face à ce besoin de proximité pendant l’année 2020, les bons produits étaient déjà là chez les bouchers », poursuit-il.
« 400 emplois de bouchers non pourvus dans la région », Laurent Rigaud
Ensuite, à l’heure où la jeunesse cherche son chemin ballotée entre une crise sanitaire et un climat de tension économique, le Président de la CMA régional insiste sur une carrière traçable dans le métier. « Aujourd’hui, nous avons 400 emplois de bouchers non pourvus dans la région. Les contrats dans les entreprises sont disponibles dès maintenant. En fin de cursus d’apprentissage, on assiste actuellement à un mercato des apprentis… », commente Laurent Rigaud.
Bien sûr, la motivation et la disponibilité ne sont pas les seules constantes de la réussite. Il faut également des conditions économiques stables. « En 2021, nous travaillons avec le Conseil régional des Hauts-de-France afin de permettre à des jeunes de reprendre une exploitation existante, voire de créer une nouvelle boucherie. A travers un parrainage, une validation des données économiques, nous accompagnons le jeune entrepreneur durant son parcours bancaire. Bien sûr, nous garantissons une sélection naturelle où nous conseillerons aux moins bons dossiers de continuer à travailler dans une entreprise pour l’instant », indique Laurent Rigaud.
Enfin, sur le volet concurrence entre les professionnels, la réponse est cinglante : « C’est fini ce temps là, nous ne sommes plus assez nombreux pour se battre entre nous ».
Huit candidats au MAF régional Boucherie
En provenance des 5 départements de la Région des Hauts-de-France, huit candidats ont pris part à ce concours : Dorian Dalbart (4ème ex aequo), Philippe Durie (2ème), Gabrielle Broucke (4ème ex aequo), Cyril Sueur (4ème ex aequo), Baptiste Hetroit (4ème ex aequo), Camille Bonnet 4ème ex aequo), Théo Jouniaux (1er), et Emma Vaujois (3ème).
« Si vous êtes ici, c’est déjà gagné, car vous avez été choisi par vos pairs. Je vous félicite comme les maîtres d’apprentissage et les professeurs. Vous devez savoir que toutes les entreprises recherchent un salarié, vous êtes sur une voie royale », commente un Gabriel Hollander, vice-président au sein de la CMA Hauts-de-France.
Pour sa part Christophe Coulon, le vice-président à la Région des Hauts-de-France, souligne « je veux saluer ici les compétences, un savoir-faire. Vous êtes des locomotives ».
Les trois lauréats du jour sont : Emma Vaujois (3ème), Philippe Durie (2ème), et Théo Jouniaux (1er). Les deux premiers iront au MAF national le 11 avril sur la ville de Clermont-Ferrand.
Philippe Durie, 20 ans, travaille depuis 18 mois dans une boucherie sur Thumeries (sud de Lille) : « Il faut toujours s’améliorer, la perfection n’est jamais présente. Ensuite, j’adore le dépeçage, mon père était chasseur, et j’ai eu l’habitude à la maison de voir du gibier. Par contre, mon point faible est la décoration. Je dois m’améliorer », commente Philippe Durie.
Enfin, le champion régional, Théo Jouniaux, 20 ans, travaille sur la ville d’Hirson, près de Laon (Aisne) : « Je viens d’un lycée agricole, j’ai changé complètement de filière »… assez atypique pour le souligner. Le vainqueur du jour reste lucide sur ses lacunes : « Je dois m’améliorer dans la découpe, être plus précis. C’est mon objectif pour ce concours national ».
Bon vent aux deux représentants/bouchers pour le prochain MAF national le 11 avril 2021.
Daniel Carlier