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La CCI Grand Hainaut sécurise la restauration… autorisée !

Nous le savons, le monde de la restauration, des bars, et des discothèques, est en proie à des difficultés financières et psychologiques dramatiques depuis plus d’une année. Pour autant, des petites touches permettent d’entrevoir une réouverture prochaine. Dans cette optique, les contraintes sanitaires du couvre-feu permettent aux restaurants de proposer aux entreprises une restauration pour leur salariés. La CCI Grand Hainaut a choisi de conforter cette démarche pour sécuriser le process.

Bruno Fontaine : « Remettre de l’activité avant le Grand soir »

Déjà médiatisée sur le plan national, cette dérogation apportée au monde de l’entreprise revêt également un volet sanitaire. « Il y a de nombreux chantiers du BTP dans le Valenciennois où les salariés sur site n’avaient aucun lieu où manger. De fait, les conditions pour s’alimenter dans une voiture, à plusieurs, avec des sandwichs etc. n’est pas très Covid. C’est pourquoi, la Fédération du BTP et l’UMIH du Grand Hainaut nous ont sollicité pour une sécurisation du système », explique Bruno Fontaine, le Président de la CCI Grand Hainaut.

Pour rappel, la convention collective du bâtiment impose la prise en charge du repas par l’entreprise. « Pour l’instant, elles donnent des tickets restaurants pour des plats à emporter, mais elles préfèrent payer un restaurateur avec de meilleures conditions de repas », ajoute Bruno Fontaine.

Conditions très strictes

Toutefois, les conditions d’accueil sont très très strictes. « La CCI vérifie les installations aux normes COVID des restaurateurs candidats. Après, c’est un accord de gré à gré entre l’entreprise et le restaurateur. L’idée est de remettre de l’activité avant le Grand soir dans les restaurants qui ont la capacité d’accueil », poursuit Bruno Fontaine.

Les conditions dérogatoires imposées sont très strictes :

  • Obligatoirement le repas du déjeuner
  • Maximum 4 par table de la même entreprise avec une distanciation de 2 mètres entre chaque convive
  • Distanciation de 2 mètres entre chaque table

D’évidence, les petites surfaces de restauration ne pourront pas accueillir les entreprises. « A ce stade, 9 restaurateurs étaient candidats pour accueillir les salariés des entreprises du BTP. Attention, là nous signons un accord entre la Fédération du BTP et l’UMIH Grand Hainaut, mais cette dérogation légale concerne toutes les entreprises (paragraphe 2 de l’article 40 du décret du 29 octobre 2020)», indique le Président de la CCI Grand Hainaut.

« réouvrir au mois d’avril », Christophe Robitail

L’absence de lisibilité concernant une date de réouverture pèse énormément sur le moral des troupes. « Bien sûr, les situations sont différentes selon vos charges fixes, mais si vous avez un gros loyer en centre-ville… ! Aujourd’hui, nous n’avons encore aucune visibilité, il est impératif que les restaurants puissent réouvrir au mois d’avril avec les beaux jours et les terrasses. Les trésoreries sont presque (voire totalement) à zéro)», commente Christophe Robitail, le président du syndicat des professionnels du Grand Hainaut (UMIH).

Concernant ce dispositif, il concerne « uniquement les restaurants avec une surface importante de travail. C’est un petit plus pour ceux qui peuvent le faire. A titre personnel, mon chiffre d’affaire est en baisse de 80% au mois de janvier 2021, donc 20% de plats à emporter », poursuit le professionnel.

Suivant le profil de l’entreprise, si le fonds d’aide de 1 500 € était insuffisant, celui de « 10 000 €, ou 20% du CAHT, peut convenir sur des petites entreprises. Par contre, dès que vous avez un gros loyer, des charges de personnel importantes, cela ne passe plus », commente Bruno Fontaine.

Néanmoins, des enseignements resteront de cette crise sanitaire. « Je vais poursuivre mon offre de plats à emporter (en hiver notamment), voire de livraison de repas à domicile, mais j’espère surtout que les habitudes de notre clientèle vont revenir afin de consommer sur place », conclut Christophe Robitail.

Comme tous, ces acteurs savent que ce mois de mars balloté entre un Covid-19 contrôlé et un variant galopant, voire une campagne de vaccination essentielle… vont guider les décisions du Chef de l’Etat. Quelles seront les obligations sanitaires au printemps prochain ?

Daniel Carlier

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