Les premiers de corvée manifestent à Valenciennes
A l’appel de l’intersyndical, une manifestation se tenait ce jeudi 04 février Place d’Armes à Valenciennes. Autour d’environ deux cents personnes, les leaders syndicaux ont pris la parole pour marteler un message social trop étouffé par la campagne de vaccination voire un (re) confinement ou pas ! Une illustration de cette réduction du service public avec le retrait programmé du Centre des finances publiques à Saint-Amand-les-Eaux, Fabien Roussel et les élus de l’Amandinois montent au créneau.
Emile Vandeville : « Le gouvernement utilise la misère pour son propre compte »
Même sous perfusion des fonds publics, l’économie commence à envoyer des signes inquiétants. « Nous le constatons depuis le mois de septembre, nous voyons arriver à l’union syndicale de Valenciennes des salariés précaires. Le gouvernement utilise la misère pour son propre compte, et le patronat est sur la même ligne. Pour moi, 2021 démarre très mal, nous le voyons sur la santé, sur l’énergie, les finances publiques, voire les étudiants venir au Resto du Coeur ou au Secours Populaire, c’est inadmissible dans un pays qualifié de 6ème puissance mondiale », commente Emile Vandeville, responsable de la section CGT Valenciennes.
Clairement, en 2020 l’entreprise ne choisissait pas de reconduire le travail en intérim, les apprentissages, voire l’alternance, pas de visibilité, pas de lisibilité, sans oublier « un moyen de réduire les effectifs, certes dans l’industrie, mais pas que… ! En effet, vous avez des associations comme pour les EHPAD agissant de la même manière. Bien sûr, nous sommes conscients qu’il y a aussi des entreprises dans une grande difficulté », poursuit-il.
Après Stellantis dans l’automobile, le nouvel attelage de l’industriel ferroviaire Alstom amène à penser « à une vague de licenciements chez les sous-traitants de rang 2 et plus », indique Ludovic Bouvier, représentant syndicale métallurgie CGT Nord Pas-de-Calais.
« On ne peut pas supprimer un service au public durant une pandémie », Fabien Roussel
Lundi dernier, les 16 communes à travers 13 maires et des élus pour les 3 autres ont manifesté devant le Centre des finances publiques du chef lieu de l’Amandinois. En effet, le Ministère en charge prévoit la fermeture du Centre des finances publiques en 2022. « Aujourd’hui, vous avez un trésorier payeur à Saint-Amand-les-Eaux pour 51 budgets, communes, CCAS, Centre hospitalier. Demain, sans modification du programme dans le Valenciennois, vous aurez un centre pour les communes à Wallers et un pour les particuliers à Valenciennes avec seulement 2 trésoriers payeurs dont l’un devrait assurer 200 budgets tout seul », commente Fabien Roussel, le député de la 20ème circonscription.
Dans cette optique, le député va rencontrer « Olivier Dussopt, en charge du dossier, afin d’obtenir un moratoire. Je suis d’accord qu’à terme il faudra peut-être réduire la présence sur Saint-Amand-les-Eaux. Mais en ce moment, on ne peut pas supprimer un service au public durant une pandémie. Avant la Covid-19, ce Centre des finances publiques accueillait près de 10 000 personnes par an. Tout le monde n’a pas accès à une imprimante, un ordinateur. On ne fait pas tout de son portable. L’immense majorité des demandes est très basique, un relevé d’imposition fiscale, etc. », conclut Fabien Roussel.
Daniel Carlier