Christophe Vanhersecker : « Plus on minéralise, plus le cycle de l’eau est rompu »
De nombreux critères permettent d’évaluer la dynamique d’une municipalité en terme d’écologie urbaine, mais entre tous la prise en compte des eaux pluviales avec ses multiples ramifications est la plus révélatrice. Rencontre avec Christophe Vanhersecker, élu de l’opposition sur la commune de Trith-st-Léger, mais également élu communautaire à la Porte du Hainaut qu’il représente au sein de l’association « ADOPTA », la référence en matière de gestion des eaux pluviales.
Christophe Vanhersecker : « Je veux sensibiliser tous les édiles du territoire sur cette thématique »
Présente depuis une vingtaine d’années au Nord de Paris, aujourd’hui Hauts-de-France et le Grand Est, l’association ADOPTA assiste de plus en plus les politiques urbaines, espaces verts, voire agricoles…, des collectivités locales et territoriales.
En effet, cet organisme conseille et propose des solutions pour la récupération des eux pluviales, mais également pour l’installation des toitures végétalisées, murs végétaux, une aide au changement, voire « des techniques alternatives grâce à leur service Recherche & Développement », précise Christophe Vanhersecker.
« 50° en moyenne dans un centre-ville minéral », Christophe Vanhersecker
Ce n’est pas un scoop, mais l’aménagement urbain se conjugue seulement depuis le 21 siècle avec un volet écologique plus raisonné, la minéralisation a trop souvent été l’apanage des mutations urbaines. Nous le constatons chaque jour sur le Valenciennois où les centre-villes sont très minéralisés, beaucoup trop au goût de l’élu communautaire. « Plus on minéralise, plus le cycle de l’eau est rompu. Il n’y a plus la filtration nécessaire de l’eau afin d’atteindre les nappes phréatiques », commente Christophe Vanhersecker.
Ce constat sans concession prend toute sa dimension avec l’évolution climatique. Les canicules successives amène une « température de 50° en moyenne dans un centre-ville minéral contre 28° en moyenne dans un bois… ! C’est pourquoi, il faut renaturer les cours d’écoles, les centre-villes, et les quartiers. Je veux sensibiliser tous les édiles du territoire sur cette thématique », poursuit l’élu de Trith-st-Léger.
ADOPTA au soutien d’un projet communal
Dans cette optique, la représentation au sein d’ADOPTA de la Porte du Hainaut doit déboucher sur une nouvelle approche de l’aménagement urbain. En tout cas, c’est le voeu de Christophe Vanhersecker « compte tenu de l’importance de l’enjeu de la récupération des eaux de pluie, cette démarche s’inscrit au niveau des agglo, voire sur le périmètre du Pôle Métropolitain (comprenant 7 agglo dans le Grand Hainaut) ».
Si on élargit le spectre de la récupération des eaux de pluie en milieu urbain, on touche aux zones agricoles où là aussi l’agriculture intensive est en ligne de mire. Tout le monde connaît le poids des lobbyings, notamment chez les semanciers, avec à la clé une complexe équation sur notre alimentation « sachant que la nourriture animale comprend 40% de la production contre 20% pour notre alimentation », précise Christophe Vanhersecker.
Voilà un succinct résumé d’une mission d’intérêt général au travers de l’association https://adopta.fr ! Nul doute que l’expertise de cette association va peser sur une démarche de plus en plus responsable des élu(e)s sur la gestion des eaux de pluie… ! Si telle n’est pas le cas, les délégués communautaires des syndicats des eaux devront creuser de nouveaux forages pour trouver de nouvelles nappes phréatiques sachant que cette solution touche à sa fin !
Daniel Carlier