(Rétro) Un grand cru se prépare
L’AGEVAL a vendangé le demi-hectare de vignes plantées en 1999 dans le cadre d’un chantier d’insertion.
Première récolte au Vignoble
Il flottait comme un air de vacances, mercredi dernier, aux abords de l’étang du Vignoble de Valenciennes. Certes, il faisait beau et chaud, en dépit de la saison déjà avancée, mais la clémence du temps n’y était pour rien. Seul contribuait à créer cette atmosphère pas tout à fait comme les autres le travail, pour le moins inattendu dans la région, des 30 salariés de l’AGEVAL venus vendanger le raisin blanc planté il y a 4 ans de cela dans le cadre d’un chantier d’insertion.
En mai 1999 en effet, l’association Vignoble Avenir, et à travers elle le défunt organisme de réinsertion « Jericho », délimitait sur les berges de l’étang éponyme une surface de quelques 5 000 M2 où mettre en terre les 4 000 plants d’un Chardonnay venu de la région d’Epernay, dans la Marne. Quoique fort louable, cette idée de réinsertion professionnelle par le vin pouvait laisser perplexe, et d’aucuns prédisaient à ce cépage qu’il ne survivait pas à la rigueur des hivers valenciennois.
C’était oublier un peu vite cependant que les comtes de Hainaut aimaient à boire le produit de leurs vignes et que du raisin de table avait été produit à Valenciennes jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale. Quatre ans plus tard, l’exceptionnelle récolte réalisée par la trentaine de salariés de l’association de réinsertion de l’AGEVAL, près d’une tonne d’un excellent raisin gorgé de sucre, aux dires d’un oeunologue dépêché d’Epernay, vient donner tort aux détracteurs du projet.
Après vinification par l’association « Taste Wyjn » d’Hondschoote, près de Dunkerque, le vin issu des coteaux valenciennois devrait être mis en bouteille en mai 2004. Il ne restera alors plus qu’à constater si le produit fini est à la hauteur de la matière première. « Initialement destiné à être partagé entre les salariés de l’association, ce raisin s’est avéré d’une telle qualité que l’option de la vinification s’est imposée d’elle-même », explique Daniel Boda, l’animateur nature de l’AGEVAL.
…, puis à décider du devenir des quelque 700 bouteilles annoncées. Vente de charité, cadeaux de Noël aux associations partenaires…, plusieurs pistes sont actuellement à l’étude, car l’association a décidé de poursuivre l’aventure de la viticulture. Le nom de baptême pour ce 1er Grand cru fut celui du « Coteau du Vignoble ».
Daniel Carlier