Robert Barillot, Grand Prix de Rome

L’artiste au tempérament truculent, indomptable dirions-nous aujourd’hui,… est mort le jour de son anniversaire, le 18 septembre 2001, cet artiste s’éteignit à 80 ans au sein de la Maison de retraite où il résida en fin de vie. Cet homme pétri d’indépendance a su manier le paradoxe en affichant comme un étendard son Prix de Rome, gage d’une excellence artistique, et en même temps pour mieux asséner qu’en art les diplômes sont de peu d’importance. Durant près de 40 années, il vécut à l’ombre de l’Ecole des Beaux-Arts de Valenciennes, comme élève, professeur, puis directeur, l’ascenseur artistique en quelques sorte !

Robert Barillot fut aussi un conseiller municipal à Valenciennes de 1989 à 1995. En 2000, il fit don à la ville du plâtre original « La lapidation de Saint Étienne », qui sera coulé en bronze et installé en octobre 2001 à deux pas aujourd’hui du tout nouveau « Resort Hôtel Royal Hainaut ».

Plus prophète en son pays, l’artiste ne fit plus partie des courtisans de l’Hôtel de Ville. Totalement absent des cérémonies officielles, la ville de Valenciennes a néanmoins rendu un hommage à la mesure de l’artiste à travers une exposition éponyme… comme une réparation quelques mois après son décès.

Son trait artistique fut fortement inspiré par la perfection du monde, ces oeuvres s’inspirèrent pour l’essentiel dans la mythologie et la tradition chrétienne à travers des peintres comme Michel-Ange ou Rubens. Chemin faisant, il se tourna plus vers la peinture durant la seconde partie de sa riche carrière, faute de commandes officielles pour des sculptures… !

Un ouvrage remarquable de Jean-Claude Poinsignon est dédié à Robert Barillot. Il est disponible à la Médiathèque Simone Veil de Valenciennes.

Daniel Carlier