(Beuvrages) Ali Ben Yahia « la laïcité n’est pas contre les religions »
Sur la commune de Beuvrages, le maire a souhaité rendre un hommage à Samuel Paty dont l’assassinat vendredi dernier va profondément modifier le chemin républicain. Ali Ben Yahia, en présence du corps enseignant, a donc rendu un hommage devant l’Hôtel de Ville sous les couleurs de la République.
Ali Ben Yahia : « Une conception dévoyée de l’Islam »
Le premier magistrat clame haut et fort un acte « abominable et atroce » sous la forme d’une anaphore « assassiné…, assassiné…, assassiné… ». Il condamne dès l’origine de cette affaire à travers « une vindicte populaire avec un relent d’intolérance, alors que Samuel Paty travaillait les conditions de l’esprit critique, celui de la pleine citoyenneté, une mission d’éducation ! », indique l’édile de la commune.
Il fustige également « une conception dévoyée de l’Islam », un avis partagé sur les médias par une communauté musulmane, forte dans le Hainaut par ailleurs. « Face à cela, il ne faut rien lâcher », assène-t-il.
« Notre République une, indivisible, et laïque », Ali Ben Yahia
Pour ne pas céder un pouce de la liberté d’expression, il est important d’expliquer, de convaincre encore, et toujours. « Sous les 3 couleurs de notre drapeau, notre République une, indivisible, et laïque. La laïcité n’est pas contre les religions, c’est un contre-sens, c’est un idéal positif ! », commente Ali Ben Yahia.
C’est pourquoi, cette cérémonie se déroulait aux cotés du corps enseignant à travers la présence d’un représentant de l’école élémentaire, de l’inspection académique, mais également de la Principale du Collège de Beuvrages.
« Prêt à répondre à des questions », Sabine Raulin
En aparté, Sabine Raulin, la principale adjointe du collège doté de 480 élèves en zone REP +, explique les objectifs de cette rentrée (le 02 novembre) particulière. « C’est un sujet délicat et complexe. En dehors de la minute de silence, il y aura une concertation entre les enseignants pour harmoniser une parole face aux élèves. Bien sûr, nous adaptons le discours suivant l’âge du public. Et surtout, parlerons les enseignants en charge de l’instruction civique, l’affaire de tous, mais en capacité de le faire. Il faut être prêt à répondre à des questions », conclut la Principale adjointe du collège.
Daniel Carlier