Quatre garçons dans le vent…condéen !
Quatre listes sur la même longueur d’onde, quatre engagements citoyens, un programme à quatre voix, Joel Bois tête de liste « Condé Autrement » est venu parler à la presse locale en compagnie de Roland Bouvart, Moktar Aiche, et de David Richer avec des militants venus entendre cette singularité très Condéenne, la terre de tous les possibles… politiques !
(Visuel des 4 têtes de liste du 1er tour à Condé-sur-l’Escaut)
Joël Bois : « Construire ensemble, ne rien faire seul !»
Quelques jours avant le second tour, la liste de Joël Bois et de ses soutiens est venue afficher sa capacité à échanger. Le choix du lieu n’est pas anodin, la salle de Lorette dans le quartier Condé-Macou, la plus forte densité de population sur Condé-sur-l’Escaut, et ceci pour bien montrer qu’il n’y a pas que le centre ville.
Evidemment, les choses ont changé entre le 15 mars, et ce mois de juin. « Le Covid-19 a fait beaucoup évolué les choses. Une crise sociale et économique arrive, elle sera difficile pour la population, mais également pour les collectivités locales. D’ailleurs, notre programme s’adaptera plus rapidement à cette situation. La critique du maire sortant est assez comique pour un candidat qui n’a pas respecté ses engagements sur le Pôle Santé, la réalisation de la Place Delcourt très accidentogène, elle est mal née, etc. » , entame Joël Bois.
Ensuite, une critique récurrente à l’endroit du maire est « son attitude autocrate. Il décide tout seul. De notre coté, notre volonté est de continuer ensemble, ne rien faire seul », ajoute Joël Bois.
« Grégory Lelong finit a 11 élus le mandat (sur 20 initialement), il n’y a même plus de réserve de colistier. Comment est-ce possible ? », tance Roland Bouvart.
Bien sûr, cet agglomérat (politique) de quatre listes du 1er tour prête le flanc à la critique. Les locuteurs du jour n’en ont cure « durant la campagne du 1er tour, les 4 listes n’ont pas émis de critiques entre elles », précise Joel Bois.
On voit clairement poindre une volonté de casser les clivages, voire les distanciations idéologiques… « la droite et la gauche n’existent plus. La bonne question est comment est-il possible dans une ville de moins de 10 000 habitants de partir à 6 listes au 1er tour. C’est tout simplement le résultat de la gestion de Grégory Lelong », indique David Richer. Cette union trouve sa source aussi dans le mode de gouvernance locale « seul sans jamais rien demandé aux autres. Il agit dans sa tour d’ivoire. Il faut déjà rendre l’hôtel de ville aux habitants », précise Joël Bois.
« maire sans cumul », Joel Bois
D’ailleurs, élu maire, Joël Bois « serait sans aucune autre casquette. Pas de cumul des mandats contrairement au maire en place avec 5 casquettes, on ne peut pas tout faire, c’est pourquoi les Condéennes et Condéens n’ont pas vu Grégory Lelong pendant 5 ans et demi ». Au reproche tangible de l’impossibilité de siéger au Conseil de Valenciennes Métropole compte tenu de son métier de chef de service à la CAVM, il répond tout de go : « Oui, mais moi je connais depuis plus de quinze ans la maison (agglo) de l’intérieur et dans tous les services ».
Un programme commun… !
La traduction en l’absence d’une fusion de quatre listes « cela était trop compliqué, nous avons eu l’information trop tard. Nous pensions tous à un nouveau vote sur deux tours en septembre/octobre. Par contre, ce programme s’est enrichi des propositions des 3 autres listes comme le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) », commente David Richer.
» Nous avons constaté que beaucoup de points de nos programmes étaient similaires « , souligne Roland Bouvart. « En fait, nous n’avions pas la même sémantique, comme pour le développement de la démocratie participative sur mon ancien programme », précise Joël Bois.
Pour sa part Moktar Aiche souligne que « le volet sécurité a été pris en compte par Joël Bois avec notamment la création d’un CSU (Centre de vidéo surveillance), tout comme la mise en place d’un fonds de soutien aux commerçants. Moi comme commerçant, je ne l’ai jamais vu en 5 ans le maire de la commune ! ».
« Ce programme a un socle social très fort. D’ailleurs, il vaut mieux une bonne entente qu’une mauvaise fusion. Passons à autre chose », poursuit Roland Bouvart.
On peut noter quelques idées intéressantes comme « la rénovation des remparts de la commune via les chantiers d’insertion. Nous allons dès notre arrivée (si élu) contacter les associations dans le domaine », indique Joël Bois. Dans le Grand Hainaut, nous avons un bel exemple avec l’association ADACI en charge de la rénovation des remparts de la ville de Le Quesnoy. ADACI fait partie du Groupe ADELI basé à Valenciennes.
« une souffrance du personnel de la commune », David Richer
Partie intégrante de ce programme, la gestion des salariés « où il y a vraiment une souffrance du personnel. En témoigne cette manifestation de ce samedi 20 juin, c’est un message-Faîtes quelque chose – Bien sûr qu’il est politique, mais cela témoigne d’un raz le bol de la gestion de Grégory Lelong », commente David Richer.
Pour ce quatuor, il faut une autre approche du tissu associatif avec la mise en place « d’une grille des subventions des associations. Comme pour cette année, il aurait fallu étudier cas par cas », précise Joël Bois.
Enfin, point très important sur la ville de Condé-sur-l’Escaut, la place du tourisme au sein de cette commune dont les richesses sont inégalées sur le Valenciennois. « Pourquoi n’y-a-t-il plus d’office de tourisme à Condé-sur-l’Escaut comme à Sebourg d’ailleurs ? Il faudrait la même agglo pour tout le monde », assène Joel Bois.
« Nous ne voulons pas seulement des miettes de la CAVM », poursuit Roland Bouvart, un vieux cheval de bataille de l’élu d’opposition, mais dont la réalité financière et bâtimentaire est concrète. De fait, le Pays de Condé n’a pas de Centre aquatique alors qu’ils fleurissent partout sur le Hainaut. « Il faut un plan piscine », disent de concert les 4 voix de l’opposition « et transfrontalier », ajoute Roland Bouvart.
Un programme travaillé de concert compte tenu « qu’on s’entend, et qu’on écoute ! », précise Joël Bois (télécharger le nouveau programme du second tour).
Un problème de personne avec M. Manganaro
Bien sûr, l’idée d’une fusion à 5 listes a émergé à un moment où à un autre. M. Moktar Aiche indique en toute franchise « j’ai un ami très proche dans la liste de M. Manganaro, et cela ne changera pas. Oui, il y a eu des contacts ». Pour autant, la pierre d’achoppement est très ciblée : « On ne peut pas pendant 5 ans valider toutes les décisions du maire, et se présenter. C’est avec la tête de liste que cela ne colle pas ! », mentionnent les 4 intervenants. « D’ailleurs, on ne démissionne pas, on s’oppose, et on va jusqu’au bout de son mandat », indique David Richer. Enfin, son programme ne recueille que peu de suffrages « c’est le catalogue de la Redoute », commente Roland Bouvart.
« Moi j’y crois », Joel Bois
Sur cette capacité à s’entendre après l’élection en cas de succès le 28 juin prochain. Elle va se traduire concrètement. « Nous sommes dans une ville de moins de 10 000 habitants. Nous allons pouvoir (légalement) ouvrir nos commissions aux membres des 4 autres listes sauf pour nos obligations légales concernant la commission des finances et des appels d’offres », indique Joël Bois.
De même, durant le Conseil municipal, une possibilité en fin de Conseil d’une «Tribune où une personne individuelle, une entreprise, une association, etc., pourra venir présenter un projet, une doléance, nous critiquer etc. », présente Joel Bois.
« Franchement, je suis déjà fier d’avoir réussi cette entente cordiale quel que soit le résultat du 28 juin prochain. Moi j’y crois, car c’est une ambition collective », indique Joël Bois.
Enfin, la tête de liste tient à préciser « que je ne fais jamais une attaque sur la personne. Ce n’est pas dans ma façon de faire de la politique. J’aimerai que cela soit réciproque ! ».
Daniel Carlier