(Petite-Forêt) Sandrine Gombert : « C’est un vote sur un tour ! »
Près de 75 jours jours plus tard sur la commune de Petite-Forêt, une crise sanitaire mondiale plus loin, mais pourtant rien n’a bougé politiquement sur cette commune limitrophe à Valenciennes. En effet, le second tour prévu le 28 juin prochain s’affiche comme celui du 1er tour avec 3 listes sur la ligne de départ.
Sandrine Gombert entre prudence et confiance
Petite-Forêt faisait partie de ces communes où le maire sortant avait décidé de ne pas se représenter en mars 2020. Pensant de fait cesser ces fonctions le 22 mars au plus tard, Marc Bury est pourtant officiellement au pilotage de la commune jusque fin juin, voire début juillet, suivant la date d’installation du nouveau conseil municipal.
Le maire sortant est également un soutien affiché de Sandrine Gombert, élue de la majorité sortante. « Notre liste de 27 colistiers (déposée vendredi dernier) sera la même que pour le 1er tour (score de 45,08%), elle est inscrite « Divers Gauche ». Elle est composée majoritairement de la PFAC (Petite-Forêt à Aout Coeur), l’association en soutien de Marc Bury, et quelques membres de mon équipe (11 membres dont 7 en position éligible). Nous avons eu pour cette élection une approche non politique, seuls 8 colistiers sont cartés politiquement », entame l’élue de la majorité sortante.
La particularité de ce vote sur Petite-Forêt est qu’un autre membre de la majorité sortante est également en lice. En effet, Grégory Spychala a déposé une liste (enregistrée PCF). « Le soir du 1er tour, le 15 mars, il a déclaré immédiatement qu’il se maintiendrait au second tour (score de 33,75%). Il s’est placé de suite dans une opposition. J’ose croire qu’un score plus conséquent du Rassemblement National (21,08%), le 15 mars dernier, aurait conduit à une fusion des listes. C’était mon intention si j’arrivais derrière M.Spychala », indique Sandrine Gombert.
« Nous étions en contact permanent avec Marc Bury », Sandrine Gombert
Bien sûr, la responsabilité du maire sortant était pleine et entière durant cette période de confinement, de gestion de la pénurie de masques au national comme en local, du contact avec la population etc. « Nous étions en contact permanent avec Marc Bury. Ensuite, nous avons des réunions du conseil municipal en distanciel. Je pense que la crise a été bien gérée sur Petite-Forêt. Seul un membre de l’équipe de M.Spychala était présent à ces réunions », précise-t-elle.
Plusieurs initiatives sont à noter comme un partenariat entre le CCAS, les personnes très isolées, et le Drive d’Auchan afin que ces dernières soient livrées chez elle.
« Rien n’est gagné, je reste très prudente », Sandrine Gombert
Ce scrutin du 28 juin se présente presque sous la forme du choix d’un jour sur Petite-Forêt. « En fait, c’est un vote sur un tour ! Pour moi, le vote du 15 mars 2020 était une prise de température. Rien n’est gagné, je reste très prudente. Même en septembre/octobre, cette date n’aurait pas fait bouger les lignes électorales sur Petite-Forêt. Enfin, qui vous dit qu’en septembre la situation sanitaire serait plus maîtrisée que fin juin ? », poursuit-elle.
En terme de campagne, les candidats ne pourront pas organiser de réunion publique, pas non plus de porte à porte. « D’ailleurs, les habitants ne comprendraient pas cette prise de risque. Donc, nous communiquerons par de l’information toutes boîtes aux lettres, et sur les réseaux sociaux, site internet… sans oublier le soutien du maire sortant », commente Sandrine Gombert.
Par ailleurs, Sandrine Gombert met en exergue le besoin impérieux d’ une « remise en route de la machine. Beaucoup de projets sont à l’arrêt avec des agglo non installées », indique Sandrine Gombert. D’ailleurs, le nouveau PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal), légalement au 01 janvier 2020, mais repoussé avec l’accord du Sous-Préfet de Valenciennes pour le mois de septembre pourrait de nouveau prendre un temps de retard.
« Nous avons réfléchi à un protocole sanitaire », Sandrine Gombert
Le moins que l’on puisse dire est que la France n’était pas prête à faire face à une pandémie, et par capillarité l’immense majorité pour ne pas dire la quasi totalité des collectivités locales françaises. « Nous n’avons pas changé notre programme, mais nous ajoutons des procédures pour Petite-Forêt afin de faire face à toute autre crise sanitaire potentielle dans les prochaines années », précise Sandrine Gombert.
Ensuite, si la fin de la crise sanitaire pourrait poindre, la crise économique sera incontestablement un enjeu crucial pour toutes les collectivités. Vague de licenciements, perte de pouvoir d’achat, mais également un commerce de proximité en délicatesse, c’est un fait économique tangible. En cas de succès le 28 juin prochain, Sandrine Gombert pense à la suite : « Seuls quelques commerces de proximité ont bénéficié de cette crise sanitaire, les autres sont en souffrance, nous aiderons le tissu de commerçants et artisans sur Petite-Forêt à travers des appels d’offres, des achats pour la commune… ».
Abstention aussi importante que le 15 mars, voire plus, ou participation plus classique à une échéance municipale, cette équation électorale est composée d’un grand nombre d’inconnues sans aucun algorithme de référence, la prudence est donc de rigueur… !
Daniel Carlier