Frédérique Vidal : « Nous envisageons tous les scénarios pour septembre 2020 »
Au cours d’un périple dans la région des Hauts-de-France, Frédérique Vidal, la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a fait une étape à l’Université Polytechnique des Hauts-de-France. L’objectif affiché était de baliser, par visio conférence avec les présidents des universités régionales, toutes les éventualités sanitaires pour la prochaine rentrée de septembre (Visuel du Président de l’UPHF Abdelhakim Artiba avec la ministre)
Frédérique Vidal : « Nous voulons porter l’accent sur l’accueil des néo-étudiants ! »
En pleine période d’examens distanciés sur l’Université Polytechnique des Hauts-de-France, toutes les pensées sont déjà tournées vers septembre. Quid de cette crise sanitaire, personne n’est capable de prédire un avenir médical. « C’est pourquoi nous envisageons tous les scénarios pour septembre 2020. Un nouveau plan sanitaire, une 2ème vague ou bien une disparition du virus, personne ne sait. Nous devons tirer profit des nouvelles pratiques développées durant cette période de Covid-19 », commente la Ministre.
« Privilégier un enseignement hybride », Frédérique Vidal
Durant ce Covid-Time, l’enseignement distanciel est devenu la référence pédagogique au sein de l’UPHF. « Certains enseignants se sont prouvés qu’ils étaient capables de le faire. Les étudiants ont adhéré à cette pédagogie à distance. Seul un faible pourcentage d’étudiants n’a pas pu suivre cet enseignement distanciel», souligne Franck Barbier, vice-président du conseil de la formation et de la vie étudiante.
« Nous avons chiffré entre 6 et 7% le nombre d’étudiants dans l’incapacité de suivre cet enseignement distanciel. Pour réduire ce chiffre au plus bas, nous avons prêté 50 ordinateurs portable. Puis, pour la rentrée de septembre, nous avons déjà commandé 150 ordinateurs et tablettes pour prêter ces deniers à d’autres étudiants », précise Dorothée Callens, Vice-présidente déléguée Réussite Étudiante.
Néanmoins, le distanciel ne sera pas la fin de la présence physique d’un enseignant. « Si nous n’avions pas besoin d’enseignants, cela se saurait depuis longtemps. Nous sommes plus pour privilégier un enseignement hybride avec une partie en présentiel et une autre en distanciel. Il faut absolument conserver un lien physique enseignant/étudiant », précise la Ministre.
Est-ce la fin des amphithéâtres bondés entre 500 et 1000 étudiants, assis sur les marches, debout serrés comme dans une boîte de sardines…, il est possible que le choix entre enseignement distanciel convenant à certains, et le présentiel plus en phase avec d’autres personnalités devienne une solution à un accès équitable à l’enseignement universitaire… !
« Un semestre d’enseignement distanciel pour les étudiants étrangers », Souad Harmand
Bien sûr, le sujet des étudiants étrangers entrants et sortants au sein de l’UPHF constitue une problématique très sérieuse pour la direction. « Pour les futurs étudiants étrangers à l’UPHF et ceux repartis chez eux pour le confinement, nous allons sans doute proposer un semestre de cours distanciel, puis un second semestre chez nous », explique Souad Harmand, la vice-présidente du Conseil d’Administration de l’UPHF.
L’autre sujet sensible et concret concerne les étudiants étrangers sur les différents campus de l’UPHF dans le Valenciennois. « La majorité n’a pris le risque de rentrer chez eux, ils sont restés sur le campus », précise la vice-présidente.
L’adaptation des néo-étudiants
Le sujet pris très au sérieux par le Ministère et l’ensemble des présidents des universités des Hauts-de-France s’inscrit dans la gestion des prochains impétrants au sein de l’UPHF. « Après plusieurs mois sans enseignement présentiels, l’adaptation pourrait être complexe. Nous voulons porter l’accent sur l’accueil des néo-étudiants ! Les Universités se préparent pour cet accueil particulier en septembre prochain », poursuit Frédérique Vidal.
Vers un campus revisité…
Cette nouvelle approche de l’enseignement universitaire à deux têtes, mi-présentiel, mi-distanciel, pourrait également revisiter l’université dans son ensemble. « Il faut repenser l’université comme un lieu de vie, les lieux de restauration, et tous les espaces au sein de l’université », commente Franck Barbier.
Cet ouragan sanitaire est-il le prélude d’un nouveau rapport à l’espace pédagogique ? Vient-on seulement à l’université pour consommer un cours magistral et repartir dans les meilleurs délais du site pédagogique ou à l’université pour vivre un enseignement quel que soit son format ? C’est peut-être le grand voyage de l’Université française pour ce XXIème siècle !
Daniel Carlier