Les tops, les stables, et les flops des thématiques d’une élection municipale inachevée !
Voilà, la campagne de ce 1er tour s’est achevée dans un climat improbable, le second tour est reporté en juin prochain pour une dizaine de communes dans le Valenciennois. Portons un regard sur les programmes des candidats, les nouveautés, les classiques, les oubliés, voire les dépassés… !
(Installation de composteurs collectifs)
Les TOPS :
Ecologie de proximité
Sur la plus haute marche du podium, vous avez l’écologie de proximité où quasiment chaque programme contenait une thématique sur l’environnement. On ne lâche plus timidement les mots « développement durable » dans un coin de son programme, on affiche des paragraphes entiers sur la transition écologique avec très souvent des idées et initiatives très originales en la matière. 2020 marque indéniablement l’arrivée en force de la prise de conscience locale d’une démarche volontariste, mais également participative sur le sujet, un dialogue actif entre le gouvernement local et ses administrés. Le public ne peut pas tout, mais il peut guider, agir vite, et envoyer les bons messages.
La sensibilisation à la banquise en train de fondre, on connaît ! Intéressons-nous à l’air que nous respirons chez nous ! L’apparition des zones de fraîcheur un peu partout est très symptomatique, les micros-forêts etc.
D’ailleurs, on peut noter que les deux têtes de liste EELV sur le Hainaut (Valenciennes et Saint-Saulve) ont réalisé des scores conséquents, une première sur le Valenciennois, un véritable message.
On pourrait mettre en parallèle la recherche de piste d’économie, notamment énergétique. Dire que le vase communicant est tout trouvé serait un raccourci facile, mais terriblement impliquant pour tous les citoyens, un euro public économisé = un euro reversé au budget local. De facto, la lutte contre les passoires thermiques est de fait un élément constitutif de l’écologie transversale.
La Police intercommunale et la violence routière
Plusieurs communes sur les deux agglos ont préconisé une police intercommunale, dans le Denaisis, dans le Pays de Condé, l’étoffement d’une police déjà existante entre Raismes, Anzin, Beuvrages, et Petite-Forêt, voire d’’autres secteurs. En effet, la nécessité d’une sécurité de proximité, d’un présentiel sur le terrain plus important se heurte avec la réalité du coût pour la collectivité. Cette dualité amène à cette conclusion, ensemble on est nettement plus efficace !
Quasiment jamais vu dans un programme, ces deux mots sont devenus une partie intégrante des programmes de nos candidat(e)s. La vitesse, c’est dépassé était le slogan bien connu d’une publicité d’antan. Cela se concrétise aujourd’hui par une exaspération des accidents de la route consécutifs à des comportements délictueux, pour ne pas dire totalement irresponsables sur les voiries communales. Sur ce sujet, l’heure est l’aménagement urbain tous azimuts pour ralentir les véhicules, mais également à une répression encore plus dure en collaboration avec le Ministère public. Nul doute que le déploiement des caméras de plus en plus omniprésentes sera très dissuasif dans ce domaine.
Le budget participatif :
Sur le Valenciennois, la commune d’Anzin a repris l’initiative d’un budget participatif, un volet déjà bien ancré dans certaines communes de France. Lancé en 2018, cette commune consacrait à l’origine 50 000 € par an avec un choix des projets par les habitants.
Là, un nombre conséquent de candidats ont proposé cette initiative avec différents niveaux d’intervention, par quartier afin de ne pas générer de frustration entre les administrés, par vote de la population entre un panel de projets, d’autres outils participatifs au budget local apparaîtront durant ce mandat, c’est une évidence !
Les Stables :
Impôts locaux zéro
Le maintien des taux d’impôts locaux sans une hausse sur l’ensemble du mandat constitue le grand classique, voire pour certaines communes une baisse sur le foncier bâti. Attention, ce prochain mandat s’inscrit avec la fin de la taxe d’habitation en 2022. Quelle sera la compensation de l’Etat pour les collectivités locales ?
Police municipale
Quasiment toutes les communes ont franchi le Rubicon, sous une forme ou une autre, la police municipale n’est plus un tabou sémantique, plus la mission régalienne de la puissance publique. Elle concerne au premier chef l’édile de la commune au même titre que le Sous-Préfet de Valenciennes, un avis ancré dans l’inconscient des électrices et des électeurs donc pris en compte par le gouvernement local…, et l’opposition !
Le logement pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap
Si le sujet du logement social est plutôt dans les « Flops », l’attention de nombreux candidats vis à vis des populations plus fragiles en âge ou par leur handicap est indéniable. Habitat partagé, béguinage, toutes les idées sont sur la table. Pourtant, elles sont en balance avec des dispositions de la loi ELAN, novembre 2018, permettant aux bailleurs sociaux de vendre une partie de leur parc social. Ces derniers furent très discrets sur le sujet, et beaucoup plus loquace en amont sur la ponction de l’Etat sur leurs fonds propres.
Les Flops :
Logement social :
Certes, vous avez les communes concernées par le programme ANRU 2 (ou plutôt NPRU) ou encore celles importées par l’autre volet majuscule sur le Valenciennois, le Renouvellement du Bassin Minier, mais le logement social fut un sujet sous le boisseau durant cette campagne. On parle de « rééquilibrer » le parc social, de faire revenir un pouvoir fiscal sur la commune, de collectifs privés pour compenser les baisses de dotations fiscales, pour attirer les populations sur le Valenciennois… !
On dissimule sciemment la vérité, plus de 10 000 demandes de logements sociaux sont en souffrance dans le Valenciennois, une zone urbaine assez éloignée de la banlieue de Deauville… !
La permanence électorale :
Autant faire permanence au sein de son hôtel de ville tout au long d’un mandat est fondamental, mais la prise d’un local pour une élection de proximité apparaît complètement désuet. En gros, que se passe-t-il comme événement transcendent durant une élection locale au sein de sa permanence, une inauguration de permanence, une présentation de liste, voire un programme, mais pour le reste quid ? Combien de visiteurs spontanés ? Quel est l’impact réel local ? On n’est proche du zéro pointé, mais d’un coût réel dans les comptes de campagne. En 2020 (et plus encore 2026), cette dépense d’argent public, si le candidat fait plus de 5%, est totalement dépassée.
Bien sûr, ce propos ne vise surtout pas à passer en tout numérique ! Il faut trouver un mode d’expression, hors réunion publique, hors porte à porte, comme le rassemblement spontané etc., il faut imaginer la démocratie directe de demain, même le code électoral doit s’adapter… !
L’élu local et l’intercommunalité
Beaucoup de candidats ont exposé leurs critiques devant les rapports avec l’intercommunalité, leur mode de fonctionnement très singulier. Rien ne pourrait changer dans les habitudes d’autant plus que le Coronavirus a permis a l’immense majorité des sortants une élection 1er tour, le plus souvent avec une participation indigente en terme de pourcentage sur le nombre d’inscrits sur les listes électorales de la commune. Mais, c’est le principe de la démocratie immensément respectable, et même une performance dans ce contexte électoral inédit en France. On verra à l’usage si les pratiques changeront, mais il est fort à parier que des fusions intercommunales sont programmées (2021 Porte du Hainaut et Valenciennes Métropole), voire 7 agglo dans le Pôle métropolitain, mais plus encore la dernière chanson du Conseil départemental du Nord, pour un ultime mandat avant son agrégation au Conseil régional !
Daniel Carlier