L’APEI du Valenciennois remporte deux prix
Pour la 1ère fois, l’Union départementale des APEI a lancé un appel à projets, baptisé « Démarche inclusive en établissement », destiné à toutes les structures d’accueil des enfants et adultes en situation de handicap intellectuel. A cette occasion, deux structures de l’APEI du Valenciennois ont remporté un prix.
L’IME Leonce Malecot à Saint-Amand-les-Eaux, un projet inclusif de citoyenneté !
L’IME Leonce Malecot accueille des enfants jusque 20 ans. Parmi ceux-ci, un groupe encadré par des enseignants spécialisés s’est vu confronter au défi de l’information en phase avec l’actualité.
L’idée première était de trouver un autre axe de travail que l’inclusion scolaire. « Tout de suite, nous avons pensé à la communication, car les jeunes sont aujourd’hui très présents sur les tablettes, les écrans, et les téléphones. Ensuite, le lien avec l’actualité proposé fut celui de la défense de l’environnement à travers des actions ciblées », précise l’enseignante spécialisée, Delphine Mathieu en charge du projet avec Clémentine Monnière, et Lucie Guillaume. Comment dire, difficile de trouver un sujet plus en prise avec le moment !
Plusieurs initiatives ont été prises en la matière. « Tout d’abord, nous apprenons aux enfants comment envoyer un mail. C’était la 1ère fois pour eux. Ensuite, il faut passer un appel téléphonique afin d’informer un interlocuteur de son initiative, puis s’exprimer face à un public comme aujourd’hui. Il faut souligner que l’appel téléphonique est très compliqué, car l’enfant ne visualise pas la personne et manque de repère juste avec le son », précise-t-elle.
Ensuite, des actions liées à la défense de l’environnement furent engagées comme le ramassage des déchets dans un parc très proche de l’IME Leonce Malecot. Sur ce temps passé dans cet espace vert, certains jeunes prennent la parole. « C’est une bonne idée »… « C’est très sale »… « Pourquoi jeter des bouteilles etc. dans la nature », bref on se le demande aussi ! D’autres sorties de cet acabit pourront se dérouler durant ce projet «Démarche inclusive en établissement ». Les déchets qui ne sont pas dans les poubelles polluent la planète. C’est un message simple ! Tous ces enfants en situation de handicap cognitif l’ont bien intégré contrairement à des milliers de citoyens sans un handicap dans le Valenciennois.
Puis, l’idée d’une récupération de piles et batteries s’est invitée dans ce projet. « Les jeunes sont donc allés se présenter dans des lieux publics comme en mairie de Saint-Amand-les-Eaux afin de déposer un bac de récupération des batteries. Bien sûr, ils ont eux-mêmes prévenus les agents de la ville par un moyen de communication. Nous avons déjà récolté près de 9kg de batteries », précise Delphine Mathieu. Donc, le projet conduira ces enfants à déposer dans le plus de lieux possible ces bacs de récupération de batteries. Ces dernières seront envoyées aux professionnels du recyclage.
« C’était la 1ère fois que l’UDAPEI lance ce type d’appel à projets. Nous avons remporté deux prix, celui avec l’IME Malecot nous a rapporté 3 500 €. C’est important, car nous avons acquis un ECI (Ecran Numérique Interactif) avec des claviers connectés Bluetooth pour les enfants », commente Sophie Maquinghem, la directrice de l’IME LEONCE Malecot.
Centre habitat « Les Peupliers » à Vieux-Condé, une représentation aux Turbulentes en 2021 !
L’autre projet récompensé au mois de décembre 2019 par l’UDAPEI est sous la responsabilité de Bruno Blaszczynski, directeur du Pôle Habitat du Valenciennois. « Il y avait pas moins d’une quinzaine de projets présentés par les différentes APEI dans le département du Nord », précise ce dernier.
Le site choisi fut celui du Centre Habitat « Les Peupliers » à Vieux-Condé. Cet établissement de l’APEI du Valenciennois accueille des adultes de 18 à 65 ans. « Là, nous sommes dans un projet très différent puisque les adultes concernés sont également intégrés dans des ESAT (Travailleurs protégés). Nous parlons donc d’une activité le soir ou le week-end », précise Vincent Houba, chef de service adulte/ESAT.
En l’espèce, la bonne idée fut de surfer sur une collaboration existante. « Depuis 3 ans, nous avons noué un partenariat avec le Boulon à Vieux-Condé où nous participons à l’installation des décors pour l’événement des Turbulentes chaque mois de mai », explique-t-il. Là, l’idée est de pousser l’engagement beaucoup plus loin « nous voulons faire une représentation, faire partie du programme des spectacles, être sur l’affiche. En terme de timing, il était impossible de la programmer pour cette édition des Turbulentes 2020 avec plusieurs séances de répétition par semaine, trop lourd pour notre public. Nous partons sur l’édition 2021 avec un début des répétitions dès à présent jusqu’en mai 2021 », poursuit Vincent Houba.
Comment ce projet d’une ambition magnifique va s’organiser ? « Nous allons travailler avec la compagnie Barks afin qu’elle nous accompagne dans ce projet. L’objectif final est d’associer l’art du cirque avec un atelier de percussion, en l’occurrence « The Batucada ». Cet atelier existe déjà où nous recyclons aussi des objets pour faire de la musique. D’ailleurs, nous sommes invités par la municipalité pour des manifestations publiques. Cette fois, nous allons mélanger le cirque et la musique pour une représentation à la manifestation des Turbulentes 2021 », commente Betty Brasselet, la responsable de ce projet pour l’établissement Les Peupliers. Sans aucun doute, l’art circassien se marie merveilleusement bien avec une musique adaptée, nous sommes déjà impatient de découvrir le fruit de ce travail au long cours.
La tache est colossale, mais le défi captivant ! En effet, le Boulon (Centre National des Arts de la Rue) est un site reconnu nationalement voire delà de nos frontières pour son festival annuel des Arts de la Rue, une occasion de mettre en lumière le potentiel inclusif de ces publics d’un APEI.
Pour ce projet, l’UDAPEI a attribué la somme de 5 000 €, une somme dont l’utilité sera nécessaire dans l’accompagnement de ce projet chronophage et dévorant, mais qui tombe à pic en 2021 pour les 60 ans de l’APEI du Valenciennois.
Daniel Carlier