Territoire

Laurent Degallaix : « Valenciennes Métropole devrait récupérer la présidence du SIMOUV »

Pour le dernier Conseil communautaire de Valenciennes Métropole, le Budget primitif était au menu tout comme le mercato des compétences, le transfert de la gestion eaux usées et potables au sein de l’intercommunalité. Cet ultime rendez-vous intercommunal fut aussi le temps d’une grande annonce… politique intercommunale (visuel Cité des Congrès à Anzin, investissement phare de la CAVM sur ce mandat).

Laurent Degallaix : « Valenciennes Métropole n’a jamais été une assemblée politique ! »

Sur le volet climat, plusieurs dossiers étaient sur la table avec notamment la présentation du « Plan Climat Territorial » par Hervé Brouillard. Des objectifs précis sont définis en terme de qualité de l’air sur le territoire comme la réduction de 68% des émissions directes de gaz à effet de serre en 2050 par rapport à 2016, 54% les consommations d’énergie en 2050, renforcer le stockage carbone, mais également un plan Vélo et Trotinettes. « Nous n’avons que 2% de pratique vélo sur ce territoire. Nous votons cette délibération ce jour afin de continuer notre action, via un nouvel exécutif, dès 2020 », précise Hervé Brouillard.

Et un petit tour politique sur le SIMOUV

Ensuite, la thématique du transport public est venue s’inviter dans les conclusions de cette mandature par Laurent Depagne « car nous devons réfléchir sur le transport public dans cet arrondissement, comment améliorer le déplacement des citoyens ? ». En clair, la communauté d’agglomération de Dunkerque avec sa gratuité du transport public fait des émules très au delà de son périmètre d’intervention. La gratuité totale du transport public dans le Valenciennois serait incontestablement une avancée sociale et écologique d’une grand ampleur.

Le Président de Valenciennes Métropole saisit la balle au bond : « Compte tenu de la présidence du SIMOUV par la Porte du Hainaut, et d’un principe d’alternance, Valenciennes Métropole devrait récupérer la présidence du SIMOUV pour apporter sa vision du transport public ».

En politique, cela s’appelle une main tendue à un candidat putatif communautaire au sein de l’hémicycle de Valenciennes Métropole. En clair, si tu votes pour moi, tu peux obtenir le siège de président du SIMOUV en charge du transport public…, c’est ça le message politique de Laurent Degallaix à la gauche communautaire. Sans oublier que compte tenu de la candidature révélée, mais sans surprise depuis l’article du journal Marianne, de Sébastien Chenu à Denain, on n’hésite plus à ranger Anne-Lise Dufour, maire de Denain, dans les perdantes. Le corps électoral n’est pas encore froid… sympa les amis(e)s politiques tout de même !

« Depuis l’origine, Valenciennes Métropole n’a jamais été une assemblée politique, mais une intercommunalité de projet« , indique Laurent Degallaix dans son discours de clôture. Dont acte validé par les différents courants de pensée politique au sein de l’hémicycle, mais l’annonce sur le SIMOUV est une déclaration 100% politique avec une portée tectonique dans les coulisses. On aurait pu émettre un doute si Nicolas Hulot l’avait prononcé…, pas franchement le cas ! La politique est d’une violence, sans balle ni fusil, totalement inénarrable !

Le transfert de compétence à Valenciennes Métropole

L’autre morceau de taille est évidemment ce fameux transfert de la gestion des « eaux usées et pluviales » au sein de l’EPCI. Pour être factuel, une commission mixte paritaire a validé mardi un compromis porté à bout de bras par les parlementaires, notamment du Sénat qui ont voté pour mercredi (majorité de droite et du centre), et jeudi à l’Assemblée nationale, où un délai de six mois est accordé aux collectivités locales afin de mettre en place le meilleur cadre pour ce transfert de compétence des « eaux usées et pluviales ».

Clairement, cette application de la loi NOTRE stricto sensu au 01 janvier 2020 posait beaucoup de problèmes dans les collectivités, notamment à la Porte du Hainaut. Par contre, Valenciennes Métropole avait anticipé ce transfert de compétences et ses implications financières. En effet, le président de la CAVM avait annoncé le semaine dernière« la prise en charge de 60% des coûts de fonctionnement suite à ce transfert de compétences (et donc 40% à la commune). C’est un effort global de 9 millions d’euros (CAVM. + Communes) ce transfert de compétences », précise Laurent Degallaix.

Cette position politique claire fut unanimement saluée par tous les maires et les groupes politiques au sein de la CAVM. « Ce délai supplémentaire ne change rien à notre position sur les modalités de financement de ce transfert de compétence, elle ne sera pas modifiée d’un pouce dans six mois », conclut Laurent Degallaix.

Concrètement, le SIAV et autres syndicats sont morts dès le 1er janvier. Le SMAV est né, un syndicat mixte fermé auquel les communes du Valenciennois seront rattachées.

Fin de contentieux avec Val en Canal (site bâtimentaire proche Pont Jacob à Valenciennes )

C’est un vieux contentieux entre la société CRM 59 (ex B2S) et Valenciennes Métropole. « Nous avons (enfin) abouti un protocole transactionnel. La dite société va payer (calcul final 1 684 331 euros) une somme dont nous avons déduit une diminution de charges légitime. Par contre, la société va payer les charges inhérentes aux travaux réalisés par la CAVM, soit 251 300 € », expose Laurent Degallaix.

Le Budget primitif 2020

Comme depuis des années, le maintien des taux de la fiscalité constitue un cadre politique établi pour Valenciennes Métropole. « Nous avons maintenu un rythme (important) d’investissement de 80 millions d’euros par an. Nous sommes une assemblée de projet. Malgré ces investissements, nous maintenons une épargne brute de 19 millions d’euros (d’où la possibilité de faire…) avec une capacité de désendettement de 6,5 années (chiffre de qualité pour une agglo) », précise le président de la CAVM.

Seule hausse anormale, mais prévisible, car le budget de fonctionnement est évalué avec une hausse de 3 %. « Nous récupérons des compétences supplémentaires, il faut évidemment des procéder à des embauches complémentaires obligatoires pour gérer ces nouvelles compétences », poursuit Laurent Degallaix. Pour le coup, la loi NOTRe est un formidable tremplin d’embauches tous azimuts au sein des EPCI françaises, mais gare à celles qui n’auront pas les moyens de le faire !

Daniel Carlier

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