Duel politique à Anzin ?
Pour cette campagne municipale 2020, Nicolas Fehring repart dans l’arène politique avec beaucoup plus d’atouts qu’en 2014. Face à lui, le maire sortant, Pierre Michel Bernard, va briguer un 3ème mandat dans un contexte politique incertain, le jour d’après l’élection 2017 où toutes les certitudes politiques furent balayées… !
Le mariage du temps long et de la réalité opérationnelle d’un projet
En terme de population, Anzin est la deuxième commune de Valenciennes Métropole avec près de 14 000 habitants. Elle constitue de fait un enjeu politique de premier ordre, tant sur le plan communal qu’au niveau de l’intercommuanlité. C’est pourquoi cette campagne politique à Anzin sera scrutée de très près par le paysage politique du Valenciennois.
Dans cette optique, il n’est pas inutile de parler de l’environnement politique avant d’évoquer plus avant cette candidature de Nicolas Fehring. Sur le papier, fort d’un bilan présenté prochainement, Pierre Michel Bernard demeure le favori incontestable de cette élection, sauf que 2017 est passé par là, la peur de gagner, le grain de sable, une candidature unifiée avec une majorité fracturée… ! Tous ces paramètres politiques fiables, tangibles, rassurants, pourtant limpides en 2014, sont revus et corrigés à la sauce piquante ! Oui, dans une commune de plus de 1 000 habitants en 2020, le comportement de l’électeur dans l’isoloir sera imprévisible, tant par sa motivation à soutenir un candidat, mais également sensible au parfum de dégagisme ambiant ! On vote contre le pouvoir en place. Les Gilets Jaunes ont exprimé, pour la partie revendicative non violente, ce besoin d’une démocratie renouvelée avec en tout état de cause un besoin de changement. Tout ceci explique la nervosité inhabituelle des édiles en place à la veille d’une campagne assez courte, mais terriblement incertaine.
« On a travaillé pour une liste unifiée face à Jean-Michel Bernard », Nicolas Fehring
Le positionnement politique sera invariablement le premier paramètre du choix d’une électrice ou d’un électeur en mars 2020. « Mon spectre politique est assez large, mais républicain. J’ai toujours combattu les extrêmes. Face au Rassemblement National, on fait le nécessaire. Néanmoins, je ne connais pas un élu local qui n’a pas été élu sans une voix du Rassemblement National, ne soyons pas hypocrite. Ma volonté est de rassembler une seule liste ! », indique Nicolas Fehring.
Pour autant, la politique éruptive de cette dernière année fut perturbante pour tout engagement politique. « Je me suis posé des questions, pas sur mon engagement, mais par rapport à mon métier (Fonctionnaire de Police), ma vie familiale (marié 4 enfants), mais également face au sentiment de rejet des élus même si le maire est le moins critiqué », indique l’élu de l’opposition.
Le retour de l’envie d’une nouvelle aventure électorale est revenue « vers le mois de mars 2019. On a travaillé pour une liste unifiée face à Jean-Michel Bernard. Ce sera une liste de rassemblement sans étiquette avec des colistiers de droite, de la gauche déçue, du PCF également. D’une manière générale, bienvenue aux Anzionoises et Anzinois souhaitant travailler pour la commune, adhérer à notre projet. J’ai beaucoup appris durant ce mandat dans l’opposition, et surtout apprécié le contact avec la population. Je serai un maire sans étiquette quoi qu’il advienne, mais surtout je ne revendique aucun autre mandat même si je compte siéger à Valenciennes Métropole. Sur ce point, je suis favorable à la fusion des intercommunalités, mais également à la gratuité des transports », poursuit-il.
« Anzin est une ville en friche », Nicolas Fehring
Même si en 2014, Nicolas Fehring lançait sa première campagne, il constate que « plus de 50% de mes propositions furent reprises par le maire sortant, notamment le budget participatif », explique-t-il. Bien sûr, il approuve plus de places en crèche, plus d’activités périscolaires, mais il dénonce « une ville dans la mauvaise direction. Anzin est une ville en friche sans projet structurant. Cette ville est sous perfusion de l’Etat, il serait nécessaire de réaliser une réelle mixité afin de retrouver un certain équilibre », ajoute Nicolas Fehring.
Par suite, le logement sera un temps fort de ce 2ème mandat en cas d’élection de Nicolas Fehring. Sans déflorer son programme en cours de co-construction, certains axes sont déjà bien fléchés comme le maintien du tissu commerçant de proximité. « Je veux faire voter une délibération autorisant la reprise d’un bail commercial en cas d’absence de transmission de l’entreprise etc.. En cas de vacance commerciale, je souhaiterai lancer un projet ESS (Economie Sociale et Solidaire) dans le même registre d’activité », explique le candidat.
« Je suis adhérent à Anticor », Nicolas Fehring
Dans un besoin de transparence réclamée par le citoyen, l’élu de 2020 doit changer son rapport avec son administré. « Je suis adhérent à Anticor. Je suis très favorable à la charte relative à la transparence de la vie publique », souligne Nicolas Fehring.
Une vision au long cours…
Toutefois, le candidat Nicolas Fehring n’hésite pas à évoquer le temps long pour une future gestion communale. Pourtant, les majorités sortantes en France impriment le plus souvent des projets calibrés en six ans. « J’ai une vision à long terme de cette commune, mais également pragmatique. J’ai des idées concrètes sur l’environnement face à l’urgence climatique, des projets locaux innovants applicables rapidement avec un impact dans le temps. Ensuite, la diffusion des bonnes pratiques vers la population constitue un autre volet de notre action politique », poursuit-il.
Sur Anzin, il se pourrait que le paysage politique nous offre sur un plateau un bon vieux duel « droite/gauche » qui ne manquerait pas de sel. « Pierre-Michel Bernard rêve d’une liste du Rassemblement National », commente Nicolas Fehring. Logique, comme tous les sortants, l’émiettement de l’opposition est ultra favorable à une réélection. Par contre, l’union politique dans l’opposition fait peur à tous les maires sortants.
Au pays de Lucien Jonas, on attend avec impatience les listes sur la ligne de départ de cette élection locale 2020. Le face à face sur un tour est réellement une hypothèse très crédible dans une ville de près de 14 000 habitants. Cette tendance n’est pas anodine quand on connaît la composition du corpus politique local… !
Daniel Carlier