Valenciennois

Le lanceur d’alerte du patrimoine valenciennois !

Comme chaque année, l’Assemblée générale de l’association « Comité de sauvegarde du patrimoine valenciennois » révèle l’importance de leur mission de veille sur la préservation du patrimoine à Valenciennes. A cette occasion, une intervention de Guy Marchant très riche sur l’urbanisme depuis 1989 fut ponctuée par des interventions de Jérome Guilleminot et Nathalie Lorette.

(Visuel 94 rue de Paris Prolongée à Valenciennes)

Alain Cybertowich : « Nous ne voulons pas dénaturer le lieu (94 rue de Paris prolongée) »

Le bilan financier de l’exercice comptable 01/07/2018 au 30/06/2019 met en exergue le coeur de la dépense pour cette association de proximité. « Nos dépenses s’élèvent à 38 225 euros, mais l’essentiel de nos factures (34 829€) se portent sur le bien au 94 rue de Paris Prolongée. Ensuite, pour le bilan en cours, nous avons dépensé pour la tenue de l’exposition consacrée au 50ème anniversaire de notre association », explique le trésorier de l’association « Comité de sauvegarde du patrimoine valenciennois ».

Le 94 rue de Paris Prolongée à Valenciennes

Concernant le rapport moral, le président Alain Cybertowicz détaille les interventions sur le chantier : «  L’année dernière, nous avons posé un escalier, car une maison scaldienne avait un escalier pour deux maisons. Malheureusement, la maison jumelle n’existe plus avec celui-ci. Nous avons donc dû poser un escalier. Puis en 2019, un plancher était nécessaire, mais également un sanitaire (moderne). Par contre, Nous ne voulons pas dénaturer le lieu, cette maison du XVIème siècle, pas d’isolation, pas de fenêtre en PVC, pas de chauffage, etc. ».

Cette année 2019 était particulière pour cette association de défense du patrimoine. En effet, compte tenu d’une avancée suffisante du chantier, elle a inauguré sa maison au 94 rue de Paris Prolongé le week-end des Journées du Patrimoine en septembre dernier. « Dorénavant, nous tiendrons nos réunions sur ce site sauf en hiver faute de chauffage« , poursuit Alain Cybertowicz.

D’ailleurs, cette AG du 02 novembre 2019 a validé le changement de siège de cette association 94 rue de Paris Prolongée à Valenciennes, une date de fait très symbolique !

« Ce fut un travail énorme », Alain Cybertowicz

Après un lancement réussi durant les Journées du Patrimoine, cette association a pu exposer au sein de l’hôtel de ville de Valenciennes durant 8 jours. « Nous possédons une documentation exceptionnelle depuis 50 ans, la rassembler, la numériser et réaliser des panneaux, mais également le patrimoine de Valenciennes vu par les peintres. Ce fut un travail énorme. Je remercie la municipalité pour la mise à disposition du hall de l’Hôtel de ville », comment le président de l’association.

Alain Cybertowicz

« Nous avons reçu 2 000 visiteurs durant cette semaine, dont 1 000 pour le weed-end des Journées du Patrimoine », ajoute Bernard Beaufort. Sur un tout autre sujet, ce dernier évoque un sujet sensible « nous soutenons le maire de Valenciennes dans l’initiative de consolidation de la Basilique Notre-Dame de Saint-Cordon, un édifice majeur de la ville de Valenciennes. Par contre, comme il n’existe plus de commission extra communale sur le patrimoine, je propose une réunion des associations valenciennoises dédiées au patrimoine ».

Dans la même lignée, Alain Cybertowicz explique un rôle clé de cette association : « Nous sommes une sonnette d’alarme quand nous voyons un patrimoine en danger. Nous devons le surveiller à Valenciennes ».

« Le Passage de la Paix doit devenir un lieu de découverte du Valenciennois », Guy Marchand

Durant une intervention magistrale, l’adjoint à l’urbanisme a revu les différentes réalisations que nous connaissons durant ce mandat. Puis, balayé quelques futurs projets comme un nouveau destin pour l’historique « Passage de la Paix ». Les plus anciens savent que devant la Gare SNCF se dressait un espace commerçant, un espace de vie reconnu, le Passage de la Paix était un outil majeur du développement économique sur Valenciennes dans les années 50/60. Aujourd’hui, c’est le chaos, un site fermé jusqu’à nouvel ordre. « Nous avons obtenu des 33 copropriétaires un accord amiable afin que la verrière soit changée pour un montant de 80 000 €. Ensuite, dans un 2ème temps,  le Passage de la Paix doit devenir un lieu de découverte du Valenciennois », déclare Guy Marchant. Enfin, un gouvernement local débloque quelque chose sur ce « Passage de la Paix » inerte depuis des décennies…, il était temps, un satisfecit indiscutable sur ce dossier !

Guy Marchant

Ensuite, deux autres informations sur des projets à venir ont retenu l’attention. « Nous travaillons avec l’enseigne Auchan pour la rénovation du « Petit Auchan » aux abords de l’Avenue Pompidou, ce magasin est très vétuste. Puis, au niveau de l’entrée nord, le ballon de rugby, nous voulons dupliquer l’entrée sud (Avenue Pompidou) en reliant le quartier Chasse-Royale, Dutemple, etc. », poursuit Guy Marchant.

Enfin, concernant les projets de PNRQAD à Valenciennes (Programme national de requalification des quartiers anciens dégradés), les trois projets en cours sont la « Rue du Quesnoy » où l’ancien îlot Palace sera dédié à un programme de logement social par SIGH. « Sur cette construction, l’ancienne façade « Art Déco » du cinéma Palace sera restituée à l’identique », explique Guy Marchant.

Pour les deux autres dossiers PNRQAD sur Valenciennes « nous avons des complications administratives qui retarderont la mise en oeuvre », précise l’adjoint à la ville de Valenciennes. Ces projets sont situés sur l’îlot Badin/Sarrazin (quartier Groupe Scolaire Sainte-Marie/rue de Lille/Place du Hainaut) et sur l’îlot Olésime/Leroy dans le vieux Valenciennes. Toutefois, les conventions financières avec ce programme d’Etat, mis en oeuvre par Valenciennes Métropole, furent validées par le dernier Conseil municipal de Valenciennes, donc ces chantiers sont irréversibles dans le temps, sauf abandon d’un fonds d’Etat très important par la ville de Valenciennes, peu probable !

« Quand un permis de construire est accordé, c’est déjà trop tard », Jérome Guilleminot

Panneau 94 rue de Paris Prolongée

L’ancien président de la dite association, Jérome Guilleminot, souligne un point élémentaire dans l’approche d’un projet d’urbanisme : « Puisqu’il n’existe plus de commission extra-communale, comment peut-on obtenir une information sur un projet d’urbanisme ? Quand un permis de construire est accordé, c’est déjà trop tard ! Donc, comment peut-on participer en amont à une réflexion sur un projet urbain ? ».

A cette question limpide, Guy Marchand réplique : « Vous verrez notre programme en février. Tout est annoncé et exécuté comme 90% du programme de 2014. Donc, vous êtes informés en amont et vous pourrez vous associer à tel ou tel projet ».

Le 90% comprend le Mont de Piété annoncé comme futur Musée de la Dentelle en 2014, mais devenu un projet privé. Justement, Nathalie Lorette, élue PCF au Conseil municipal de Valenciennes interpelle l’élu sur cet item… ! Comment la majorité élue pouvait-elle annoncer un tel projet dans son programme 2014 sachant que Laurent Degallaix était aux manettes de la commune depuis juillet 2012, il savait déjà tout de ce dossier très travaillé par Dominique Riquet. 

« Nous avons raté un 2ème Musée sur Valenciennes », Nathalie Lorette

Nathalie Lorette fonde et base son argumentation sur un « consensus politique sur le Mont de Piété. Sous la mandature de Dominique Riquet, le Conseil municipal a validé les travaux du « Clos et Couvert » du Mont de Piété. Là, nous avons raté deux musées à Valenciennes, c’eût été un nouvel élément d’attractivité touristique. C’est un grand regret ! », explique Nathalie Lorette.

Sur ce point, Nathalie Lorette tacle le maire de Valenciennes sur un de ses principaux arguments, l’attractivité de la ville. En effet, en terme de visite, de passage sur la commune pour quelques jours, quels sont les sites publics à visiter au niveau culturel de ce splendide Musée des Beaux-Arts ? Oui, un deuxième Musée culturel aurait fait une différence énorme sur l’attractivité de Valenciennes ! Un fonds dédié via la Fondation du Patrimoine, une campagne de dons portée par la ville de Valenciennes, une somme affectée aux travaux chaque année dans le budget public local comme d’autres communes du Valenciennois pour un projet identifié… Quand le politique veut, il peut, mais « nous n’avions pas les moyens publics pour réaliser cette réhabilitation entreprise par le privé. Je rappelle que le rez-de-chaussée sera le siège de l’Office de Tourisme de Valenciennois », précise Guy Marchant. On rappelle également que le maire de Valenciennes est un ancien banquier à la Caisse d’Epargne, donc d’un point de vue financier, il a sans doute 100 % raison.

De l’autre coté, sur 34 500 collectivités locales en France, une autre commune aurait-elle vendu cette pépite patrimoniale structurant l’attrait d’un déplacement touristique à Valenciennes, rien n’est moins sûr ? Plus de nuits d’hôtels, plus de consommation dans les lieux de restauration, voire commerces locaux, on a vu le résultat d’un point d’attractivité comme La Coupe du Mondé féminine en juin dernier, l’exposition Pharaon en 2007, voire celle du British Muséum qui n’a toutefois pas rempli les objectifs annoncés. En clair, le tendance actuelle du moyen séjour (2 à 4 jours) performe plus encore dès que vous pouvez visiter plusieurs sites culturels de grande qualité, c’est évident ! C’est le raté historique de ce Conseil municipal comme dans l’autre sens, le Passage de l’Arsenal, une fois rempli avec le cinéma, et le retour éventuel à la vie du Passage de la Paix seront des points forts d’un développement économique initiés par la majorité actuelle.

Plus d’infos sur cette association http://cspv.asso-valenciennes.fr/

Daniel Carlier

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